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Hébergement pour sans-abris, écoles plus vertes et géothermie : ce que Strasbourg a décidé hier dans la nuit

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Après une édition du mois d’octobre annulée par la municipalité, et disputée par l’opposition, pour se consacrer à la crise sanitaire, le conseil municipal revient avec ses plus beaux habits d’automne. Situation Covid oblige, le conseil s’est tenu d’une manière un peu nouvelle ce 16 novembre, entre présentiel et visio-conférence. Le programme étant chargé et nos élus aimant déblatérer, on ne va pas s’éterniser. C’est parti pour savoir ce qui s’y est passé !

Le conseil municipal en quatre minutes, cuisson des pâtes comprise

Ce conseil municipal est Le Jour le plus long, version politique strasbourgeoise. Rendez-vous compte, il s’est terminé aujourd’hui, mardi 17 novembre, à 1h59, soit douze heures après avoir commencé ! Alors pour que vous puissiez savoir ce qu’il s’y est passé sans avoir eu besoin de vous faire des crampes au cerveau, ou perdre espoir en la politique, voici ce qu’il fallait retenir :

  • Le conseil municipal était en mode Covid ce 16 novembre. Une partie était présente dans la salle des conseils, l’autre par Skype en vision-conférence.
  • La situation sanitaire semble être contrôlée à Strasbourg, comme le rappelle Jeanne Barseghian. Des taux d’incidence en baisse, de l’ordre de 275,8 cas positifs pour 100 000 habitants et de 245,3 pour les + de 65 ans pour la semaine du 7 au 13 novembre. Dans les hôpitaux, la situation est tendue mais sous contrôle avec 520 hospitalisations dont 84 personnes en réanimation au 16 novembre dans le Bas-Rhin.
  • Ce conseil municipal était chargé : 21 points retenus, 6 interpellations et 1 question d’actualité sur le sujet de la géothermie étaient au programme.
  • Niveau nomination, Delphine Joly, arrivera en février 2021 en tant directrice générale des services de la Ville de Strasbourg. De son côté, Patrick Wachsmann est réélu en tant que déontologue de la ville de Strasbourg.
  • Le maire de Kehl est intervenu, offrant un petit instant suspendu de douceur et de concorde dans les batailles de tranchées municipales.
  • Le conseil municipal a souvent ressemblé à une cour d’école, avec des enfants qui haussaient le ton face à d’autres enfants qui tentaient de parler plus fort.
  • En parlant de cour d’école, la ville souhaite les déminéraliser et en repenser leurs usages, pour lutter contre les inégalités femmes-hommes. Si l’opposition a complètement validé la partie écologique, elle a bien plus tiqué sur la partie féministe.
  • La délibération cadre sur la démocratie locale strasbourgeoise, un des piliers de la mandature actuelle mais qui a du mal à démarrer, a été votée. Elle a donné lieu à un débat de plus de deux heures.
  • L’ouverture des 104 places d’hébergement pour les sans-abris, avec 74 places réservées pour les femmes victimes de violence, a été votée.
  • Les interpellations, trois pour LR, trois pour LREM et affiliés, ont majoritairement porté sur des thèmes chers au côté droit de l’échiquier politique : la sécurité, l’attractivité de la ville et les quartiers prioritaires.
  • Il y aura un débat public sur la géothermie, une question qui a fait trembler la terre strasbourgeoise cette dernière semaine.
Capture d’écran du conseil municipale du 16 novembre 2020.


Patrick Wachsmann élu en tant que déontologue de la ville de Strasbourg

Une fois les modalités techniques votées, qui poseront quand même quelques problèmes tout le long du conseil municipal, c’est l’heure d’élire le déontologue de la ville de Strasbourg. C’est la deuxième fois qu’une telle élection arrive, puisque la Ville s’est dotée d’une charte de déontologie en 2014. Patrick Wachsmann est reconduit pour six ans, lui qui occupait déjà ce poste sous Roland Ries. Après de – très – longs rappels sur ce qu’est un déontologue, Patrick Wachsmann met en lumière l’absence… de lumière sur sa fonction. Il souhaite une campagne d’information sur l’utilité du déontologue, insistant sur le fait que n’importe quelle personne puisse le saisir si elle considère que des membres du conseil municipal ont manqué à leurs obligations. Si la requête est fondée, elle est rendue publique sur le site de la ville de Strasbourg. 

Le déontologue précise qu’il sera compétent pour les élus strasbourgeois, même pour ceux qui sont conseillers eurométropolitains. Pour les élus non-strasbourgeois, ce sera le déontologue de l’Eurométropole. Finalement, Patrick Wachsmann est reconduit par 60 voix pour et une standing ovation.

