Né aux États-Unis dans les années 1970 avec les mouvements de libération du corps, le mouvement childfree (littéralement “libre d’enfants”, “sans enfants”) n’a cessé de se propager et de gagner de plus en plus de partisans. Les personnes adhérentes à cette mouvance se réclament sans enfants par choix, à ne pas confondre avec les personnes qui auraient souhaité en avoir, mais qui n’ont pas pu, les childless. Nous sommes allés à la rencontre de sept Alsacien(ne)s qui ne souhaitent pas, ou n’ont pas souhaité avoir d’enfants, afin d’échanger avec eux autour de leurs motivations et de leur parcours pour en arriver à cette décision.
Les childfree, hommes et femmes, défendent leur droit à refuser la parentalité, un modèle selon eux pré-établi et imposé par la société. Les revendications des childfree sont nombreuses : la surpopulation mondiale, le droit de disposer de leur corps et de leur vie pour se dédier à leur épanouissement personnel ou encore l’envie que leur choix ne soit plus sans cesse discuté et remis en question, dans une société qui demeure encore très nataliste et attachée à la parentalité comme but ultime de l’épanouissement. Les nombreux articles qui défilent sur les réseaux sociaux ces derniers mois, déplorant la chute des naissances liée à la pandémie, ou encore la « prime bébé » qui sera délivrée bientôt en Italie, témoignent de cet attachement.
La pression familiale
Quand une personne annonce à son entourage son non-désir d’enfant, on parle de coming-out, comme c’est le cas pour l’annonce officielle d’une orientation sexuelle, ou d’une identité de genre. Les réactions varient, mais les plus jeunes de nos témoins nous racontent que souvent, ils ont l’impression qu’on n’accorde aucun crédit à leur décision. C’est le cas de Maxime, 24 ans : “Je le dis ouvertement, mais personne ne me prend au sérieux. Mon père ne réagit pas vraiment, mes petits frères ne me croient pas, ma mère me dit « je pensais pareil à ton âge, tu changeras d’avis ». Après je m’en fiche un peu, vu que je suis un garçon, la pression de la parentalité est beaucoup moins forte [que si j’étais une femme].”
De son côté, Julie, 30 ans, confirme : “J’en ai parlé à ma famille, mais ils sont tous persuadés que je vais changer d’avis. Au travail, j’entends le même discours. Étrangement, ce sont davantage les femmes qui mettent en doute mon choix… Et pourtant, tout le monde sait que Florian ne veut pas d’enfant non plus !”. Son conjoint lui, se fait plus questionner sur la fermeté de sa décision : “J’en ai déjà parlé à ma famille et à celle de Julie. Ce n’est pas quelque chose que je cache. Moi, on ne me dit pas que je vais changer d’avis, mais on demande plutôt si je suis sûr de mon choix, on essaie de me faire douter […] L’acceptation du côté familial n’est pas faite, c’est certain. Mais c’est comme ça. Il ne faut pas céder à la pression familiale, tu ne fais pas un enfant pour plaire à ta famille.”
Jeanne et Thomas, 40 et 43 ans, ont évoqué plusieurs fois leur choix à leurs parents, mais sans réelle conversation frontale. C’est davantage une évidence qui s’est dessinée avec le temps. Leurs parents n’ont jamais fait pression sur eux. Ils nous racontent : “Il n’y a pas eu de vrai coming-out, mais je me souviens avoir eu une conversation avec ma mère qui m’a dit qu’elle me comprenait. Mon père avait refait une tentative il y a quelques années quand j’avais un de mes neveux dans les bras en me disant que ça m’allait bien. Je lui ai gentiment expliqué que ça ne se ferait vraiment pas”, explique Jeanne en rigolant. Thomas pense que leur choix a été plus facile à accepter puisque de nombreux enfants gravitaient déjà dans le cercle familial : “On n’a pas eu de pression de la part de nos parents parce qu’on a tous les deux des frères et sœurs qui étaient déjà parents”.
Mélanie, elle, est sur le point de publier un ouvrage. C’est sous l’angle de la création littéraire qu’elle a abordé le sujet avec son papa : “J’ai déjà parlé à mon père de mon non-désir d’enfant. Il a été adorable. Je pense qu’il s’est inquiété, il m’a dit qu’il ne voulait pas que je regrette, mais ne m’a rien imposé […] je pense qu’il l’avait deviné avant que je lui en parle, car ni moi, ni mes frères et sœurs n’avons un jour exprimé cette envie de devenir parents. Je lui ai dit que mes enfants seront mes livres.”
