Parce que Strasbourg regorge de sports confidentiels, insolites et passionnants, Pokaa lance une nouvelle série de découverte des sports méconnus à Strasbourg. Aujourd’hui, découvrons ensemble le Bike Polo, avec Elodie Martini, présidente de l’association Strasbourg Bike Polo. Accrochez-vous à vos guidons, enlevez les freins, ça va décoiffer !
Note de l’auteur : Merci à Strasbourg Bike Polo pour une grande partie des photos
Il fait beau, il fait chaud aussi lorsque je vais à la rencontre de l’association Strasbourg Bike Polo, qui existe depuis 2011. Tranquillement installés sur les marches qui bordent le terrain du Wacken, ceux présents ce lundi soir sont prêts pour l’entraînement. Je me pose quelques instants avec Elodie qui, en plus d’être présidente de l’association Strasbourg Bike Polo, est également vice-championne du monde féminine et championne d’Europe féminine en 2018.
Qu’est-ce que c’est que le Bike-polo ?
Comme son nom l’indique, le Bike-polo fait référence au vélo. Elodie développe : « Le Bike Polo, il faut le voir comme du roller-hockey ou alors du polo à cheval, mais sur un vélo. C’est un peu un mix des deux. La base, c’est vraiment les gens qui n’avaient pas assez d’argent pour s’acheter un cheval, qui sont passés au polo sur herbe. Ensuite, les coursiers à vélo de Seattle en 1999, eux sont passés sur un format hardcourt bike-polo, donc sur terrain dur. »
Au niveau des règles, ce n’est pas très sorcier : « C’est du 3 contre 3, 10 minutes environ pour un match et il faut atteindre 5 buts. On n’a pas le droit de mettre le pied au sol. » A cela se rajoutent les dimensions du terrain, qui sont généralement de 40 mètres sur 20 mètres.
Pour les accessoires, le bike-polo étant un sport de contact dit « modéré », il faut bien se protéger : « On a un vélo, un maillet, une balle, ce sont les accessoires de base. Après on va avoir des gants, souvent des gants de hockey pour protéger les doigts, des casques voire des casques à grille pour les chutes et les coups de maillets. On a également des pédales auto : ce n’est pas pour tout le monde, c’est en fonction du niveau, du jeu et de la préférence du joueur. »
La communauté, l’atout charme du bike-polo
Alors que je continue de parler à Elodie, l’ambiance dans l’équipe est déjà au beau fixe : deux meilleurs potes se chambrent, on sort la nourriture et les boissons et on commence à tâter du vélo. Pour Elodie, c’est cette ambiance qui lui a plu, alors qu’elle n’était pas familière avec ce sport : « A la base je pratiquais pas du tout de sport, même pas vraiment de vélo. Quand j’ai commencé, c’était surtout le côté famille : c’est généralement un groupe d’amis qui crée ça et chaque nouvelle personne qui vient est la bienvenue, on fait un peu la fête ensemble lors des troisièmes mi-temps. La communauté, elle est cool (rires). »
Surtout que la communauté du bike-polo, qui ressemble à une grande famille, n’est pas cantonnée à Strasbourg, loin de là. « Il y a aussi la communauté qui est européenne et mondiale. On va être beaucoup amené, quand on joue au polo, à faire des tournois dans le monde. Pour le côté « local », il y a Paris, Lyon, Bruxelles, Zurich. Après, si on le souhaite, et qu’on en a les moyens, on peut faire des tournois dans le monde entier : en Australie, au Japon, aux Etats-Unis… »
Des expériences et des voyages à travers le monde qui ont formé Elodie : « Moi quand j’y suis allé [aux Etats-Unis] pour un tournoi, je me suis fait héberger par la communauté ; j’ai voyagé avec des gens du polo, j’ai appris à parler anglais et allemand aussi. » A tel point qu’elle est désormais l’ancienne du groupe : « Ça fait huit ans que je joue donc je suis un peu la vieille de la vieille (rires). C’est super chouette c’est de belles rencontres, parfois de nouveaux métiers aussi : les gens déménagent grâce au polo. Surtout, ça m’a permis d’être la personne que je suis aujourd’hui : une personne indépendante, qui aime faire un « sport de garçons » et plein d’autres choses encore. »
Un « nouveau » sport d’équipe
