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J’ai participé à un cours d’effeuillage burlesque dans une école strasbourgeoise

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Derrière le personnage de Martine, notre journaliste a testé, pour vous, des activités étranges, surprenantes et hors normes. Des associations de Strasbourg lui ont ouvert ses portes, et ont peu mis à mal ses rêves d’agent secret…

Il est 19h30, ce mercredi d’octobre. La nuit commence à tomber sur le quartier de la Meinau. Emmitouflée dans mon écharpe, j’avance à grandes enjambées. Direction La Clandestine.

Le parkour m’a valu des courbatures dignes d’une course de triathlon, même si j’ai trouvé leur solidarité et leur vision de ce sport. Et le cours d’esperanto n’a pas convaincue l’aspirante agent secret que je suis. La bienveillance et l’ouverture sur le monde c’est bien joli, mais j’imaginais plutôt apprendre un nouveau langage codé, qui me permette de communiquer avec mes pairs.

Ma carte de la dernière chance, c’est La Clandestine. Au cœur de la Plaine des Bouchers, dans un bâtiment de briques, qui ressemble à une ancienne caserne, il faut emprunter un petit dédale de couloirs pour dénicher l’entrée de cette école de danse un peu spéciale. Lorsqu’on passe la porte, on se prendrait pour Alice découvrant le Pays des Merveilles. De l’autre côté des briques, je découvre un petit salon intimiste, digne des boudoirs des cabarets du XIXe. A tout instant, je m’attends à voir débarquer Satine, Zigler ou Christian pour répéter leur spectacle.

Un vrai cocon, cosy et rassurant.

Je suis ici pour assister à mon premier cours d’effeuillage burlesque. A l’origine, le “new burlesque” est un mouvement artistique féministe né dans les années 1990 aux États-Unis. Sur scène, des femmes et des hommes dansent en tenues légères, se déhanchent langoureusement et retirent peu à peu tout leurs atours. La Clandestine, fondée septembre 2016, propose entre autres des cours de charleston, french cancan, cabaret, sans oublier l’effeuillage bien sûr. Ces cours de danse sont destinés aux femmes, avec un objectif: qu’elles se sentent belles!  Elles y apprennent à jouer avec leur corps, à évoluer avec sur une scène. Une performance qui permet de casser les diktats de la société et de révéler leur sex appeal !

Toujours affublée de mon superbe survet’ rose, je me sens un peu décalée, dans ce décor de plumes et de froufrous. “Ne t’inquiète pas, me rassure Luna Moka, la gérante de l’école de danse, il va y avoir du sport ! “ Oh non … c’est reparti!

En quelques minutes, me voilà de nouveau en sueur et rouge écrevisse. Squat, abdos, et pompes, l’intégralité de mon corps est soumis à rude épreuve. Autour de moi, une quinzaine de femmes serrent les dents. Face à “l’échauffement de la mort”, elles tiennent bon. A chaque étape, Luna nous encourage avec quelques blagues et cris de guerre. On se sent comme des guerrières, alors on enchaîne. Squat, abdos, pompe. Pompe, abdos, squat.

Aperçu de la salle de danse, avant que nos corps transpirants ne passent le supplice de l’échauffement.

Une heure plus tard, Luna nous accorde une pause. Sans doute a -t-elle eu pitié en voyant la tomate qui me sert de visage dégouliner avec un sourire béa jusqu’aux oreilles. Les filles se dirigent vers les loges. Et la magie opère.

Exit les survet et les débardeurs, bonjour jupons, robes et décolletés. Affriolantes, colorées, burlesques ou à froufrous, il y en a pour tous les goûts. “On se fiche de savoir qui porte quoi, explique Luna en enfilant une paire de bas. L’important c’est de porter un vêtement où l’on se sente belle !”

