À Strasbourg, beaucoup d’associations œuvrent au quotidien pour améliorer la vie des habitants : les femmes, les enfants, les plus démunis, les sans-abris, … L’association D-Clic, pour sa part, cherche à aider les jeunes. Sa vocation ? « Susciter des vocations », justement. Depuis 2008, l’asso s’engage dans l’accompagnement des jeunes, en grande partie des collégiens issus des quartiers prioritaires de Strasbourg et de l’Eurométropole. Comment ? En les soutenant dans leur parcours éducatif mais aussi dans leur parcours professionnel, un bonus qui fait la différence ! On a discuté avec Camille, chargée de mission D-Clic, pour en savoir plus sur ce bel engagement. Élise et Camrone (collège Erasme et collège du Stockfeld, aujourd’hui lycéens), ont profité des activités de l’asso et nous ont aussi partagé leur expérience.
Une asso de proximité pour soutenir les jeunes issus des quartiers populaires
« On a fêté nos dix ans en 2019. À la tête de l’asso, on trouve une bande d’amis issus de quartiers populaires. Ils souhaitaient témoigner auprès des jeunes, qui se trouvent dans une situation que eux ont connue, et les aider à y voir plus clair dans les questions d’orientation, en les aidant à s’ouvrir sur le monde. Une option qu’ils n’ont pas forcément dans les quartiers populaires », nous explique Camille, chargée de mission chez D-Clic.
Et pour les jeunes qui profitent de ces activités, c’est bel et bien une ouverture sur le monde. C’est en tout cas comme ça que l’a vécu Élise : « depuis que j’ai participé à l’expérience D-Clic, j’ai l’impression d’être plus ouverte au monde extérieur. J’y ai découvert une nouvelle façon de m’exprimer, de parler aux gens, d‘apporter mes idées. J’ai eu l’opportunité de développer mes pensées et de les ouvrir aux autres ».
Justement, quelles sont concrètement ces actions mises en œuvre pour nos jeunes strasbourgeois ?
Des événements tout au long de l’année
D-Clic organise des rencontres avec des professionnels sur leur lieu de travail, des visites d’entreprises et de lieux de formation : « ça favorise la mobilité, tu vois le fonctionnement de l’entreprise, l’arrière du décor », nous explique Camille. Et beaucoup des structures strasbourgeoises ouvrent leurs portes aux jeunes : les hypermarchés, mais aussi les lieux de formation, « l’INSA, l’IUT, le campus… Ces visites permettent de désacraliser ces lieux, c’est très important de casser les frontières, d’élargir le panel des possibilités ». D-Clic organise aussi un forum des métiers, « ce sont les bénévoles qui vont à l’intérieur des collèges. Ils viennent à la rencontre des élèves. Ce sont des échanges en face à face hyper privilégiés, car toute la journée ils sont à disposition des collégiens » continue Camille. L’objectif, c’est de « susciter des vocations, de l’intérêt, de donner des conseils et surtout, d’échanger ». Le message est clair : « Je l’ai fait, tu peux le faire ». Cette année, les forums ont démarré le 10 octobre et tous les professionnels strasbourgeois peuvent participer à faire découvrir leur métier aux plus jeunes !
Élise nous confie avoir pleinement profité de ces activités, surtout les sorties : les visites de l’Assemblée nationale, la dictée à l’Élysée (qu’elle a gagnée !), la rencontre avec le président de la République. Elle a aussi rencontré les préfets du Grand Est et visité des endroits comme le barreau de Strasbourg ou encore Sciences-Po. « On découvre de nouveaux endroits, ça n’apporte que du bien », raconte-t-elle.
Pour renforcer la confiance en soi, D-Clic est aussi là !
D-Clic suscite des vocations jusqu’au bout. En effet, l’asso a également créé le projet « Créa D-Clic », qui permet aux jeunes de se mettre dans la peau d’un entrepreneur pendant une journée : « ils imaginent un projet d’entreprise par équipe, et à la fin de la journée, un jury de professionnels écoute les projets, en retient un, et ce projet va concourir en finale face aux autres collèges » détaille Camille. Ce projet est décliné dans 8 de nos collèges strasbourgeois ! Et cette année, ça commence dès le 5 novembre.