Patrick Wachsmann, déontologue de la Ville.


Instant suspendu avec Toni Vetrano, maire de Kehl

Tony Vetrano, le maire de Kehl, arrive en invité surprise dans l’hémicycle pour délivrer un discours, en français, sur la coopération franco-allemande. Après celui-ci, tous les intervenants ont rivalisé d’envolées lyriques et de duel d’accents allemand, avec un net avantage pour les intervenantes. Un joli moment et on sent que toute la classe politique est heureuse et sincère. Il reste néanmoins un goût bizarre en bouche, de voir autant de rires, d’applaudissements en devisant de manière romantique sur l’Europe, alors que dans le même temps, la situation à Strasbourg se dégrade, particulièrement en termes de pauvreté.

De plus, au bout de 3h de conseil municipal, seuls deux points ont été adoptés. Pour celles et ceux avec une calculette au fond de la salle, ce sont 19 points, 6 interpellations et une question d’actualité qui restent au programme.

Toni Vetrano, maire de Kehl.


Une solidarité à l’épreuve des questions d’argent

Il est désormais 17h07 et le conseil municipal commence enfin. Chouette. La belle coopération interpolitique à la lumière de l’amitié franco-allemande s’est dissipée aussi vite que le soleil une fin d’après-midi de novembre. Sur les discussions de rémunération et de budget, on a eu le droit à des passes d’armes qui ressemblaient davantage à des concours de mesure qu’à des débats constructifs.

Cela ne mérite pas de résumé, à part Alain Fontanel qui s’interroge sur la Ville qui fait des économies alors que l’on a besoin d’investissement, et des duels de mots entre Jean-Philippe Vetter et Syamak Agha Babaei, premier adjoint en charge des finances. Au bout du compte, on réalise que quand Angèle chantait « tout le monde il veut seulement la thune », elle avait raison.


Le grand débat sur la démocratie locale

C’est un des grands piliers de la mandature actuelle. C’est pour cela que ce soir, Carole Zielinski, adjointe en charge de la démocratie locale, présente une délibération cadre. Introduisant une « démocratie représentative malmenée depuis des années mais aussi positive, car ceux qui se sentent délaissés s’emparent de la démocratie participative. C’est une force qu’il faut soutenir enrichir et consolider, pour ancrer la culture de la participation citoyenne afin de répondre aux défis d’aujourd’hui. » Il faut donc un pacte pour la démocratie amélioré, alors qu’aujourd’hui il s’enlise pour le moment dans de trop nombreux projets. En outre, il faut également donner du sens au pouvoir d’agir de nos habitants : étrangers, fracture numérique, les jeunes qui ne se sentent pas écoutés, personnes précaires, isolés ou encore les personnes vivant dans la rue. Cette volonté de démocratie locale prend quelque peu du retard à l’allumage depuis le début du mandat, il faut le dire.

L’opposition ne s’y trompe pas en détaillant chaque faille ou retard de la majorité, qui devrait engager une personne pour s’occuper de la dactylo. Surtout quand Pierre Jakubowicz prend la parole : « Vous ne manquez ni de concepts ni de beaux discours, mais laborieux au passage des travaux pratiques. ». L’élu s’est ensuite lancé dans une très longue et méthodique déconstruction de l’action politique de la ville. Jean-Philippe Vetter reste de son côté concis : « Cette délibération est sincère, mais elle est aussi un peu creuse. »

La majorité et l’opposition se renvoient la balle dans un débat de plus en plus désordonné, une preuve de la fatigue mentale qui commence doucement à s’installer – le débat durant presque deux heures. En tous les cas, il y a une belle ironie à entendre autant de belles paroles sur la démocratie, de la part de la majorité comme de l’opposition, tout en lavant son linge sale en public. Parce que là, on est passé de démocratie participative censée réunir les citoyens, à une franche division de nos élus en moins de temps qu’il nous faut pour dire Niedershaeffolsheim. La démocratie locale ça fonctionne pourtant dans beaucoup de cas et Strasbourg donne encore l’impression d’être à l’échauffement. Aucun calendrier, aucune initiative, nada. Et au lieu de dire que rien ne fonctionne, il s’agirait peut-être d’appliquer un peu le concept de démocratie au bout du compte. Ça pourrait être une bonne idée.

Au bout du compte, cette délibération cadre est votée : 62 voix pour.


Déminéraliser les cours d’école et réinventer les usages pour favoriser l’égalité filles-garçons

C’était le deuxième gros sujet de ce conseil municipal. L’ambition de la municipalité est d’abord de déminéraliser les cours d’école. Plus concrètement : enlever du béton pour remettre de la verdure. Elle prévoit ainsi que, d’ici la fin de l’année, les cours de trois écoles – Fischart, Rhin et Branly – soient déminéralisées. Comment faire ? Eh bien en rajoutant de l’ombre, des jardins partagés… Le sujet est adopté sans aucun souci, et presque philosophie, par l’opposition, qui accueille la nouvelle avec enthousiasme.

