Regarde comme il fait beau dehors, c’est l’heure pour aller jouer. Regarde comme il fait chaud dehors, faut sortir s’aérer. Justement, la chaleur, ça devient un problème en Alsace ces derniers temps. Et pas seulement pour nos petits corps en sueur, mais pour le niveau de la nappe phréatique. En ce moment, on approche en effet des niveaux dangereux de sécheresse. On vous en dit un peu plus.
Une nappe phréatique de la plaine d’Alsace en baisse
Selon le bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), publié le 1er juillet 2020, le niveau des nappes de la plaine d’Alsace sont en baisse, alors que le niveau global en France reste satisfaisant. La raison ? Le très faible nombre de jours de pluie observés au printemps – quand on regardait, envieux, le soleil de nos fenêtres – fait que peu d’eau a été déversée dans nos nappes phréatiques.
C’est peu ou prou ce que nous a dit Christophe Mertz, météorologue pour ATMO-RISK, joint par téléphone : « On est sur un mois de juillet très très sec sur l’Alsace. Selon la station de référence Strasbourg-Entzheim depuis début juillet on a 2mm de pluie, soit un déficit de moins 97% par rapport à la normale pour un mois de juillet étant 73mm. » Il précise par ailleurs que ce phénomène de sécheresse n’a pas attendu juillet pour s’installer : « Si on remonte à plus long terme, cette sécheresse est installée depuis le printemps. Ça a commencé avec le confinement, avec des mois d’avril et de mai déjà déficitaires, et très très largement pour le mois d’avril avec -70% avec seulement 14mms en avril. »
Les deux mois qui ont suivi ont été un peu meilleurs, mais ça n’a pas permis de remplir le stock d’eau pour éviter le risque d’une sécheresse : « Au mois de mai il est tombé 56mm, soit un déficit de -32%, alors que généralement c’est le mois le plus pluvieux en Alsace avec des orages annonciateurs de fortes chaleurs. On a eu néanmoins un répit au mois de juin avec une pluviométrie normale, avec un petit excédent de pluie par rapport à la normale. »
Un risque de sécheresse dans le temps bien réel
Si on combine tout cela avec le réchauffement climatique, on se retrouve avec des niveaux en baisse. C’est la même chose pour les cours d’eau, qui courent le risque de s’assécher pendant les jours les plus chauds de cet été. Dès lors, le risque de sécheresse est bien réel. Ce qui serait potentiellement catastrophique pour une filière agricole déjà bien touchée par toute la crise du coronavirus. BRGM précise d’ailleurs pour les nappes alluviales, donc celle d’Alsace, « les tendances et l’évolution des situations dépendront essentiellement des pluies efficaces locales et des demandes en eau. L’absence de pluies en période estivale pourraient engendrer une sécheresse des sols et une demande en eau accrue, et avoir pour conséquence une baisse rapide des niveaux sur les nappes réactives ou fortement sollicitées. »
On en vient donc à espérer de la pluie pendant ces prochaines jours, pour que tout aille bien dans nos nappes phréatiques alsaciennes. Par ailleurs, pendant ces périodes compliquées en eau, il est conseillé de limiter sa consommation, en évitant de laver sa voiture, de limiter les arrosages, que ce soit de ta pelouse le dimanche matin ou alors les équipements publics, ou encore de remplir ta piscine pour que tes potes d’enfance se rappellent de ton existence. En gros, être un peu moins dispendieux en eau.
La situation n’est pas encore trop grave en Alsace, mais elle pourrait vite le devenir si la pluie ne revient pas bientôt. Cette information doit également relancer le débat sur les mesures à prendre pour contrer le plus possible le réchauffement climatique, et faire que ces épisodes, prônes à se reproduire, se déroulent le moins souvent possible. Parce que l’eau, c’est la vie.
Vous ne parlez pas dans votre article des quantités astronomiques d’eau utilisées pour faire pousser les champs de maïs qui occupent 40% de la surface agricole en Alsace.