Se détacher du modèle prédominant
La parentalité est très rapidement inscrite en nous comme une évidence : selon une étude de l’INSEE datant de 2018, « en France, 68 % des enfants mineurs vivent dans une famille « traditionnelle », 21 % vivent dans une famille monoparentale, et 11 % vivent dans une famille recomposée ». Autrement dit, le modèle familial « standard », composé du père, de la mère et des enfants, reste une norme pour une majorité. Certains de nos témoins nous expliquent qu’il ont parfois mis du temps à se détacher d’un modèle identificatoire qui leur avait été transmis par leurs parents, et qui s’était imposé de manière naturelle à eux.
Mais au fur et à mesure de leurs développements, de leurs réflexions, certains d’entre eux se sont rendu compte qu’ils agissaient par simple mimétisme. C’est ce que nous raconte Mélanie : “Depuis toute petite, ma mère me faisait du lavage de cerveau. Pour elle, j’étais prédestinée à avoir des enfants. Le premier jour où j’ai eu mes règles, elle m’a dit : “bravo, tu vas pouvoir être mère”. Le discours dominant était qu’être une femme complète, c’est avoir des enfants […] mais l’idée d’être enceinte ne m’a jamais attirée. Le fantasme m’avait été imposé par ma mère. L’idée de l’enfant dans la tête des parents est complètement différente de ce qui se passe dans la réalité”.
De leur côté, Jeanne et Thomas ont entendu pendant de nombreuses années les questionnements de leur entourage sur leur planification parentale. En effet, ensemble depuis de nombreuses années, on leur demandait souvent pour quand ils prévoyaient de faire un enfant, comme si c’était la suite logique de leur relation. Aujourd’hui, leurs amis et leurs familles ont compris le message, mais par le passé, les questions étaient parfois frontales. Jeanne se souvient : “La question, ce n’était jamais de savoir si on voulait des enfants, c’est plutôt de savoir pour quand l’enfant était planifié. Comme si c’était une évidence […] quand on répondait qu’on n’en voulait pas, on nous répondait qu’on avait encore le temps, comme si on allait changer d’avis, alors que nous venions de dire clairement que nous ne voulions pas en avoir”.
« J’ai pu voir à quel point c’était aliénant au quotidien d’avoir des gosses.»
Avoir la responsabilité d’autrui et un enfant à charge peut être une source de stress pour certaines personnes. Mélanie, 31 ans, nous explique par exemple qu’elle estime qu’un enfant lui demanderait un investissement qu’elle n’est pas en mesure de fournir : “J’ai fait un travail sur moi qui a découlé sur une vraie prise de conscience sur ce qu’est la parentalité, la responsabilité que cela implique. Être un parent, ce n’est pas juste nourrir un enfant, lui donner un toit, et lui acheter des fournitures scolaires […] un enfant, c’est s’occuper des besoins de quelqu’un. Moi je peux m’occuper des besoins de quelqu’un, mais de manière épisodique. Je peux être présente pour mes amis ou les gens de manière sporadique. La grande majorité du temps, je dois gérer mon quotidien seule, et c’est déjà énormément de travail de patience, de compassion et d’argent. L’enfant, je ne peux pas le mettre en pause et lui dire : “écoute, je reviens dans trois jours”. L’enfant te demande de mettre tes besoins de côté […] être responsable de la vie de quelqu’un d’autre, pour moi, c’est beaucoup trop de stress. C’est la vie de quelqu’un, ce n’est pas rien […] en psychologie, on nous apprend que la base c’est d’être responsable de soi. Le problème, c’est que ce n’est pas dans les familles qu’on nous apprend ça, ni à l’école. Moi je suis seule, je peux faire ce travail. Mais quand t’as un boulot et trois enfants, tu le fais quand ?”
