Après des semaines de débats parlementaires, de révisions par le Conseil constitutionnel et d’inquiétudes de la part des restaurateurs, à Strasbourg comme ailleurs, c’est aujourd’hui qu’il arrive. Le pass sanitaire, ce sésame qu’il va falloir présenter à partir de ce lundi 9 août pour aller boire une bière, manger en terrasse ou encore prendre le train. Petit récapitulatif d’un dispositif encore très contesté, mais qui va, qu’on le veuille ou non, rythmer nos vies pendant quelques mois.
C’est quoi un pass sanitaire ?
Le pass sanitaire, c’est le document de l’été. Celui qu’il faut déjà présenter au stade de la Meinau et au cinéma, et qu’il faudra désormais présenter à l’entrée des bars, restaurants et avant de prendre le train. Il y a trois possibilités pour bénéficier du pass sanitaire :
- Le plus classique sera le schéma vaccinal complet. C’est-à-dire que soit vous avez reçu les deux doses du vaccin et que vous avez attendu ensuite 7 jours, soit 4 semaines pour les vaccins avec une seule injection (Johnson & Johnson) soit 7 jours après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu un antécédent de Covid (1 seule injection). À partir de ce moment-là, vous pourrez scanner le QR Code que l’on vous aura donné après votre injection, dans l’application TousAntiCovid.
- Ensuite, il y a la possibilité de se faire tester. Soit par test PCR, soit par test antigénique. Néanmoins, le 8 août, Olivier Véran a déclaré au Journal du Dimanche, repris par Franceinfo, qu’un test négatif sera valable 72 heures, au lieu de 48 heures. En outre, un autotest, dont on vous racontait l’expérience ici, sera reconnu s’il est effectué par un professionnel de santé.
- Enfin, le résultat d’un test RT-PCR positif attestant du rétablissement du Covid, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois.
Dans les bars et restaurants
C’est forcément l’extension qui a fait le plus parler. Dès ce lundi 9 août, pour aller dans les restaurants ou bars strasbourgeois, il faudra s’équiper du pass sanitaire. Même en terrasse, définitivement validé le Conseil constitutionnel qui, dans sa note, le justifie ainsi : « S’il peut en résulter une charge supplémentaire pour les exploitants, la vérification de la situation de chaque client peut être mise en œuvre en un temps bref ».
Une décision qui n’est pas du goût de l’UMIH, comme l’expliquait Jacques Chomentowski, président délégué à la restauration et aux débits de boisson à l’UMIH du Bas-Rhin, dans notre article sur le sujet : « Le pass sanitaire n’a aucune logique dans son application. Il n’y avait aucune raison de mettre le pass sanitaire en terrasse. » En outre, de nombreux restaurateurs strasbourgeois partagent la crainte de contrôles difficiles, voire impossibles, en terrasse.
Dans les transports
Pour se déplacer en France, il faudra désormais également présenter un pass sanitaire. Avions, TGV, Intercités ou encore les bus interrégionaux et les cars, le pass sanitaire sera désormais aussi important que votre carte de réduction SNCF. Le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait toutefois déjà annoncé sur LCI, que cela concernera « les vols intérieurs, les TGV, les Intercités et les trains de nuit ». Dès lors, point de pass sanitaire dans les métros, les bus, les tramways, le RER, le Transilien et les TER.
Une semaine de pédagogie sera respectée. Ensuite, les contrôles se feront de manière aléatoire, comme annoncé par le secrétaire d’État aux Transports : « Les agents de la SNCF pourront contrôler le pass sanitaire sur les quais avant la montée dans le train, à bord des voitures, et possiblement à l’arrivée ».
Dans les hôpitaux et établissements médico-sociaux
Enfin, dans une autre décision polémique, le Conseil constitutionnel a validé l’extension du pass sanitaire au sein des hôpitaux et des établissement médico-sociaux. Ainsi, les visiteurs ou patients qui s’y rendent pour des soins définis comme « non urgents », « pour des soins programmés » devront montrer leur pass sanitaire. Par ailleurs, aucun service d’urgence ne sera soumis au pass sanitaire. Il sera également exigé pour les visiteurs dans les maisons de retraite et EHPAD. Le Conseil constitutionnel a néanmoins précisé dans sa note, que cette mesure « qui s’applique sous réserve des cas d’urgence, n’a pas pour effet de limiter l’accès aux soins ».