Néanmoins, parce qu’on vit au sein du conseil municipal de Strasbourg et pas dans un monde idéal, pour certains élus, le féminisme et le genre relèvent de l’idéologie. Ce qui tombe mal, puisque le projet de déminéraliser les cours d’école s’accompagne également d’une vraie réflexion sur l’usage des espaces extérieurs, particulièrement les cours d’écoles, où les terrains de sport et espaces récréatifs sont placés au centre. Ce qui accentuerait les inégalités de genre entre les petites filles et les petits garçons, les seconds s’appropriant les espaces publics et les premières internalisant des comportements de mise à l’écart, comme cela est prouvé par plusieurs études, dont celle de l’UNICEF datant de 2018.

© Samuel Compion

Une droite crispée sur le genre et le féminisme

Il faut croire que le féminisme et le genre crispent plus d’une personne au sein du conseil municipal, vu qu’Elsa Schalck, Jean-Philippe Vetter et Nicolas Matt utiliseront tous les trois le mot « idéologie » par rapport à cette proposition. Faisant, assez ironiquement, preuve de leur propre idéologie. Jean-Philippe Vetter parle de « rhétorique très marxiste et bourdieusienne », accusant la majorité de « troquer la lutte des classes contre la lutte des sexes ». Il récolte rires et moqueries de la part de l’équipe de la maire ce qui, peu importe la qualité de l’intervention, paraît déplacé, peu professionnel et ne devrait pas avoir sa place dans un conseil municipal.

De son côté, Nicolas Matt parle du féminisme en tant qu’idéologie politique. Il trouve la rédaction de la délibération « violente pour les enfants strasbourgeois ». Alors que l’on sait bien que la réalité des filles strasbourgeoises est radieuse. On voit que la droite est gênée sur la question du genre et ne comprend pas très bien de quoi elle parle. Pascal Mangin le dit lui-même : « Je ne comprends pas bien cette mesure. ». Il estime par ailleurs, qu’à travers cette mesure l’on va vers une « sexualisation des enfants, avec des dominants qui seraient des mâles ». Clairement, quand il ne dit ne pas bien comprendre, on ne peut pas lui reprocher un quelconque manque de lucidité.

La majorité remet l’église au centre de la cour d’école

Le but de la majorité sur ce projet est de travailler en transversalité, comme le précise Suzanne Brolly, adjointe chargée de la ville résiliente : « On travaille sur le réaménagement des cours d’école donc on travaille aussi sur les usages des cours d’écoles. » L’objectif de repenser l’espace pour que les cours d’écoles deviennent des « pépinières de solidarité », une expression qui a été fortement à la mode lors des débats. Il faut travailler sur la façon de partager l’espace public et ça peut commencer par sa géographie. Alexandre Feltz, adjoint chargé de la santé, revient sur les inégalités sociales et de genre dans le sport entre les filles et les garçons, également dans l’accès aux structures organisées pour le sport. Il faut ainsi poursuivre la promotion d’une activité pour tous et toutes, avec un accent sur celle des filles, puisqu’il y a une inégalité de fait.

Hülliya Turan, adjointe en charge de l’éducation et de l’enfance, précise que la question de l’égalité femmes-hommes est au cœur de l’actualité politique du moment et argumente qu’il faut, dès le plus jeune âge, mettre la question égalité femmes-hommes au centre des débats. La question à laquelle s’attelle la municipalité, c’est de trouver comment ne pas obligatoirement mettre au centre ce type d’équipements, de ne pas s’enfermer dans des rôles d’assignation, pour l’épanouissement des enfants.

Finalement, comme pour les animaux liminaires lors du dernier conseil municipal, le débat s’est déplacé du général au particulier, ici de la verdure au féminisme et aux questions de genre. La délibération est tout de même votée, avec 51 voix pour et 4 abstentions : Pascal Mangin, Elsa Schalck, Jean-Philippe Maurer et Pierre Jakubowicz.


Les derniers votes

Il est déjà très tard lorsqu’arrive la délibération sur le vote « Attribution de subventions au titre des Solidarités ». Ce point concerne l’ouverture des 104 places d’hébergement pour les sans-abris, avec 74 places pour les femmes victimes de violence. Les débats n’étaient ni très longs ni très passionnants, mais la délibération est votée avec 59 voix pour et c’est le plus important.