Je me tortille sur moi même, un peu gênée. Je n’ai pas pensé à me renseigner sur la tenue adéquate à amener. Pas de talons, de robe ni de gants, je n’ai sur moi que mon survet rose et mes tennis. Heureusement, une des participantes, cheveux rougeoyant et robe verte, me tend une robe rouge. “Tiens ma belle, ça devrait passer!” Reconnaissante, je lui adresse mon sourire le plus lumineux. La fermeture éclair ne ferme pas jusqu’au bout, mais qu’importe, je me sens beaucoup mieux.

Luna distribue des boas en plume de toutes les couleurs, et lance la musique. Pour cette séance, pas d’effeuillage prévu. Nous apprenons à faire glisser l’accessoire avec nonchalance sur nos épaules, à l’agiter devant nous en remuant nos plus beaux attributs … Bref, à minauder et pavaner avec une bonne dose d’autodérision. Dans un premier temps, nous copions toutes les faits et gestes de Luna, son déhanché, la position de ses mains sur ses hanches.

Mais si l’imitation est rassurante, improviser seule est une autre paire de manches.“Allez les filles, maintenant c’est à vous de jouer!” Luna nous divise en groupes, assez petits pour que chaque danseuse se retrouve face au miroir. La musique commence et… je sèche, complètement. Se confronter à son reflet n’est jamais facile. Je me sens maladroite et pataude. Mais rapidement, le sourire que me lancent les autres élèves me réconforte. A La Clandestine, il n’y a pas de place pour les jugements ou les comparaisons. Alors, prenant mon courage à deux mains, je m’amuse avec le boa de plume en riant aux éclats face aux mimiques et mouvements burlesques de mes camarades.

Pirouettes et déhanchés (presque) langoureux s’enchaînent, sous le regard professionnel et bienveillant de Luna Moka.

Le ballet burlesque répète ensuite une chorégraphie. Car outre se sentir belles et passer un moment agréable, les filles sont aussi là pour travailler ! L’objectif: être prêtes pour le spectacle de fin d’année. Les élèves se concentrent d’abord sur les pas: elles doivent être synchro et bien en rythme sur la musique. L’interprétation en tant que tel viendra plus tard.

Crédit photo: La Clandestine, Olivier Vax
L’objectif: se produire, sur scène, pour le spectacle de fin d’année./crédit photo: La Clandestine

“La semaine prochaine les filles, ramenez plusieurs couches de vêtement, lance Luna. Corset, soutif, robe à boutonnière… tout ce que vous avez envie d’apprendre à enlever.”

Lâcher prise et se libérer. A la fin du cours, je ne suis ni une future étoile du burlesque, et encore moins une professionnelle du camouflage. Mais je me sens réellement mieux.

Crédit photo: La Clandestine

Les participantes revêtent leur habits de tous les jours, avant de retourner à leur vie de mère, professeur ou business woman. En quittant leurs bas résilles pour enfiler les jeans, elles discutent de leurs rencards, et se confient sur leur rapport à leur corps, dans une atmosphère bienveillante et rassurante. Une vraie équipe de femmes, soudées et complices. “J’ai décidé de suivre ces cours pour me réapproprier mon corps après mon accouchement, me raconte l’une d’elle. Je voulais me sentir femme, parce qu’on a trop souvent tendance à faire passer notre rôle de mère avant tout.” “Toutes les femmes sont belles, déclare une autre. C’est un peu le mot d’ordre de La Clandestine, et c’est ce qui m’a donné envie de suivre ce cours”.

Encore une fois, mes rêves d’agent secret s’envolent, mais sans mélancolie. Et si le véritable défi n’était pas tant de rejoindre les rangs des services secrets, mais de tester mes propres limites? Après tout, Badass Martine serait un bon nom de scène, non?

La Clandestine propose tout un ensemble de cours burlesques. Pour tenter toi aussi l’expérience, ou suivre leur programmation de spectacles, c’est par ici que ça se passe !

>> MARIE DEDEBAN <<

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