Oui, je sais, les beaux jours sont de retour, vous avez déjà vu Endgame et vous bavez de rage devant la maigre saison finale de GoT. Mais n’ayez crainte, car pour contrer les déconvenues de vos divertissements coutumiers, je vous suggère de vous tourner vers un festival qui lui aussi s’attache à parler de dragons, de héros et de légendes.
Cette année, pour sa deuxième édition, le festival DémoStraTif porté par l’ARTUS s’attaque aux « Mythes persistants ». Festival de théâtre universitaire fort disruptif, c’est autour de la question du mythe qu’il s’est organisé cette année. Les spectacles et manifestations vont durant quatre jours — du 14 au 17 mai — titiller vos cœurs et vos méninges, en reprenant des figures iconiques comme Sherlock Holmes, Médée ou La Belle au bois dormant. Qu’y a-t-il de commun entre un personnage de roman culte, une figure mythologique et une princesse de conte ? Apparemment rien, et pourtant, vous les connaissez bien. Ce sont les mythes, ces histoires apparemment immortelles qui se façonnent au fil des âges et des mémoires. Et voilà quatre jours pour nous en occuper.
L’hybridation festivalière
Bien qu’il s’agisse d’un festival universitaire, au sens où il s’installe au sein de l’Université, nous n’avons pas affaire à un colloque. Il ne s’agit pas d’aller en cours, mais bien de se saisir d’une culture universitaire pour nourrir la création artistique. La forme la plus scolaire que présente la programmation, ce sont ces conférences apéritives qui se dérouleront dans le Magic Mirror. Oui, il y a un magic mirror, et des conteneurs, qui forment un petit village sur le Campus de l’Esplanade. Cet îlot foutraque est créé avec la participation de l’Ososphère. Quelques spectacles, ceux qui adoptent une forme plus conventionnelle avec une scène et un peu de régie, auront tout de même lieu à quelques dizaines de mètres du village, dans la salle Évolution du Portique.
Les spectacles sont proposés par diverses compagnies, artistes et collectifs, en cours de professionnalisation voire déjà professionnelles, issues du Grand Est mais pas uniquement. L’occasion de venir découvrir les pépites émergentes. Battles de danse, déambulation nocturne, concerts de rock et de jazz, boniment forain, lectures, performances… c’est assez galvanisant de voir l’éclectisme du festival qui réussit à nous proposer une étonnante variété d’événements sur seulement quatre journées.
Open bar de la culture
Comme pour la première édition avec l’auteur Thierry Simon , le festival s’associe à une plume. Cette année c’est l’autrice Sandrine Roche qui est mise à l’honneur. Des extraits de plusieurs de ses textes feront l’objet de lectures participatives. De plus, durant le festival, elle écrira un nouveau texte qui sera dévoilé au moment de la clôture. Elle animera également un atelier d’écriture sur les mythologies personnelles le jeudi 16 mai ; réservez via [email protected] car les places sont limitées !
Un élément à saluer : tout est gratuit (à part la pitance bien entendu). Ce qui devrait vous laisser assez de marge pour aller déambuler sur le campus même si vous avez fini vos partiels. Peut-être même que vous serez tentés d’acquérir la publication de DémoStraTif. Dare-Dare est une revue qui compile toutes les pistes et les réflexions qui ont cogité durant les festivités. Rassemblement d’articles, de photographies, de dessins, d’écrits, c’est la substantifique moelle du festival mise sur papier.
Bouillonnant, fascinant, étourdissant même, tant par la quantité que la variété des activités proposées, DémoStraTif a surtout su se pérenniser au sein de l’Université de Strasbourg, ce qui laisse espérer qu’il persistera pour de longues années.