Difficile de s’en rendre compte, mais le cumul d’activité chez les jeunes est bien réel. Selon une étude de 2017, 46% des étudiants déclaraient exercer une activité rémunérée, en parallèle de leurs études.
Organisation, niveau de vie, loisir et souhait pour l’avenir, 8 étudiants volontaires se sont confiés à nous, depuis leur salon ou sur leurs lieux de travail.
Pauline, 20 ans
Étudiante en L2 Anglais et aide à domicile
Si sa collection de livres attire rapidement ma curiosité, elle me permet également de confirmer une impression générale : notre amour commun pour Harry Potter est bien réel. Après un an en résidence universitaire, Pauline a voulu sauter le pas en s’installant seule dans son petit appartement. Si son travail d’aide à domicile consiste essentiellement à faire du babysitting et de l’aide aux devoirs, elle fait également quelques heures de ménages dans la semaine. “Certaines journées peuvent être très longues, il m’arrive de me lever à 5h pour m’occuper des enfants, puis de rentrer chez moi à 9h, pour aller en cours”. Niveau organisation, ce cumul d’activité n’a pas toujours été simple pour Pauline, un temps d’adaptation étant nécessaire pour trouver l’énergie nécessaire. Ce job lui permet aujourd’hui d’être indépendante : payer les factures, l’alimentation et faire quelques sorties. Avant de partir, si elle me confie que l’organisation est quelques fois compliquée, elle n’oublie pas de préciser que son job permet de renforcer son projet professionnel : celui de devenir institutrice en maternelle.
Francesco, 19 ans
Étudiant en L2 Art du Spectacle et médiateur culturel
Bac européen en poche, Francesco était un peu perdu dans son choix d’orientation. Souhaitant en apprendre plus sur le monde du cinéma, son choix se porte alors sur une cette licence. Dans le cadre de sa formation, il débute son aventure au cinéma l’Odyssée comme simple stagiaire – en parallèle des cours de guitare qu’il donne –, avant de devenir médiateur culturel pour les étudiants. Si son rôle principal est aujourd’hui de mettre en relation le public et les offres artistiques proposées par le cinéma, il organise également plusieurs évènements, dont la vente d’affiches et certaines projections. Du côté de l’organisation, Francesco peut faire une bonne partie de ses heures depuis chez lui. Avec une moyenne de 10h de travail par semaine, sa vie sociale n’a pas vraiment été affectée. Passionné par ce qu’il fait et les opportunités d’échanges avec le public, ce travail ne représente pas un besoin financier pour Francesco : “J’avais ce besoin de me trouver, d’être confronté au monde du travail”. Amoureux de la biologie et de l’astronomie, il se voit bien devenir réalisateur de documentaires.
Justine, 21 ans
Étudiante en L3 Droit et ouvreuse à l’Opéra
Depuis un an maintenant, Justine exerce en parallèle de ses études de droit la profession d’ouvreuse à l’Opéra National du Rhin. Son rôle ? accueillir et placer les spectateurs avant que la magie de la scène fasse son effet. “Je dois m’assurer du bien-être des personnes, avant, pendant et après la représentation”. Mais Justine a d’autres atouts dans son sac : aide au service pendant l’entracte ou encore hôtesse d’accueil pour les nombreux clients, dont des groupes scolaires. Pendant que nous buvons notre café, elle me confie également que ce travail se trouve être le meilleur compromis qu’elle ait trouvé. Si c’était un simple besoin financier au départ, elle y trouve aujourd’hui des avantages non-négligeables, dont le fait de travailler le soir et les week-ends, lui permettant de s’organiser plutôt facilement avec ses cours. En période de partiels, elle utilise également ses moments de pauses à l’Opéra pour pouvoir réviser. Tout est donc question d’organisation.
Denis, 20 ans
Étudiant en BTS Communication et éclairagiste Light Designer
Pour Denis, ce qui compte, c’est l’épanouissement professionnel. Invité sur son lieu de travail, je comprends un peu plus facilement en quoi consiste ses missions : l’installation son et lumière pour des évènements, comme le concert prévu le soir même. S’il a tout appris sur le tas, en tant que bénévole dans l’association Audiosphère, il est aujourd’hui payé pour certaines de ses prestations en tant qu’intermittent du spectacle. “Pour le moment, la rémunération est encore occasionnelle, je pratique ma passion, sans penser à l’argent”. Pour Denis, l’organisation avec les cours est plutôt simple, dû au fait que les prestations se déroulent essentiellement le week-end. De plus, si son job étudiant à aujourd’hui pour but de mettre en valeur les artistes, il a également donné un sens à ses études. Dans l’avenir, il souhaite exercer une activité en lien avec les métiers de l’événementiel, et devenir pourquoi pas, organisateur d’évènements.