Maxime, lui, a vu son avis évoluer avec les années, son mode de vie et l’arrivée de deux demi-frères qui lui ont permis de se rendre compte de la vie parentale, et de l’implication énorme qu’elle demande : “Je pense que c’est quelque chose qui s’est construit. À l’origine, quand on est petit, on ne se pose pas la question, c’est limite naturel de vouloir des enfants plus tard. Donc, je ne me disais pas que je ne voulais pas d’enfants, mais je n’y pensais pas plus que ça […] mes parents sont divorcés, mon père s’est remarié, et j’ai eu deux petits frères avec qui j’ai respectivement 13 et 11 ans d’écart. J’ai pu voir à quel point c’était aliénant au quotidien d’avoir des gosses. »
Les motivations sont différentes d’un couple à un autre. Pour Jeanne et Thomas, 40 et 43 ans, qui vivent une belle histoire depuis 18 ans, c’était avant tout une question de temps, d’indépendance et de spontanéité : “L’indépendance a été un point important dans notre décision. On a vu nos copains avoir des enfants, et se retrouver bloqués. C’est quelque chose dont nous n’avions pas envie […] voir mon entourage faire des enfants a vraiment joué un rôle décisif dans mon choix”, explique Thomas. Tous deux, ont plaisir à se sentir entourés de leurs nombreux.ses neveux et nièces, mais ne se projettent pas au quotidien dans une vie très agitée, comme le raconte Jeanne : “Plus les années passent, plus nous sommes confortés dans notre décision […] malgré ce qu’on peut penser, on aime beaucoup les enfants. On aime s’occuper de nos neveux et de nos nièces, mais c’est vrai qu’à la fin de la journée, je suis épuisée quand je rentre chez moi ! Je pense que si j’avais eu des enfants, je n’aurais pas eu le même confort de vie. Je ne pourrais pas rentrer quand je veux, aller prendre un apéro quand j’en ai envie, passer mon samedi devant ma console si je n’ai pas envie de sortir… Quand je le dis, j’ai l’impression que c’est futile, mais c’est un choix de vie qui est lié à ma liberté. Je ne dis pas que les autres ne sont pas libres, mais je pense que j’ai l’opportunité d’être spontanée”. “On aime tous les deux voyager, et avoir un enfant nous aurait enlevé cette liberté de pouvoir partir spontanément sans avoir à planifier les choses bien en avance”, complète Thomas.
L’impact environnemental d’un enfant et la peur de l’avenir
On le voit avec les mouvements de jeunes qui vont manifester dans la rue pour la planète, les nouvelles générations se préoccupent davantage de l’impact écologique de notre civilisation. Ainsi, on voit de plus en plus de personnes, affirmer très jeunes, leur volonté de ne pas reproduire et imposer à leur progéniture un système socio-écologique qu’ils rejettent. Parmi nos témoins, c’est Mélanie qui en parle le mieux : “On est en mars [au moment de notre entretien] et il fait 26 degrés, je ne sais pas si ça peut répondre à votre question… »
Aucun des autres témoins que nous avons interrogés met en avant l’argument écologique en tête de cortège dans leur décision, même si ces arguments se sont parfois greffés plus tardivement dans leur réflexion. Maxime explique : “J’avoue que c’est un argument que je sors des fois quand j’essaie d’expliquer à ma mère pourquoi je ne veux pas d’enfants. Mais je n’y crois pas vraiment. Enfin, je veux dire, ce n’est pas un facteur important pour moi. Le refus d’avoir un enfant, c’est vraiment une volonté personnelle, voire égoïste. D’ailleurs, ça m’embêterait un peu que tout le monde fasse pareil, parce qu’on serait bien dans la m**** pour les années à venir”. Une idée dans laquelle se retrouve Marine : “Je vois bien toutes les raisons sociétales et écologiques des autres, mais dans mon cas c’est vraiment pour moi que j’ai fait ce choix”.
Pour d’autres, le côté financier est un autre argument à ne pas négliger. La peur de se retrouver sans emploi du jour au lendemain, les crises monétaires que nous avons traversées ces dernières années, la hausse du prix de la vie, l’augmentation fulgurante des loyers… Tous ces éléments entraînent de nombreuses angoisses chez les plus jeunes, qui ont du mal à se projeter dans un avenir radieux sans le souci du lendemain. Pour Florian, c’est une idée qui a commencé à germer lorsqu’il a découvert les aléas de la vie d’adulte, l’emploi, les factures : “Ce sont des arguments qui sont venus plus tard. Le côté financier a pris de la place quand j’ai commencé à me dire que ça ne va pas mieux qu’avant, et ça n’ira pas mieux après. Pour moi, l’argument social n’est pas le plus important, c’est plutôt l’argument économique ; regarder ton niveau de vie, quel salaire tu as, seul ou à deux. Comment gérer la vie d’un enfant, lui permettre de vivre sereinement ? Ne pas avoir à me serrer constamment la ceinture pour lui faire plaisir… Le premier qui souffre de tous les paramètres économiques, c’est l’enfant […] on ne peut pas se permettre de jouer avec le hasard, et se dire que peut-être qu’un jour, on aura plus de stabilité”.
