Avec, normalement, une réouverture progressive du pays qui doit arriver dans un peu plus de deux semaines, il est temps de penser à la situation de nos bars et restaurants. Et encore davantage à celle des terrasses élargies, bouffée d’oxygène pour les commerçants strasbourgeois ainsi que possibilité d’éviter les terrasses sauvages qu’on a pu voir ces derniers mois dans l’espace public. Après des semaines d’attente, la Ville, accompagnée de l’UMIH, de la CCI et des Vitrines de Strasbourg, mais bizarrement pas de la préfecture, a organisé une conférence de presse ce vendredi midi sur la place d’Austerlitz pour faire le point sur notre été, que l’on espère ensoleillé.
Un élargissement des terrasses pouvant aller jusqu’à 100 % de la capacité initiale
Inutile de le répéter, la situation des restaurants, bars et cafés est très compliquée depuis plus d’un an. Alors que la réouverture se rapproche, et pourrait même être territorialisée, Strasbourg veut réussir à la fois à « assurer la protection des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois », mais également « d’anticiper l’ouverture des restaurants et cafés », comme l’explique Jeanne Barseghian, la première à prendre la parole ce vendredi 16 avril en tout début d’après-midi. La maire de Strasbourg salue le «travail engagé depuis le moi de janvier » avec les différents acteurs, afin de « mettre en place un dispositif qui soit exceptionnel pour les terrasses et qui s’appliquera dès la réouverture ».
Ce dispositif permettra à tout gérant d’établissement qui possède une terrasse de demander un agrandissement pouvant aller jusqu’à 100 % des dimensions ordinaires, pour respecter les distanciations sociales. Concrètement, comme l’explique Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge de l’espace public, cela ne signifie pas « on a une terrasses on peut avoir deux fois plus », mais plutôt une « extensions des terrasses, à partir d’une terrasse existante ». Jacques Chomentowski, vice-président du Groupement des Hôteliers Restaurants et Débitants du Bas-Rhin (UMIH 67), secteur Strasbourg, précise : « Le but n’est pas de doubler nos capacités nos places en terrasses, mais d’avoir le même nombre de personnes, et de pouvoir les distancier parfaitement. »
Pour faire cette demande d’élargissement, les gérants d’établissements avec une terrasse devront se rendre en ligne, sur le site de la Ville, et remplir un formulaire. Ce dernier sera disponible, jusqu’au 9 mai le formulaire. Ce dispositif devrait concerner peu ou prou 600 terrasses strasbourgeoises.
La mise en place d’une commission terrasse
Petite nouveauté cette année, par rapport à l’année dernière : la création d’une commission terrasse qui étudiera les demandes d’agrandissements des terrasses. Une proposition que nous avaient déjà exposé Pierre Ozenne et Jacques Chomentowski quand on les avait interrogés à ce sujet le 6 mars dernier, et qui trouve désormais sa réalisation. Comment va-t-elle fonctionner ? Selon Pierre Ozenne, ce sera « une commission qui vise à regrouper les différents acteurs de l’espace public ». Composée d’élus, lui-même et Joël Steffen, d’élus de quartier, de l’UMIH, de la CCI, des Vitrines de Strasbourg, des associations d’habitants, une association de personnes en situation de handicap et encore les pompiers et la préfecture.
Cette commission aura pour but de « rappeler les règles », comme le précise Pierre Ozenne. Avant d’ajouter : « Il y aura un équipage issu des agents de la Ville qui seront là pour s’assurer du respect de cet arrêté. » L’objectif de la Ville et des acteurs est d’éviter les débordements de l’année dernière. À ce sujet, cette commission pourra également prendre des sanctions, comme l’explique Pierre Ozenne : « Il faut faire en sorte de mettre de la fluidité dans l’espace public. Si des cas isolés sont remarqués, il y aura des sanctions, en mode graduel. »
Quid des établissements qui n’ont pas de terrasses ?
Vous l’avez sans doute remarqué, ont seulement été mentionnés lors de cette conférence de presse les établissements possédant d’ores et déjà une terrasse. Pour ceux qui ne sont pas dans ce cas-là, soit à peu près un restaurant sur deux dans le centre-ville de Strasbourg, selon les chiffres donnés par l’UMIH lors de cette conférence de presse, ils pourront déposer une demande de création, sur ce lien.
Néanmoins, cela ne veut pas dire que la municipalité n’a rien prévu. En effet, là où il est impossible d’avoir une terrasse, Pierre Ozenne détaille la possibilité de rendre piétons un certain nombre de secteurs, comme la rue des Frères ou la rue des Juifs, de manière ponctuelle sur la période estivale, ce qui permettrait la mise en place de terrasses. L’élu rappelle la position de la municipalité à ce sujet, à savoir « être dans le dialogue et être constructif». Joël Steffen, adjoint à la maire en charge du commerce, précise que l’objectif sera de « multiplier les endroits où l’on puisse se poser si le monde est là, mais si l’offre de terrasses n’est pas disponible ». Avant de conclure : « Ce n’est qu’un prélude à notre concert. »
Si le fait que l’élargissement des terrasses soit acté pour de nombreux restaurants et bars strasbourgeois est une bonne nouvelle, cela ressemble encore aujourd’hui à des plans sur la comète, tant la situation sanitaire est floue et imprévisible. Si Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a confirmé aujourd’hui que des lieux culturels et terrasses rouvriront à la mi-mai, que Emmanuel Macron a parlé d’une réouverture territorialisée, aucune date encore précise n’a été donnée. On attend en tous les cas avec impatience le retour des beaux jours.