A un moment, on prend une pause dans la conversation, Elodie veut me montrer quelques figures. Si le côté familial du sport l’a fait rester, elle n’aime pas moins le côté technique du bike-polo : « Ce que j’aime, c’est technicité avec le vélo. Il y a aussi un effort physique intense, c’est stratégique et aussi un jeu d’équipe. »
« Tu peux avoir un joueur qui est super bon individuellement – parce que l’on a des tricks sur le vélo – mais il peut être mauvais en équipe. A contrario, tu peux être moyen individuellement, mais si tu as une bonne vision du jeu et que tu réussis à créer un lien et une cohésion d’équipe, tu peux aller loin. C’est jamais préétabli, et ça j’aime bien. On peut toujours s’améliorer : sur sa technique quand on est seul, on peut s’améliorer en équipe aussi. »
Le bike-polo sur béton est également un sport nouveau, ce qui multiplie les opportunités : « C’est un sport qui est nouveau, il y a tout à faire. Chacun est libre de faire ce qu’il veut parce que c’est encore un petit peu underground. On n’a pas de Fédération, on est juste une petite asso, fédérée par un comité français et un autre européen. Ça reste informel. »
Une ambiance à la cool
L’ambiance estivale est vraiment détendue en ce lundi soir. S’il y a un peu de frustration de voir qu’ils ne peuvent pas utiliser le terrain entièrement – des joueurs de basket occupent l’autre moitié – ils ne se laissent pas abattre et continuent de bosser. Que l’on soit en recherche de détente ou si on a envie de faire quelque chose de grand dans la discipline, on s’y retrouve forcément dans l’association, comme me l’explique Elodie :
« Le polo c’est simple en fait. Ce n’est pas comme un club classique où on va devoir venir s’entraîner, où on va devoir donner de son temps. Il n’y a pas d’objectif en soi. Après, si tu veux devenir le champion ou la championne du monde de demain, pas de soucis, on va s’entraîner pour ça. Si tu veux juste venir et que ce soit chill le dimanche pas de soucis non plus. Il y a différents niveaux d’entraînements et on s’adapte selon les niveaux. »
Puis vient le temps d’un match, le terrain de basket utilisé étant disponible pour une dizaine de minutes. A vos marques, prêts… jouez ! Les actions vont vite, les combinaisons s’enchaînent bien et on sent que certains ont plus d’automatismes que d’autres. C’est assez impressionnant de voir les joueurs qui ont une main sur le guidon et l’autre sur le maillet. La vitesse de jeu est très agréable et on ne s’ennuie pas une seule seconde.
« Pour tester, le mieux, c’est de venir à un entraînement »
Dès lors, comme Elodie, je ne peux que vous recommander de venir essayer. Pour cela, il faut simplement faire le premier pas et ne pas avoir peur de découvrir un sport que l’on ne connaît pas : « Venir nous voir déjà ce serait un bon premier pas. De pas avoir peur de venir demander des conseils et juste d’essayer en fait. On est les premiers à dire aux gens à demander s’ils veulent essayer. Avoir un vélo c’est mieux, pas un vélo de ville avec le guidon en moustache quoi. On sait qu’avoir un vélo fait pour le bike polo c’est compliqué, alors juste un vélo normal. Et on prête même des vélos pour ceux qui n’en ont pas. Après, si ça leur plaît, on leur donne des conseils pour construire un vélo. »
Alors que l’équipe fait une pause après son match, la quiche et la salade sont de sortie, tout comme les bières et le thé glacé. Il y en a pour tout le monde et tous les goûts. Pour finir notre entretien, entre deux gorgées d’eau, Elodie développe quelques événements où vous pourrez retrouver l’association : « On va participer à des événements, notamment l’Expo du vélo qui se tiendra au Wacken. On va faire un tournoi pour montrer aux gens ce que c’est. On va également essayer de participer à la Fête du Cambouis cette année. » Mais la réalité du terrain sera toujours la plus fiable : « Pour tester, le mieux, c’est de venir à un entraînement. » Vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Vous pouvez contacter l’association Strasbourg Bike Polo :
- Par mail au [email protected]
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