Les traumatismes qu’on ne veut pas transmettre
Certaines personnes souhaitent ne pas faire d’enfants pour ne pas transmettre des peurs ou des comportements ancrés depuis des décennies dans le modèle familial. C’est parfois le cas de personnes qui ont vécu des enfances sous le poids de l’alcoolisme, de la violence, ou de l’addiction.
Mélanie, par exemple, pense qu’il faut apprendre beaucoup de choses de soi avant de vouloir, et de pouvoir transmettre sans faire de ravages : “Je m’intéresse beaucoup à la théorie du trauma, et j’ai compris que beaucoup de choses sont transmises par les parents en termes de blessures, de traumas, de dysfonction… Je me rends compte, avec toutes les personnes autour de moi, que 95% des gens ont des blessures qui ne sont pas guéries. Je trouve que les gens ne se connaissent pas vraiment, ne connaissent pas leur style d’attachement et ne sont pas connectés à leur enfant intérieur, à leurs besoins, à leurs désirs… Et avant de faire tout ce travail, qui est énorme, ils font un enfant… Avant de faire des enfants, j’aimerais que les gens apprennent à se connaître, et à être bien dans leur tête. Pour moi un enfant ne te permet pas de te focus sur toi ; c’est de l’énergie, de l’argent et beaucoup de ressources personnelles…”
Julie et Florian, trentenaires et en couple depuis 9 ans, m’expliquent eux aussi qu’ils ont chacun vécu des traumatismes qui les ont renforcés dans leur décision de ne pas vouloir d’enfants. Lui a dû faire face au divorce de ses parents qui l’a beaucoup fait souffrir : “J’ai mal vécu le divorce de mes parents, et je n’ai pas envie d’imposer ça à un autre enfant […] Avant le divorce, j’avais une enfance heureuse, puis j’ai découvert les mauvais côtés d’une famille. Il suffit qu’il y ait un déchirement et tout est brisé. Je n’ai pas envie d’imposer une situation dure comme ça à un enfant, le déconstruire, et qu’il passe des années à se reconstruire.”
Julie, elle, a peur des liens fusionnels qui peuvent se créer et accentuer la douleur de la perte : “J’ai récemment perdu mon papa. Quand je l’ai perdu, je suis morte avec lui. Je me suis dit que je ne pouvais pas faire subir ça à quelqu’un. C’est une des premières choses que j’ai dite à Florian. Ça m’a confortée dans mon choix. C’était horrible, j’étais dans une telle souffrance […] j’ai eu une enfance extraordinaire, et c’est ce qui a rendu la séparation encore plus douloureuse”.
Cette question de la transmission peut aussi être évoquée dans tout ce qu’elle a de positif, car être parent, c’est aussi transmettre son savoir et ses passions à son enfant. C’est un échange passionnant et satisfaisant, que beaucoup de parents évoquent avec tendresse. Il est tout naturel de vouloir transmettre un peu de ce que nous sommes à quelqu’un d’autre. Mais pour certains, la parentalité n’est pas la seule option. Pour Mélanie, par exemple, cette transmission s’effectue à travers son travail : “J’ai un vrai désir de transmission parce que j’ai très envie de suivre des étudiants en master ou en thèse un jour. J’ai moi-même fait un doctorat, et j’ai eu des directeurs de thèse qui m’ont transmis beaucoup de choses. J’ai eu une chance extraordinaire, ces personnes sont des mentors de vie aujourd’hui encore et m’ont transmis l’envie de transmettre […] J’ai vraiment envie de transmettre ; qu’un bout de moi se propage un peu partout, dans les bibliothèques, dans les chambres des étudiants. J’ai envie d’apporter quelque chose au monde”.
Le choix de la stérilisation définitive
Pleinement confortées dans leur non-désir d’enfants, certaines personnes, font le choix de la stérilisation définitive. Selon l’Institut National d’études démographiques, cette méthode représenterait 30% des moyens de contraception mondiaux, ce qui en ferait la première méthode de contraception mondiale, devant le stérilet et la pilule.
