On ne cessera jamais de le rappeler : Strasbourg et son Eurométropole ont été bétonneuses sur les dix dernières années, avec des projets immobiliers qui frisent parfois la démesure. Néanmoins, il reste pas mal de bâtiments qui existaient déjà avant et qui ont besoin d’être rénovés. C’est en ce sens que le plan France Relance, présenté en septembre dernier par Jean Castex, a pour but de rénover de nombreux bâtiments en France. Dont certains que nous connaissons bien à Strasbourg. On fait le point.
C’est quoi France Relance ?
En plus d’être une rime riche au caviar de saumon fumé de Norvège, France Relance est surtout un plan qui, comme son nom l’indique, œuvre pour la relance. La relance de quoi ? L’économie, bien entamée par une crise du Covid qui va tout bientôt fêter sa première année. Alors que le plan de soutien a pour but d’aider les entreprises et leurs salariés à faire face à la crise, France Relance est lui « une feuille de route pour la refondation économique, sociale et écologique du pays », pour « bâtir la France de 2030 », comme il est indiqué sur la page dédiée à France Relance. Sacré programme.
Ce dispositif, comme beaucoup d’autres développés par le gouvernement sur cette année de crise sanitaire, se présente surtout en termes de chiffres : 100 milliards d’euros, dont 36 tournés exclusivement vers l’objectif « cohésion » du plan, soit l’emploi des jeunes, l’aide aux plus modestes et aux collectivités territoriales, le Ségur de la santé… Et si vous ne croyez pas aux chiffres présentés bruts de pomme comme cela, sachez que vous pouvez aller voir concrètement quel montant est alloué à quel projet, en suivant cette page, qui présente différentes cartographies qui rendront chaque statisticien en herbe ivre de plaisir.
Qui en bénéficie à Strasbourg et aux alentours ?
Maintenant qu’on a parlé chiffres en national, il est temps de se pencher sur ce qui nous intéresse le plus, à savoir le local. Concrètement, qu’est-ce qu’apporte France Relance à Strasbourg et à ses communes alentours ? En premier lieu, 31,9 millions d’euros ont été mobilisés pour la rénovation des bâtiments de l’État, « pour un meilleur confort des agents et des usagers ». À Strasbourg, on retrouve des bâtiments bien connus comme :
- Le CROUS et la cité universitaire de la Somme,
- Les bâtiments de l’université, à Strasbourg et Illkirch,
- Le CNRS,
- La bibliothèque nationale universitaire,
- Le théâtre national de Strasbourg,
- Les tribunaux judiciaires de Strasbourg
- Les locaux de la gendarmerie nationale à Strasbourg
- Les centres de finances publiques de Strasbourg,
- La préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg.
Pour les bâtiments culturels ainsi que pour les bâtiments fonctionnels, les promesses de rénovation de France Relance sont intéressantes. En plus de cela, ce plan de soutien comprend aussi l’aménagement des espaces d’ateliers pour le public du Théâtre du Maillon, « dans une démarche éco-responsable », pour 40 000 euros, ainsi que le renouvellement du matériel scénique et aménagement du Théâtre de Hautepierre, là encore « dans une démarche éco-responsable », pour une somme de 90 000 euros.
Enfin, France Relance a aussi pour but d’aider les communes bas-rhinoises « dans leurs projets d’investissement local ». Concrètement, ce sont 31 communes et six autres collectivités qui ont bénéficié de 4,7 millions d’euros de dotation de soutien à l’investissement local, pour réaliser 42 millions d’euros d’investissements publics. À Strasbourg, on retrouve cette aide à l’investissement pour le redéploiement partiel de la Haute école des arts du Rhin dans la Manufacture des Tabacs, que l’on vous présentait ici.
Des aides à l’investissement, des projets dans un but éco-responsable annoncés et des aides pour rénover des bâtiments existants aux symboliques culturelles fortes : présenté comme cela, le plan France Relance est plus qu’intéressant pour Strasbourg et son attractivité. Un signe que l’État ne se désengage pas totalement des collectivités territoriales. Comme toujours cependant, il s’agira de voir si ces promesses de rénovation seront tenues, et dans quelle temporalité. Pour que Strasbourg mette l’aire de la bétonisation déraisonnée derrière elle, une bonne fois pour toute.