Toujours dans l’ordre du jour, le dernier point à aborder est le sport, toujours le parent pauvre des conseils municipaux, et encore plus avec la municipalité écologiste. Il permet néanmoins à Serge Oehler, conseiller municipal, de rappeler la situation très difficile dans laquelle se trouve le sport amateur, en manque de licenciés, d’argent et de bénévoles. Ce qui augure une reprise très inquiétante de l’activité en période de déconfinement.

© Nicolas Kaspar


Elles m’entraînent, au bout de la nuit. Qui ça qui ça ? Les interpellations de minuit !

On est désormais le mardi 17 novembre, et c’est l’anniversaire de Syamak Agha Babei. Un petit moment agréable et de détente, avant que les choses sérieuses reprennent, à savoir les interpellations. La première concerne le 31 décembre, souvent le moment d’un festival de voitures brûlées à Strasbourg. On opère là dans des eaux classiques entre une opposition qui remet la sécurité sur le tapis, un sujet qu’évite assez scrupuleusement la majorité. Alain Fontanel remet en cause l’utilisation des plus gros pétards en critiquant l’inaction de la majorité, alors qu’elle en avait pris l’engagement. Le quartier de l’Elsau est aussi abordé au travers de la sécurité, un des grands thèmes de campagne de Jean-Philippe Vetter en début d’année 2020, tout comme la perte de confiance de la population de ce quartier envers la police.

Arrive ensuite l’attractivité du centre-ville de Strasbourg. Sur ce sujet, que fait la municipalité ? C’est l’idée de l’interpellation, menée par Jean-Philippe Vetter, pour sa collègue Isabelle Meyer. Du côté de la municipalité, comme souvent, peu de réponses concrètes. Joël Steffen, adjoint chargé du commerce, replace la discussion sur les différentes aides pour les commerçants, que nous vous résumions dans cet article. Pour Jean-Philippe Vetter, qui reprend la parole, c’est « un château de cartes qui s’effondre au centre-ville. L’immeuble du Printemps doit avoir un second souffle, c’est une vraie opportunité d’en faire quelque chose de bien.” Jeanne Barseghian lui répond, en mettant en exergue le paramètre structurel de la crise qui touche le centre-ville, qui a désormais un taux de vacance qui augmente de manière très très forte.

Enfin, Rebecca Breitmann aborde la question des quartiers populaires et de l’insalubrité. Benjamin Soulet, adjoint en charge de l’équité territoriale et politique de la ville, rappelle que 40 % des personnes pauvres sont en-dehors des quartiers populaires, que l’insalubrité concerne pour un tiers le parc social. Il demande un peu plus de nuances, rappelant également la fin des contrats aidés, la baisse des APL et encore d’autres mesures qui expliquent cette situation plus précaire des quartiers populaires. Dans la révélation à près de 2h du matin, Ophéa, anciennement CUS habitat, a prévu un plan de 850 millions d’euros pour rénover, construire 2 500 logements, concernant le secteur Sud, Neuhof-Meinau, Cronenbourg et l’Elsau.


Des tremblements de terre pour finir

Une question d’actualité le lundi 16 novembre, mais aussi le mardi 17 novembre. Alain Fontanel interroge la géothermie, qui “fascine autant qu’elle inquiète, avec ses forages à des profondeurs inhabituelles“. Une question d’actualité parce que la terre a tremblé de nombreuses fois la semaine dernière, et nombre de ces tremblements de terre sont reliés à la géothermie. Alain Fontanel demande donc un moratoire et de mettre la géothermie au menu des consultations citoyennes chères à la ville.

Marc Hoffsess réplique que le moratoire est de fait, puisque les opérations sur site sont stoppées et reprendront à l’issue des analyses scientifiques récupérées lors des incidents. La géothermie à l’horizon 2050 sera responsable pour 40 % des besoins de chauffage de l’Eurométropole et est une composante vitale pour le mix énergétique des énergies renouvelables. En conclusion : il y aura une réunion publique avec les différents acteurs pour traiter du sujet.

Politiquement, ce conseil municipal l’a prouvé : c’est une vraie erreur que d’avoir annulé son dernier conseil municipal pour l’équipe de la maire de Strasbourg. La démocratie locale semble être encore un pilier branlant qui n’a pas pu démarrer et les mesures phares manquent en cette période de crise. Soit autant de munitions à l’opposition pour jouer son rôle. Le résultat ? Des conseils municipaux qui se finissent à 1h59 du matin, une heure ubuesque qui frise avec l’extraordinaire. Rendez-vous bien compte : nos élus ont littéralement passé une demi-journée à débattre et peu de choses ont été décidées, bloquées entre les attaques de l’opposition et les défenses de la municipalité. Aux points, pas de gagnants politiques, mais bien des perdants réels : nous.

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