Strasbourg fourmille de projets. C’est une ville en constante évolution, tout particulièrement grâce aux initiatives de ses habitants, qui tentent de penser une ville meilleure. Et on aime bien mettre en avant ces projets : alors aujourd’hui, on vous parle de La Canopée, une galerie d’arts qui prend le défi d’orienter le marché de l’art contemporain vers l’engagement associatif en faisant résonner vision de l’artiste et action sociale. Pour cela, ils ont lancé une campagne de financement participatif !
Le projet La Canopée, par eux-mêmes
Afin de te donner une idée bien plus précise de La Canopée, je les ai contactés pour qu’ils expliquent plus en détail le projet. C’est Hugo Tichit, psychologue, artiste et un des cinq membres de l’association, qui me répond : « Le projet de La Canopée est en réflexion depuis un certain temps. A titre personnel, cela fait environ 3 ans que j’y songe, mais faute de connaissances et de moyens, ce n’était au début pas réalisable. »
La volonté de mettre l’environnement au cœur des préoccupations
La première idée, c’était de mettre l’environnement au centre du projet. « Dans l’équipe, on est tous touchés par ce qu’il se passe sur le plan environnemental. On vient tous de la même vallée – les cinq membres de La Canopée viennent de la vallée de Munster, ndlr – et la forêt est un peu notre deuxième maison. La Canopée émerge à l’origine du constat climatique actuel. »
Hugo continue : « On vit une époque dangereuse, et aujourd’hui plus que jamais, je crois qu’il est nécessaire de trouver des solutions pour protéger notre écosystème et aller vers un monde plus juste. Avec La Canopée, on souhaite pouvoir donner un moyen d’action simple pour lutter indirectement contre les défaillances de notre système via la vente d’art. »
« Créer un espace permettant aux artistes de promouvoir des activités associatives pour porter le monde vers le meilleur »
Et justement, quel type d’art souhaitent-ils vendre à La Canopée ? « L’art qu’on souhaite vendre, on le voit figuratif avant toutes choses. C’est à dire qu’il représente un point de vue sur le monde, qu’il met en évidence des situations, des problématiques individuelles ou sociales. En somme, on souhaite partager de l’art qui a du sens autant par son message intrinsèque que par sa mécanique d’achat. »
Comme bien souvent, cette idée provient d’une réflexion personnelle : « J’y ai d’abord pensé uniquement pour mes créations digitales. Je voulais les vendre sans me faire d’argent pour aider notre planète à aller mieux. Et puis, je me suis dit que ce que je souhaitais faire pouvait très bien s’appliquer à bien plus d’artistes que juste moi. » Cela a fini par déboucher sur un investissement plus global : « Petit à petit, notre idée est devenue plus concrète et a fini par aboutir à La Canopée, la galerie d’Arts qui donne des fonds, de la visibilité et à terme, une aide humaine à des associations qui se battent pour nous offrir un monde meilleur. »
La question des fonds
Cela a beau ne pas être le sujet le plus sexy du monde, la question de savoir comment sont utilisés les fonds générés par la vente d’art est essentielle. Hugo s’explique : « Concrètement pour les fonds, le prix de vente des œuvres sur La Canopée est divisé en trois parties. Tout d’abord, nous reversons minimum 10% de la vente à une association que l’acquéreur peut choisir parmi nos associations partenaires. L’artiste reçoit 80% des recettes de la vente de son œuvre et nous récupérons les 10% restants. »
Ce système associatif se veut adaptable et surtout social : « Cependant, l’artiste peut faire varier les parts qu’il reçoit en échange d’un soutien associatif plus élevé. Il peut, par exemple, recevoir 70% de la vente et donner 20% à une association. Dans le cadre d’une vente ou l’artiste ne souhaite pas recevoir d’argent pour la vente de sa création, nous ne prenons pas de bénéfices et 100% des bénéfices vont à l’association que choisira l’acquéreur. »
Comment puis-je aider ?
Si jamais le projet touche ta sensibilité artistique, écologique ou que tu trouves juste que l’idée est louable, il t’est possible de les aider, et il te reste neuf jours pour le faire.
Comme souvent, c’est tout simple, cela se passe par une campagne de financement participatif, ici sur Ulule. Cela doit leur permettre de cultiver leur indépendance par rapport aux groupes d’influence, de recruter un programmeur informatique, un graphiste web mais aussi à financer l’achat de matériel informatique et audiovisuel. Enfin, cela leur permettra aussi d’organiser des expositions et événements artistiques en Alsace, tout comme des conférences et des débats à propos de la transition énergétique.
Selon tes moyens et tes envies, tu pourras donc participer à la pérennité du projet de La Canopée. Pour que l’art soit plus local et respectueux de l’environnement. Une belle perspective.
Projet La Canopée