En France, la totalité des tests PCR et antigéniques sont gratuits. Une exception européenne qui nous incite à nous faire tester avant une soirée ou un voyage dans la belle famille. Néanmoins, ces tests possèdent un coût pour la Sécurité sociale et, à l’heure où la campagne de vaccination semble patiner, ils pourraient être rendus payants sous certaines conditions, comme l’a évoqué ce lundi matin 28 juin Gabriel Attal sur France Info. On fait le point sur ce que l’on sait.
La gratuité des tests PCR et antigéniques remise en question
L’intervention de Gabriel Attal au micro de France Info ce lundi a agité la sphère médiatique. Et pour cause : interrogé sur la fin éventuelle de la gratuité des tests PCR et antigéniques, le porte-parole du gouvernement a répondu : « C’est une question qui se posera autour de la rentrée. ». Remettant en cause une quasi exception française au sein de l’Union européenne, puisque notre pays est un des seuls où les tests PCR et antigéniques sont gratuits.
Concrètement, ces déclarations suivent l’hypothèse de l’Académie de médecine qui, dans un communiqué de presse datant du 23 juin, déclarait que “pour vaincre la Covid-19, une bonne vaccination vaut mieux que des tests à répétition ». Concrètement, l’institution se demande du bien-fondé de la gratuité des tests, qu’elle considère comme un des “facteurs qui peuvent détourner les individus de la vaccination ».
Dès lors, l’Académie de médecine propose de “de maintenir la gratuité des tests RT-PCR et des tests antigéniques prescrits pour la détection du SARS-CoV-2 à des fins diagnostiques (confirmation d’un cas suspect de Covid-19) et épidémiologiques (enquêtes de traçage en aval et en amont des cas confirmés)“. En revanche, ce serait fini pour les tests PCR et antigéniques gratuit de “convenances personnelles“. Sont ici visés les tests pratiqués en prévision d’un voyage, d’un concert, d’un séjour entre amis ou de retrouvailles mêlant un grand nombre de personnes.
Pourquoi une telle remise en question ?
Pour l’Académie de médecine, même si les tests PCR et antigéniques restent “essentiels dans l’efficacité de la démarche diagnostique et dans la recherche des cas contacts“, l’évolution positive de la situation sanitaire depuis avril-mai tendrait à les diminuer leur intérêt. De plus, avec l’instauration du pass sanitaire depuis le 9 juin, dont on vous parlait ici, il est possible de se présenter à un événement avec un test PCR de 48 ou 72h, et pas forcément avec un certificat de vaccination complet. Avec la gratuité de ces tests, plus facile d’échapper à la vaccination.
C’est également parce que celle-ci perd de la vitesse que les propositions de l’Académie de médecine risquent d’être davantage scrutées par le gouvernement. En effet, si selon les derniers chiffres 49,82 % des Français ont déjà reçu au moins une dose et que 31,78 % sont entièrement vaccinés, depuis le début du mois de juin, les chiffres de vaccination stagnent, voire diminuent. Et alors que la variant Delta commence à s’implanter en France, menaçant même le déconfinement, l’objectif du gouvernement est d’inciter les gens à se faire vacciner. Puisque le vaccin est gratuit
Cette fin de gratuité n’est pas encore décidé, et elle ne le sera sans doute pas avant la rentrée, où le gouvernement aura davantage de visibilité sur la situation sanitaire. Néanmoins, les premières réflexions sur le sujet montrent que l’argument monétaire serait utilisé pour inciter plus de gens à se faire vacciner. Puisque, si les tests PCR et antigéniques pourraient devenir payants, le vaccin lui restera gratuit.