De plus, le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré, lors d’une interview accordée au journal Le Parisien, qu’il ne faudrait pas présenter son pass sanitaire lorsque l’on souhaitera se rendre chez son médecin généraliste. De leur côté, les professionnels de santé doivent se faire vacciner de manière obligatoire, et ce jusqu’au 15 septembre prochain.
Est-ce que je devrais encore porter le masque dans les lieux concernés par le pass sanitaire ?
Selon le décret paru ce dimanche 8 août au Journal officiel, le masque pourra être enlevé au sein des lieux concernés par le pass. Dans les termes exacts : « Les obligations de port du masque prévues au présent décret ne sont pas applicables aux personnes ayant accédé aux établissements, lieux, services et événements dans les conditions prévues au présent article ».
Il faut ainsi noter que le masque sera toujours obligatoire dans les transports comme le TGV, les autocars ou les avions. Néanmoins, le préfet peut rendre le port du masque obligatoire, lorsque les circonstances locales le justifient. Tout comme l’exploitant ou l’organisateur d’un événement. Cela se fera donc au cas par cas.
Quelle est la situation sanitaire à Strasbourg ?
Puisque, malgré le pass, la situation sanitaire aura son importance concernant le visage que prendra notre rentrée, revenons quelque peu sur celle de notre ville. Désormais, le variant Delta, dont on parlait dans cet article, est majoritaire à Strasbourg comme en France. Néanmoins, dans le Bas-Rhin comme dans l’Eurométropole, les contaminations semblent avoir atteint un plateau il y a une semaine. Pour cause, depuis, elles ne cessent de baisser.
En effet, le taux d’incidence du département passe de 183,5 cas positifs pour 100 000 habitants lors de la semaine du 23 au 29 juillet à 154,4 lors de la semaine du 30 juillet au 5 août. Pour Strasbourg et son Eurométropole, sur le même laps de temps, on passe de 243,8 cas positifs pour 100 000 habitants à 215,6. Une évolution positive, qui va de pair avec une vaccination qui progresse sur le territoire bas-rhinois. En effet, 777 212 personnes ont reçu une dose de vaccin au 5 août. Soit 68,49 % des habitants.
Enfin, du côté de la pression hospitalière, il y avait au 8 août, 79 personnes hospitalisées dans le Bas-Rhin, dont 16 en réanimation. Il y a une semaine, au 1er août, c’étaient 86 personnes hospitalisées du Covid dans le Bas-Rhin, dont 15 en réanimation. Une situation stable de ce côté-là. Une bonne nouvelle, sachant que les contaminations avaient explosé ces dernières semaines.
En définitive, ce lundi 9 août marque une nouvelle ère dans nos vies décidément bien chamboulées ces deux dernières années. Il faudra désormais montrer son pass sanitaire avant de rentrer dans un bar ou un restaurant, et jusqu’au moins le 15 novembre. Une évolution particulière pour une époque particulière. Néanmoins, ceux qui vont en souffrir le plus, ce sont bien nos cinémas, lieux de loisirs, bars et restaurants, qu’il faudra continuer de soutenir.
Les personnes dans lieux au pass sanitaire ne sont techniquement pas porteuses du virus ?
Euh renseignez vous un peu sur vos propos….les personnes tester négatives oui mais les personnes vaccinées peuvent êtres porteuses du virus et le transmettre….certaines choses à revoir dans votre article ….
Bonjour,
Effectivement, la tournure de phrase était mal choisie. C’était censé être une question introduisant la problématique du masque à l’intérieur en cas de pass sanitaire, mais elle a été mal tournée. Elle a donc été corrigée.
Merci en tous les cas de votre commentaire,
Bonne fin de dimanche 🙂