Pour limiter la circulation du virus ou pour respecter les mesures gouvernementales, le réveillon sera à l’image de cette année : un peu différent. Des Strasbourgeois nous racontent leurs projets pour la nuit du 31.
« Je n’ai jamais trouvé le Nouvel An festif ». Pour Laura, une jeune maman de Koenigshoffen, la fin de cette année, sera comme toutes les autres : plutôt calme. « Ce sera soirée à la maison, avec un repas banal, comme tous les soirs de l’année. »
Mais contrairement à Laura, le nouvel an de nombreux Strasbourgeois se retrouve complètement chamboulé. « D’habitude on est une dizaine mais cette année ce sera mon copain, moi et mon chat ! On se fera un plateau télé », se résigne Angela, pour qui les mesures sanitaires sont trop contraignantes. « Quand je retrouve ma famille ou mes amis, j’ai envie de les prendre dans les bras et malheureusement c’est impossible. Je n’ai pas peur pour moi spécialement mais pour les personnes plus âgées de ma famille et de celles de mes amis », regrette la Strasbourgeoise.
De même pour Clément, compagnon plâtrier staffeur à Strasbourg : « Je suis rentré dans ma famille parce que j’avais un peu de vacances, mais j’ai appris que ma mère avait un souci de santé. Tu te mets à réfléchir différemment. On porte le masque en permanence à la maison et fêter le Nouvel An ce n’est pas compatible avec la situation. »
Trouver des alternatives
À défaut de célébrer de manière traditionnelle la fin de cette drôle d’année, certains ont donc opté pour des soirées loin des confettis, des coupes de bulles et des pétards.
Après plusieurs mois physiquement et émotionnellement chargés, Justine, a décidé de s’offrir un peu de liberté. « Je suis interne en médecine, j’ai notamment travaillé trois mois en secteur Covid lors de la première vague. Pour le réveillon ce sera donc un road trip à l’île de Ré pour un bol d’air revivifiant avec deux amies. », raconte-t-elle.
Sabine Roth aussi a opté pour un tout autre concept en cette fin d’année. « Je suis conteuse et je vais participer à la programmation des Bouffées d’Art. » Le concept ? Les gens choisissent l’un des artistes participants et prennent un rendez-vous à l’heure souhaitée. Le jour-J l’artiste les contacte et délivre une prestation par téléphone. « C’est un concept créé pendant le premier confinement par une association mayennaise, explique la conteuse mayennaise. Le 31 je m’y consacrerai de 20h à 22h. Cette année, les gens ont les oreilles plus ouvertes à ce genre d’expérience. ».
Faire la fête malgré tout
Mais si certains ont décidé de tirer un trait sur les festivités, d’autres ont fait le choix de ne pas totalement se priver en faisant (un peu) de résistance.
Chez Marion, 30 ans, ils seront une quinzaine d’adultes. Mais elle l’assure, la prudence sera de mise. «Tous les ans on se regroupe avec la même bande d’amis depuis dix ans, et cette année ne fera pas exception. De toute façon, on ne rentre jamais avant 6h du matin. On respectera au maximum les gestes barrières, on portera le masque. Mais ça nous empêchera pas de rire tous ensemble. On a de la place pour respecter le mètre de distance à table et l’apéro sera servi en portions individuelles. Par contre on laissera les enfants tranquilles, ils sont déjà en contact à l’école et ont appris à être moins tactiles. »
Même son de cloche chez Erwann : « On s’est privés de rentrer dans notre famille, en Bretagne, à Noël, pour ne pas diffuser un peu plus l’épidémie. On respecte tout à la lettre depuis le mois de mars. Résultat : on a l’impression d’être les seuls à faire des efforts. Puisque beaucoup ne jouent pas le jeu, la situation s’éternise et nous on a le sentiment d’être les pigeons. Alors on a décidé de quand même voir quelques amis pour le réveillon. Bien sûr on fera attention et ce ne sera pas un Nouvel An comme tous les autres où on se prend dans les bras et danse tous ensemble. Ce sera une petite soirée plus posée. »
« Je ressens juste le besoin de faire une bonne grosse fête » reconnaît Nicolas. On sait qu’on repart sur un début d’année 2021 compliqué, avec de possibles reconfinements. J’ai jamais été un grand fan du 31 mais là c’est une excuse pour voir les gens auxquels je tiens, alors on sera neuf en tout. » Et pour se détendre tout en respectant des gestes barrière le groupe d’amis fera preuve d’inventivité : « On va faire un beer-pong spécial Covid : chaque équipe aura ses propres gobelets, sa propre balle et devra se laver les mains avant chaque partie. L’idée c’est pas d’être 50 et de ne rien respecter.» Et de conclure : « On veut juste un peu évacuer, repartir du bon pied pour 2021, quoique avec un léger mal de crâne ! »