Matignon l’a annoncé il y a quelques jours : un nouveau rapport de Jean-Luc Marx, préfet de la région Grand Est, aurait pour objet la fusion entre les deux départements. Si ce projet avait déjà été repoussé lors d’un référendum il y a cinq ans, il ne semble pas avoir été enterré définitivement.
Ce rapport, aurait pour but de créer un département et une collectivité unique pour revaloriser l’identité de « l’Alsace », après sa fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne en 2016. Aujourd’hui, ce projet est défendu non seulement par des élus et des chefs d’entreprise, mais également par plusieurs autonomistes alsaciens et de nombreux parlementaires.
Favorable au fusionnement, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry, respectivement présidente du Haut-Rhin et président du Bas-Rhin, souhaitent aujourd’hui la création d’une euro-collectivité-Alsace. La finalité serait dans l’avenir de pouvoir agir ensemble et développer des coopérations avec les autres régions, mais également avec des pays limitrophes, dont l’Allemagne et la Suisse. Cette fusion serait également le moyen d’acquérir de nouvelles compétences, spécifiquement dans le domaine de la collaboration transfrontalière, de l’éducation et du tourisme.
Edouard Philippe, notre Premier ministre, dans une lettre destinée aux parlementaires, envisage également cette possibilité de compétences nouvelles et d’un retour de l’Alsace en tant qu’entité. Attention cependant, comme l’a rappelé notre président de la République en avril dernier, il est inenvisageable de remettre sur la table des négociations la sortie de l’Alsace de la région Grand Est.
Il semble également que contrairement à 2013, aucun référendum ne soit envisagé. Comme l’indique Brigitte Klinkert, une simple loi suffirait pour mettre en place ce projet. Si certains sondages donnent aujourd’hui jusqu’à 83% des Alsaciens favorables au projet d’une collectivité d’Alsace, il ne faut cependant pas oublier qu’en 2013, le souhait d’avoir une collectivité territoriale d’Alsace avait été rejeté à 56% dans le Haut-Rhin, alors que les sondages donnaient 71% d’électeurs haut-rhinois favorables à la fusion.
À un an des élections européennes et face à la crise que rencontre l’Europe, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry souhaitent que ce projet soit l’instigateur d’une meilleure collaboration européenne.
Affaire à suivre en octobre !