En ce moment, difficile pour les aventuriers de partir aux quatre coins du monde pour assouvir leur passion de l’inconnu. Alors, en attendant de pouvoir retrouver le plaisir de voyager sans masques ni coton-tiges dans le nez, inspirons-nous de l’initiative de Jean-Yves, qui s’est lancé un défi pas banal : poser le pied dans tous les Strasbourg du monde !
L’ambition d’un explorateur, Strasbourgeois d’adoption
Cette idée insolite provient de l’esprit de Jean-Yves, un traducteur et explorateur de 37 ans. Habitué à laisser son esprit divaguer en se perdant sur des cartes, il remarque quelque chose chez nos amis américains : « Un jour que je rêvassais en me promenant sur une carte, ce qui m’arrive assez souvent, j’ai remarqué la présence d’une ville de Strasburg, Colorado dans les plaines de l’est de cet État. »
Ni une ni deux, la curiosité de l’aventurier était piquée. Joignant l’utile à l’agréable, il a profité de se rendre dans la région pour découvrir cette autre Strasbourg, qui lui rappelait notamment Paris, Texas, le film de Wim Wanders, une « obsession adolescente », comme il me le raconte. Finalement, le résultat a donné lieu à une première exposition à La Chambre.
Son ambition : découvrir tous les Strasbourg du monde
Mais finalement, d’où vient cette curiosité et fascination pour Strasbourg ? Comme beaucoup, Jean-Yves est arrivé un jour dans notre belle ville, et n’est plus reparti depuis : « J’ai débarqué ici il y a une quinzaine d’années après avoir grandi dans ces vastes contrées qu’on désigne ici sous le nom générique de « Sud » (en fait, la Provence et la région de Bordeaux) et je ne suis jamais vraiment reparti pour diverses raisons personnelles. » Dès lors, cette aventure est un moyen pour lui de rendre hommage à ce qui est désormais sa ville. Un hommage qui a pour nom 16 x Strasbourg.
En outre, Jean-Yves ne le cache pas, c’est plutôt classe de se glisser dans la peau d’un Indiana Jones strasbourgeois des temps modernes : « L’idée de faire un tour du monde s’est imposée assez vite, d’abord parce que ça m’amusait de me glisser dans la peau d’un explorateur, avec tout ce que cette posture et cette histoire charrient à la fois de grandiose et de ridicule, et d’autre part parce qu’il m’a rapidement semblé que tous ces Strasbourg étaient justement des terres plus ou moins inconnues, dont peu de gens connaissent ne serait-ce que l’existence ici. » En effet, si l’on sait que Strasbourg est jumelée avec cinq autres villes, elle ne l’est avec aucune qui porte son nom !
Une exploration retardée par le Covid
En tout, ce sont 16 autres Strasbourg qui peuplent le globe, et avec 10 homonymes déjà visités, 8 aux États-Unis, un au Canada et un autre en Allemagne, Jean-Yves partait du bon pied. Néanmoins, l’explorateur a dû revoir ses ambitions légèrement à la baisse, à cause de la pandémie de Covid : « La situation m’a imposé de modérer mes ambitions. J’allais partir dans les communes polonaises et autrichiennes au moment où la pandémie a démarré. Un séjour en Kabylie, à Emir Abdelkader (anciennement Strasbourg), était aussi dans les tuyaux mais repoussé cette fois-ci pour les raisons d’instabilité politique et sociale. »
S’il ne baisse pas les bras pour visiter un jour les anciens Strasbourg de Pologne, Roumanie, Ukraine, Russie et donc Algérie, Jean-Yves se focalise pour le moment sur un dernier voyage : « La version actuelle du projet me demandera encore un voyage, à Strassburg, Autriche, en Carinthie, sur les terres de l’extrême-droite locale. Ce sera en fin 2021 ou en 2022 selon l’évolution de la situation. »
Coincé et incapable de découvrir d’autres contrées du nom de Strasbourg, Jean-Yves ne s’arrête pas pour autant de découvrir et d’explorer : « En rongeant mon frein faute de pouvoir voyager ailleurs, je me suis d’ores et déjà attelé pour mon divertissement personnel à l’exploration aléatoire des 526 communes du Bas-Rhin. J’en ai visité 59 pour le moment, j’aurai peut-être fini avant de mourir. »
Des anecdotes plein la tête
Avec tous ces Strasbourg découverts, notre explorateur en a forcément un qu’il préfère. Néanmoins, quand on lui demande, il ne souhaite pas révéler ses secrets : « J’emporterai la réponse avec moi dans la tombe ! L’un des buts de ma démarche étant d’ailleurs de me rendre dans toutes ces villes avec une égale attention et bienveillance, ce n’est pas une question qui se pose vraiment pour moi. »
Quoiqu’il en soit, dans tous ses voyages et ses découvertes, Jean-Yves doit avoir un tas d’anecdotes à raconter, il prévoit même un livre sur le sujet dans quelques années. Pour le moment néanmoins, il nous livre celles-ci : « On a par exemple installé une tour Eiffel en mon honneur dans l’Illinois, j’ai été interviewé par deux télévisions locales américaines et nourri un bison nouveau-né au Canada… » Et la liste est longue. Par ailleurs, il a parfois même eu la surprise de trouver des Alsaciens durant ses périples, dont un au Dakota du Nord. Faîtes attention les Bretons, vous n’êtes pas les seuls à vous implanter dans tous les recoins du monde !
Ce genre de projets un peu dingues sont pour le moment malheureusement mis en pause à cause du Covid. Mais cela ne nous empêche en rien d’en planifier pour l’après. D’avoir à nouveau faim de découvertes, que ce soit les moindres recoins de l’Alsace ou le monde entier. Si cela vous motive et stimule, ne vous interdisez pas de rêver de repartir à l’aventure. Vous avez le temps de vous y préparer !
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