La contraception définitive par la stérilisation, c’est le choix qu’à fait Marine, 29 ans, un choix mûrement réfléchi après plusieurs années à tenter différents types de contraceptions plus classiques. Contrairement à certaines personnes qui ont toujours eu un désir d’enfant, elle a toujours été sûre de l’inverse : “J’ai toujours su que je ne voulais pas d’enfant. Je suis actuellement en couple avec un homme qui n’en veut pas non plus, donc on est d’accord là-dessus. Comme toutes les adolescentes, j’ai pris la pilule, mais ça ne me convenait pas. En mai de l’année dernière, après le confinement, j’en ai eu marre. J’ai tenté la pose d’un stérilet, qui a échoué. Puis je me suis demandé pourquoi continuer comme ça si de toute façon, je sais depuis toujours que je ne veux pas d’enfant ? […] Je ne veux vraiment pas être enceinte, et j’ai l’impression d’avoir constamment une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Quand t’entends toutes ces histoires de femmes qui sont tombées enceinte sous contraception, qui ont fait des dénis de grossesse… Moi ça m’angoisse ! […] Je n’ai pas envie de me farcir cette peur panique jusqu’à la ménopause. J’ai quand même beaucoup réfléchi, parce que je ne suis pas quelqu’un de spontané, et surtout, c’est une décision qui demande beaucoup de réflexion. »
Après un rendez-vous avec un premier praticien qui a refusé de l’opérer, Marine a finalement rencontré un gynécologue le 23 mars dernier, qui a répondu positivement à sa requête : “Il a tout de suite dit oui ! Il m’a dit que j’avais trente ans, que je savais ce que je voulais et qu’il n’y voyait pas d’inconvénients. Même moi j’ai été surprise que ça aille aussi vite ! [rires]” Elle nous parle d’une libération, de se sentir plus légère à l’idée de savoir qu’elle va bientôt pouvoir se libérer d’un poids, de ne plus avoir peur que son choix soit entravé par la nature.
Mélanie de son côté, y pense de plus en plus : “Je pense faire une stérilisation définitive en 2022, j’y réfléchis depuis trois ans. J’ai d’ailleurs cet avantage dans mon malheur, mes maladies, qui peuvent se transmettre génétiquement, me permettent qu’on ne me soûle pas trop, et qu’on ne pose pas trop de questions quand j’exprimerai mon envie auprès d’un spécialiste”. Maxime, lui, a déjà songé à faire une vasectomie, mais cela n’est encore qu’une idée au coin de sa tête : “J’ai déjà pensé à une stérilisation définitive, surtout pour éviter de devoir faire porter la charge de la contraception sur ma partenaire. Après, c’est juste de l’ordre de la réflexion, pas encore du projet, je n’ai pas encore regardé comment ça se passait concrètement”.
* Les prénoms ont été modifiés
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Pour aller plus loin:
- Les livres:
– Corinne MAIER, No Kid ! Quarante raisons de ne pas avoir d’enfants, Éditions J’ai Lu, 2020
– Édith VALLÉE, Pas d’enfant, dit-elle… Les refus de la maternité, Éditions Imago, 2005
– Bettina ZOURLI, Chilfree, je ne veux pas d’enfant, Éditions Spinelle, 2019;
- Le site internet d’Édith Vallée: non-maternite.org
Il y est question de parentalité, de non-désir d’enfant, d’épanouissement et de réflexion commune; - Le podcast MÔME? de Laura BOIT qui parle de la question du désir ou du non-désir d’enfant, en croisant les témoignages de nombreux intervenants.
Disponible sur ApplePodcast et Spotify;
- La page Instagram @jeneveuxpasdenfant tenue par Bettina ZOURLI qui milite pour l’acceptation du choix de la non-parentalité.
Honnêtement, avoir un chien ou un chat est beaucoup plus aliénant. Mais c’est sûr qu’on peut s’en débarrasser facilement quand ça ne va plus.
Quel est le rapport ? Est-ce que ça été abordé dans l’article ?
Tout d’abord, merci pour cette article !
Ensuite, s’il y a possibilité d’avoir le nom du praticien qui a accepté la démarche de stérilisation contraceptive de Marine, je suis preneuse (si elle d’accord pour le communiquer bien entendu).
Etant dans la même démarche et ayant le même profil, j’ai déjà essuyé plusieurs refus (sur Strasbourg & Colmar)… Donc je cherche désespérément un praticien qui acceptera de comprendre mon souhait, sans me juger, sans me dire que je changerai d’avis ou que je risque de le regretter.
Espérons que l’arrivée de la trentaine me permettra enfin d’être prise au sérieuse
Je suis également preneuse 🙂
On peut trouver des annuaires de praticiens, notamment sur le Winckler Webzine. Le document est un peu ancien mais peut-être en contactant son auteur.
Pour ceux qui se posent des questions sur la stérilisation volontaire, il y a un super groupe FB avec pleins de ressources et des practiciens qui acceptent même s’il on a pas d’enfant
https://www.facebook.com/groups/sterilisation.volontaire