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J’ai fabriqué mes cadeaux de Noël de mes propres mains (grâce au FabLab)

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Ca y est, c’est Noël, si jamais vous n’étiez pas au courant. Le centre-ville redevient Fort Knox et le grand remplacement touristique se met doucement en place. Les guirlandes illuminent les places et les rues, les SDF se les pèlent, le vin chaud coule à flot, tout comme la thune dépensée dans les goodies traditionnels, les cigognes en plastique made in China et les odeurs de tarte flambée à base de lardons Herta.

Et toi dans tout ça, pauvre petit strasbourgeois perdu dans ce tourbillon de consumérisme et de bonne humeur artificielle, tu vas devoir, comme tout le monde, (moi le premier et c’est bien le problème), tenter de te frayer un chemin entre les hordes de gens, comme nous, sprintant et bousculant pire qu’un pogo à la laiterie pour atteindre le premier étage de la Maison Rouge. Tu connais déjà la suite, une demi-heure de queue pour acheter trois dvds de comédies françaises claquées et le dernier Michel Sardou. Il est 18h35 un 23 décembre, une annonce traverse le bâtiment : « Mesdames Messieurs, la FNAC ferme ses portes dans moins de trente minutes, veuillez finaliser vos achats et vous diriger vers la sortie. » Les visages que tu croises dans l’escalator en descendant se décomposent à chaque marche et tu les abandonnes du regard, fuyant l’enfer duquel tu viens d’échapper.

Non sans séquelles, mais légèrement soulagé d’avoir réussi à choper à l’arrache ces cadeaux sans âme (ceux qui laissent un arrière-goût amer dans la bouche, tu sais celui de savoir qu’ils seront rangés ou revendus le lendemain de leur ouverture), tu te diriges, résigné, vers la cellule psychologique prévue pour les traumatisés de cette terrible épreuve. Le stand d’emballage tenu par les scouts, la croix rouge ou le secours populaire au choix, t’attend, histoire que tu puisses déposer une piécette de bonne conscience à deux balles, parce que Noël, c’est ça aussi.

ET BAH NON

PAS CETTE ANNÉE

UN AUTRE NOËL EST POSSIBLE

CONSOMMATEURS, GROUPONS-NOUS ENFIN

DEBOUT, LES DAMN…

C’EST LA LUT…

FINA………

Tout doux Jean-Marie, on se calme. Mais, il y a quand même moyen de faire des cadeaux sympas et originaux à Noël, non ? Je me suis dit que c’était possible, et je l’ai fait, ou presque. En tout cas, j’ai essayé. “L’important, c’est de participer” disait l’autre. Et vous aussi vous pouvez participer en envoyant KDONONO au 62020  et réaliser VOUS-MEME vos propres cadeaux. C’est éthique, esthétique, économique, enrichissant et au potentiel presqu’illimité.

“Fabrique ton cadeau” au Marché Off de Noël

Du coup, je suis allé au FabLab, délocalisé aujourd’hui en partie au Marché Off de Noël place Grimmeissen. L’association AV-Lab propose des ateliers de fabrication en tout genre sur le Marché Off, mais aussi à l’année au Shadok.  En bref, on parle créations de déco en bois à la découpe laser, impression 3D ou encore moulage de bite de bretzel, le tout complètement personnalisé et à coup de débrouillardise (DIY, Do It Yourself, Fais Le Toi Même pour ceux qui adorent ce terme et aussi pour le référencement).

Un FabLab c’est quoi ? C’est un concept tout droit sorti de la tête d’un professeur du célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology ou l’antre de l’innovation technologique du 21e siècle où on forme les futurs Elon Musk). Mr. Neil Gershenfeld a décidé un beau jour de créer un « laboratoire de fabrication » autour de la culture hacker et débrouillard, entre licences libres et partage de savoir-faire. « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours » disait le vénérable Lao-Tseu, et c’est un peu l’idée derrière tout ça. Une idée qui a rapidement pris de l’ampleur pour créer une véritable communauté internationale, dont une branche strasbourgeoise fièrement représentée par le FabLab d’AVLab au Shadok.

Au FabLab on peut faire plein de trucs. Il suffit de passer quelques rapides formations et d’adhérer à l’association. Une fois que c’est fait, on réserve l’une des machines à disposition (fraiseuse, découpe laser, thérmoformeuse, imprimante 3D…)  et c’est parti. Si dans d’autres villes, les fablabs tournent autour de la soudure, de la programmation informatique ou encore de la mécanique… ici à Strasbourg, on fait plutôt dans le bois, dans le moulage plastique et l’impression 3D. Dans le cadre de cet article, c’est Noé Milesi, chargé de communication pour l’asso Av-Lab qui nous montre comment faire.

Objectif : réaliser quatre cadeaux grâce aux machines du FabLab

  • Imprimer un chat en 3D, parce que les chats, c’est grave mignon.
  • Faire de la déco de Noël (qui pourra fourbement servir de cadeau par la suite, d’une pierre deux coups ma gueule)
  • Dessiner et fabriquer un porte clé cigogne pour représenter l’Alsace chez Tata, qui en est à son 7e mois de grossesse (double symbole avec la cigogne et les enfants tout ça tout ça)
  • Faire un moule d’un bretzel, pour faire de gâteaux ou des bougies en forme de bretzel par la suite

Avec les compétences acquises lors de la réalisation, on pourra par la suite monter en gamme en peser dans le game en créant un mobile pour le bébé de Tata, et pourquoi pas le berceau qui va avec ! C’est en tout cas ce que nous assure Noé, avec pour preuve une grande partie de la décoration du Shadok, FabLab et FabCafé, mobilier compris…  Des fauteuils de l’entrée du Shadok aux étagères et la déco des lampes et support des plantes, presque tout ce qui est bois a été créé sur place, pas une once d’Ikéa. Etant un pauvre con de millénial de merde à la capacité d’attention équivalente à celle d’une truite en convalescence prolongée, je vais déjà essayer de garder le cap sur les objets qu’on s’est fixé, avant de m’attaquer à un chantier aussi conséquent que la création d’un bureau ou quoi que ce soit.