Chloé, 19 ans
Étudiante en L2 Anglais et employée polyvalente chez Lidl
Future professeure d’anglais, Chloé vient de faire sa rentrée en deuxième année à l’Université de Strasbourg. En couple avec l’éclairagiste Light Designer – qui est juste au-dessus – , elle a pris la place laissée vacante par celui-ci dans le Lidl de Marlenheim. Du rayon boulangerie aux caisses, les fonctions qu’exerce Chloé dans le magasin sont dites polyvalentes. Si sa bourse et les APL lui permettent de vivre sans trop de soucis dans l’appartement qu’elle partage avec Denis à Strasbourg, son souhait d’être indépendante financièrement l’a motivée à prendre un job à côté de ses études. Malgré une organisation qui s’est avérée compliquée au début, notamment à cause du fait qu’elle exerce également quelques heures de babysitting dans la semaine, elle arrive désormais à trouver une certaine stabilité dans son cumul d’activités, tout en ayant encore de l’énergie à revendre.
Yann, 23 ans & Guimauve, son chien
Étudiant en L3 Lettres Modernes et apprenti professeur
En rentrant chez Yann, je fais assez rapidement la connaissance de Guimauve, le sosie – presque – parfait de Franck le chien dans Men In Black. Après deux ans en BTS assistant de Manager et une année sabbatique, Yann décide de retourner sur les bancs de l’université et d’intégrer une licence en Lettres Modernes. En deuxième année, alors que son envie de retrouver le monde professionnel ne cesse de grandir, il décroche un contrat d’apprentissage avec le rectorat. “Les places sont rares, je suis conscient de la chance que j’ai”. Le principe est alors simple, en parallèle des études et sous la tutelle d’un professeur, Yann donne chaque semaine, 2 demi-journées de cours à des collégiens. Cette expérience professionnelle lui permet de gagner de l’argent, mais également de mettre en pratique ce qu’il a appris. De plus, il est aujourd’hui déterminé à vouloir devenir professeur, “c’est un métier riche, où il faut s’investir à fond, sans forcément attendre grand chose en retour”.
Eryn, 18 ans
Étudiante en L2 Droit et équipière polyvalente chez McDonald’s
Cela fait maintenant un peu plus d’un an qu’Eryn travaille chez McDonald’s. “Si mon rôle est d’accueillir les clients, je dois aussi proposer un service qui soit fiable, rapide et efficace, même s’il m’arrive d’oublier quelques fois les pailles !”. Elle peut également s’occuper des frites, préparer les commandes ou même être au drive. Pour cette future avocate, trouver ce job n’a pas été une mince affaire, étant donné qu’elle était encore mineure au début de son contrat. Avec en moyenne 12h de travail dans la semaine, elle a su trouver une certaine organisation avec l’aide de son directeur, qui s’arrange pour qu’elle obtienne toujours des horaires en phase avec son emploi du temps combiné – faculté de droit et classe préparatoire ENS -. Si travailler le dimanche limite fortement les moments passés avec sa famille, ce job lui permet aujourd’hui de vivre à Strasbourg, dans un appartement qu’elle partage avec son copain.
Inès, 22 ans
2ème année au conservatoire de Strasbourg et barmaid
Avec ses oreilles de chats, Inès sait jouer avec l’objectif. Après avoir étudiée pendant trois années les arts visuels, elle se lance en 2017 dans le théâtre, en intégrant le conservatoire de Strasbourg. Si elle souhaite devenir actrice dans un futur pas si lointain, Inès développe également des projets musicaux et quelques courts-métrages, que vous pouvez retrouver sur sa chaîne Youtube. Depuis presque un an, Inès exerce également le métier de barmaid dans un bar de Strasbourg : Ze Trou. “Mon rôle est de m’assurer que les clients passent une bonne soirée, notamment en restant de bonne humeur”. Niveau organisation, elle ne s’en cache pas, il est compliqué au début de trouver un bon équilibre entre le rythme de la semaine et celui du week-end, qui est un rythme de nuit. Passionnée par son boulot, elle est vite arrivé à mettre la contrainte des horaires de côté. “Mon job peut faire rêver, mais il faut se poser la question de savoir si on veut faire ça toute sa vie”. Si Inès vous intrigue, vous pourrez toujours la retrouver sur la scène du bar Au Douanier, le jeudi 27 septembre.
Travailler dans l’objectif de pouvoir payer ses factures, assouvir une passion ou encore apprendre à mieux se connaître, n’est pas incompatible avec une poursuite d’études. Malgré le risque qu’entraîne un tel cumul d’activités et face aux stéréotypes de l’étudiant fainéant, ces 8 profils et beaucoup d’autres encore montrent que les jeunes d’aujourd’hui sont capables de se battre, pour vivre leur passion à fond.
Et vous, quelle est votre expérience dans le monde des jobs étudiants ?