Enfin, le voici le voilà, l’évènement phare de D-Clic : le concours d’éloquence Ogma, depuis 2017 ! Son but ? « Se révéler à l’oral et apporter des compétences autres que scolaires aux élèves. Des compétences qui vont leur servir toute leur vie : la maîtrise de la langue, l’expression orale, le développement des idées, la prise de confiance », précise Camille. C’est un concours bien rodé : les élèves suivent une journée de formation assurée par des professionnels de la prise de parole (avocats, comédiens…) et viennent ensuite les plaidoiries. L’année dernière, 6 collèges strasbourgeois ont concouru et « le but, c’est que les années suivantes ça soit décliné dans plus de collèges ». À bon entendeur 😉
Les collégiens gardent un excellent souvenir de cet événement. Élise, de son côté, est arrivée finaliste. Elle nous confie avoir été réticente au début, « on ne m’avait jamais proposé des choses pareilles… Au final j’y suis allée et la préparation, avec des conseils d’avocats, ça m’a beaucoup plu, c’était vraiment… on a appris beaucoup de choses. Finalement, je suis arrivée deuxième ! ». Camrone a quant à lui gagné le concours : « ça m’a vraiment plu, ça m’a captivé, et j’ai gagné la finale ». Pour lui, le plus de cette activité, c’est « le fait de pouvoir s’exprimer à l’oral devant des gens, ça donne plus d’aisance orale ». Cette année, le concours commence en janvier. Avocats, comédiens strasbourgeois, et orateurs divers, n’hésitez pas à vous manifester !
En plus de toutes ces activités géniales pour des collégiens, D-Clic offre un large panorama d’évènements : des sorties culturelles, des tournois de foot inter-collèges et même des café-débats à destination du grand public, sur des thématiques actuelles (emploi, économie, discriminations, jeunesse, bonheur au travail…). L’année dernière, D-Clic a par exemple invité les candidats aux municipales à rencontrer les habitants des quartiers. Le but, c’est de « renforcer les échanges entre les bénévoles, favoriser la rencontre avec de nouveaux bénévoles, débattre, échanger, c’est une rencontre citoyenne, tout simplement ». Cette activité, c’est donc le renforcement citoyen et l’engagement de D-Clic envers tous les Strasbourgeois.
“Ce qu’il faut savoir c’est qu’en prenant un jeune pendant une semaine en stage, tu l’aides vraiment.”
Pour Camille, il est important de se souvenir “qu’en prenant un jeune pendant une semaine en stage, tu l’aides vraiment. Si tu peux donner une fois ou deux de ton temps, c’est vraiment énorme. Ça leur permet de s’ouvrir, d’accéder à plein de choses, de lutter contre l’autocensure » Elle rappelle aussi un fait : l’orientation scolaire après la troisième, « c’est compliqué. Choisir n’est pas toujours facile, d’ailleurs, faut-il encore avoir le choix ! (Trop) nombreux ne pourront accéder au lycée après le collège parce qu’ils ne trouveront pas de place ou ne seront pas reçus faute de résultats suffisants ou de projet professionnel engagé. Il faut donc les accompagner, leur donner des clés tout au long de l’année pour réduire cela. Maîtriser la langue, parfois savoir expliquer qu’on est motivé même si les notes ne sont pas là… Si tu sais bien t’exprimer tu peux t’en sortir, te défendre. L’idée c’est de leur transmettre tout ça. Prendre tous ces angles-là pour qu’ils s’autonomisent, qu’ils aient confiance en eux, qu’ils s’autorisent à y arriver ». D’ailleurs, si l’association était jusque là locale, elle a développé une antenne en Moselle, à Florange, depuis janvier 2019. L’idée c’est que « s’il y a des bénévoles en local qui sont en capacité de se mobiliser, on en fera des antennes ». Un beau projet !
Du côté des jeunes, même son de cloche. Quand on demande à Élise ce qu’elle dirait à quelqu’un qui ne connaît pas D-Clic, elle répond : « Je dirais qu’il faut foncer, il faut essayer. D-Clic, c’est des personnes qui sont à l’écoute des jeunes, elles veulent aider, et peut-être que même si on est réticent… Il faut y aller. Faut pas hésiter, ils sont là pour t’aider, te pousser vers le haut, t’apporter tout ce que tu as besoin, des conseils, t’aider dans les stages. Ils font beaucoup de choses pour les jeunes ». Camrone aussi est dans cette dynamique : « Je l’encouragerai à le faire, ça ouvre des portes, on découvre une nouvelle facette de soi-même, ça permet de plus être gêné à l’oral, savoir mieux s’exprimer ».
Pour finir, il est important de rappeler, surtout en cette période de crise, que c’est bien grâce à ses bénévoles, pour certains engagés depuis des années, que les actions peuvent avoir lieu et que l’asso peut continuer à se développer. Merci donc à toute l’équipe de D-Clic de penser à nos jeunes !
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Lauren