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La ruée vers la cire : les instituts de beauté, nouvelle priorité des Strasbourgeois(es) ?

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Loin du regard des autres, pour accorder à notre corps un peu de répit ou simplement par flemme, nombre de celles et ceux habitué(e)s à s’épiler ont, au cours des deux derniers mois, laissé leur pilosité s’exprimer. Une envie de naturel contrastée depuis lundi par la sollicitation des instituts de beauté, à peine déconfinés. Au vu des files d’attentes devant certains salons et du nombre de “selfie chez le coiffeur” qui défilent sur nos fils d’actualité, le besoin de se ruer sur les paquets de farine semble avoir rapidement laissé la place à celui du paraître et de l’apparence. D’où vient donc ce besoin de se refaire une beauté ? C’est en tout cas avec un protocole de désinfection bien rodé et des mesures d’hygiène drastiques que les esthéticien.ne.s ont refait chauffer la cire dès lundi matin.


Note de l’auteur : il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de l’épilation, avec ou sans poils vous êtes beaux, le tout est de se sentir bien dans sa peau <3.

Un protocole de désinfection presque clinique

« Sonnez, nous viendrons vous ouvrir, si nous ne venons pas tout de suite, merci de patienter sur la terrasse ». J’attends donc derrière la porte vitrée de l’institut Métamorphose que la cliente précédente – ou plutôt ce que j’en devine derrière son masque coloré – sorte.

Institut Métamorphose
© Mathilde Piaud / Pokaa

Je suis accueillie par Sophie Bouveret dont le sourire caché par le tissu, à défaut de se voir, s’entend. Mais avant toute présentation, passage obligé par la désinfection des mains, grâce au distributeur de gel hydroalcoolique trônant près de l’entrée.

L’esthéticienne accueille de nouveau le public depuis lundi matin. « Nous avons reçu principalement notre clientèle habituelle, mais aussi quelques nouvelles clientes qui ont pu découvrir le site pendant le confinement ». Le timbre de voix chaleureux de la professionnelle rassure, dans ce nouvel environnement aseptisé : un panneau de plexiglas protège la caisse, les étagères de produits sont entièrement recouvertes de plastique transparent, le spray de désinfectant prêt à être dégainé repose sur une petite table, bien en évidence. «  On a aussi enlevé tous les produits testeurs et mis une affiche pour expliquer le protocole. Il est aussi conseillé d’enlever tous les éléments de décoration superflus». En cabine, un temps de 30 minutes doit être respecté, le temps de tout désinfecter. L’accès aux toilettes est quant à lui limité.

Institut Métamorphose
© Mathilde Piaud / Pokaa

Le besoin de prendre soin de soi et de parler à quelqu’un

Afin de limiter les flux et en raison du protocole de désinfection chronophage, elles ne sont que deux esthéticiennes sur quatre à avoir repris le travail. «  Cette semaine, on a presque que de l’épilation. Parfois, c’est du rattrapage de rasoir, parce que quand on est confinée deux mois avec son chéri on peut préférer se raser », constate Sophie Bouveret. « Il n’y a que l’épilation du sillon interfessier qu’on ne peut pas faire. Les soins aussi sont possibles mais pour le visage on ne peut par exemple pas utiliser de vapeur ».

L’épilation, c’est aussi la raison pour laquelle Chloé* s’est rendu en institut dès le deuxième jour post-confinement. « L’institut où je vais d’habitude est encore fermé alors je suis allée dans un autre. J’aime me sentir bien épilée, pour me sentir belle, même si je respecte ceux qui ne font pas ce choix. Ce n’était pas urgent mais je n’ai rien d’autre à faire en ce moment. Pendant le confinement je m’étais juste un peu épilée les sourcils pour mes visios-conférences ». « Ça fait du bien de parler à quelqu’un en personne », ajoute Chloé pour qui c’était l’une des premières sorties.

Institut Métamorphose
© Mathilde Piaud / Pokaa

À l’institut strasbourgeois le Bain aux plantes, cette première semaine est aussi rythmée principalement par les épilations. « Les gens viennent faire ce qui est extérieur et qui se voit, surtout les épilations mais aussi le verni semi-permanent, les extensions de cils. Pour les autres soins, on peut encore se débrouiller à la maison », constate Katia Kirilenko, responsable du développement commercial de la marque Bains aux plantes, présente ce jour-là à l’institut du même nom.

Ici aussi, seul un esthéticien ou esthéticienne vient travailler chaque jour, contre cinq habituellement. « Il y a moins de rendez-vous qu’on pensait. On avait beaucoup de demandes pendant le confinement mais là les gens ont repris le travail et ont un peu moins de disponibilité. Les personnes ne savent pas non plus vraiment ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Même nous on a des recommandations mais pas de directives. Tout le monde est comme en attente. »

Le besoin de penser à autre chose

Selon Katia Kirilenko, pratiquer uniquement des épilations ne serait toutefois pas financièrement viable pour le salon : «  Avec les épilations on ne gagne pas grand chose, cette semaine notre bilan sera négatif, on n’est pas dans les fourchettes de rentabilité. D’autant plus avec le temps de nettoyage. »

Le Bain Aux Plantes
© Mathilde Piaud / Pokaa

L’entreprise déjà fortement affectée par le confinement multiplie alors les offres pour maintenir la tête hors de l’eau: « on a proposé la livraison parce que nous sommes aussi un laboratoire et développons des produits et on a fabriqué du gel hydroalcoolique », témoigne la responsable de la marque strasbourgeoise.

Quelques rendez-vous pour des soins et des modelages commencent malgré tout à s’inscrire à l’agenda. « Je reviens la semaine prochaine pour un massage californien. Après tout le travail qu’on a fait pendant le confinement, il faut se détendre. On a notre propre entreprise, les ouvriers ont arrêté de venir à l’usine alors ça a été difficile. Ça nous a beaucoup travaillé », raconte Edith en se dirigeant vers la sortie. Et d’ajouter « Même là, me faire épiler ça m’a fait décompresser, penser à autre chose ». Parce qu’une visite à l’institut c’est aussi ça, un moment pour soi, pour se changer les idées, après deux mois parfois angoissants.

© Mathilde Piaud / Pokaa

Soutien aux entreprises locales

Un sentiment partagé par Florence* de Schiltigheim, qui avait pris rendez-vous dans un institut qu’elle connaît bien  : « J’étais contente d’y aller, j’adore me faire chouchouter. C’est un moment où je prends soin de moi. Et ça m’a fait plaisir de papoter avec mon esthéticienne que je connais bien », raconte la trentenaire admettant malgré tout que « c‘était quand même un peu chelou d’avoir des sur-chaussures puis de porter un masque pendant qu’on m’épile le maillot. »

C’est d’ailleurs aussi pour soutenir les entreprises locales que certains ont fait le choix de se rendre en institut dès leur réouverture. C’est le cas de Laura, une trentenaire de Schiltigheim, qui n’est pourtant pas une cliente régulière des instituts de beauté. « J’ai pris rendez-vous pour ce vendredi parce qu’à notre échelle on peut choisir d’aider les artisans et commerçants. Honnêtement, je trouve qu’on peut être bien épilée chez-soi, mais il y a des professionnels qui vivent de ça et ont besoin de s’en sortir. »

Et de conclure : « Je ne suis pas stressée d’y aller. À un moment il va falloir apprendre à vivre avec ce virus. »

*Le prénom a été modifié.

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