On commence par le chat

Noé m’explique qu’on peut, si on le souhaite, créer son objet avec des logiciels avant de le donner à la machine pour l’imprimer. Chouette, je vais pouvoir personnaliser mon chat comme je l’entends. Je déchante vite. Maîtriser tout un logiciel à coup de tutos, non merci. De toute façon, comme dit Noé : « En général, si tu as une envie, quelqu’un dans le monde l’a forcément déjà eue avant toi et l’a déjà réalisée, en mieux et l’a probablement partagé sur internet. » Je ne sais pas trop comment réagir face à cette information, d’autant qu’il est vrai, dans l’idée on peut tout imprimer en 3D, même des maisons ou des armes à feu fonctionnelles. Qu’importe, je me balade très rapidement sur différentes plateformes que me propose Noé comme Thingiverse ou Cults3D, et c’est vrai qu’il y a énormément de choix de modèles de chats préfaits, gratuits comme payants.

On tombe exactement sur le chat que j’imaginais avant de venir. Je télécharge mon fichier « low poly cat », on règle la machine avec Noé, il faut calibrer la taille de l’objet et l’épaisseur du filament de la matière de l’imprimante. On lance le fichier, la machine s’active et c’est parti. Dans deux heures, j’ai mon chat. Noé précise qu’il anime régulièrement des ateliers où il n’y a pas besoin de fichier, parce que grâce à un scanner, il peut réaliser l’impression d’à peu près tout ce qu’il trouve, même les visages des gens.

Le fameux scanner des ateliers ScanTaFace

Un porte-clé, réalisé en moins de dix minutes

Deux heures, ça fait long, donc on enchaîne direct sur le porte clé. Là encore, il faut bidouiller sur ordinateur avant de lancer, cette fois-ci, la découpe laser.

Le logiciel, c’est Illustrator, un truc de graphiste qui m’est inconnu, mais assez intuitif. Encore une fois, il y a plein de modèles sur internet, mais cette fois, Noé veut me montrer qu’en moins de 4 minutes on peut créer un fichier viable et personnalisé.

On prend un simple dessin de cigogne sur internet, on rajoute un rond d’une certaine taille dans son aile, on écrit Pokaa <3 sur son ventre parce que Tata, elle aime bien Pokaa, on redimensionne le tout, on spécifie au laser qu’il doit être moins fort pour le texte (c’est comme ça qu’on peut faire pleins de nuances sur le bois, créer du relief et réellement dessiner de belles choses COMME REPRODUIRE LA CATHÉDRALE) et c’est parti. La planche en bois d’une certaine épaisseur est ajustée au niveau du laser et la magie opère. Notre modèle est simpliste avec peu de détails et de remplissage, du coup, en moins de 5 minutes l’objet est prêt, tout chaud sorti de la machine.

Ton sapin en kit IKEA, mais c’est toi qui le fait de A à Z

Autant je suis content de la rapidité du résultat, autant j’ai vraiment l’impression de louper toute une dimension des possibilités de cette découpe laser, alors on tente de partir sur un projet un poil plus ambitieux, un sapin assemblable qu’on pourra décorer ensuite, d’une guirlande, de feuilles ou de peinture. Ça tombe bien, Noé a déjà un fichier tout prêt à nous  proposer. La machine découpe plusieurs parties de la structure de l’arbre et dessine les détails. Notre kit en bois sort après quelques minutes et le tout s’assemble très rapidement. Notre sapin se tient fier et droit, prêt à sublimer mon entrée. Noé me montre quelques exemples d’autres formes de déco de saison, comme des boules de noël pour son sapin (le vrai) par exemple.

Un moule de ce que tu veux pour le remplir de ce que tu veux

On passe enfin à la thermoformeuse, dernière sur la liste à tester, et l’une des plus simples. Pour l’opération, je me suis muni d’un bretzel préalablement séché pour qu’il soit bien dur et résiste à la machine, l’idée étant de chauffer du plastique alimentaire qui épousera la forme de notre bretzel pour donner un moule, qu’on pourra ensuite réutiliser de plein de manières différentes, comme le remplir de cire pour faire des bougies en forme de bretzel. On place l’objet dedans, une plaque de plastique fixée entre deux de métal avec un espace pour que l’objet puisse passer.

 

Tout se déroule très bien, en deux boutons, et une manivelle, le plastique chauffe, l’objet remonte et le moule est fait avec tous les détails de notre bretzel. Par contre, catastrophe, le bretzel est resté dedans, indécollable… « Ah ouais, on aurait dû mettre une plaque en dessous pour ne pas que le plastique piège le bretzel… » se désole Noé. Tristesse. Ça ne fait rien. De toute façon, expérimenter, échouer, recommencer et apprendre, tout ça rentre dans la philosophie des Fablabs. On fera mieux la prochaine fois. Et on s’en fout, parce que le chat est fini.

Bilan de la situation : 3 objets sur 4 réalisés, et surtout plein de machines utilisées, de trucs appris et tout un univers de création qui s’ouvre à nous. Univers qu’on peut retrouver dès aujourd’hui au Marché Off de Noël place Grimmeissen jusqu’au 24 décembre ou encore au Shadok jusqu’à l’été prochain seulement, pusiqu’après le FabLab déménage à la future COOP au Port du Rhin. Have fun !


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