Elles sont les petites mains derrières les personnalités qui vous parlent sur le petit écran. Elles transforment et améliorent tout en cherchant à dissimuler leur travail. Elles sont maquilleuses et l’image est leur métier.
Maéva et Andréa, 25 ans et 20 ans, deux élèves de l’école Candice Mack
Rencontrés chez Alsace20, maquillants les chroniqueurs et invités avant de monter sur le plateau, j’ai pu échanger quelques minutes avec elles, entre deux retouches. Pour ses maquilleuses, travailler pour la télé est un bon exercice pratique, même si ce n’est pas le plus technique. La gestion du stress, de l’urgence et l’adaptabilité sont nécessaires pour y réussir. Pour les plus créatives et un travail plus technique, ce sera vers la mode, la haute couture ou le cinéma qu’une maquilleuse devra se tourner.
« Si les gens n’étaient pas maquillés, on ne regarderait pas la télé comme on la regarde »
Il faut que les visages soient lisses, qu’ils ne soient pas rouges. Souligner les traits, le regard, les lèvres, faire ressortir le meilleur de la personne. Atteindre un effet de peau parfaite, c’est pour cela que l’on maquille les hommes également… Avec la télé, on ne transforme pas, on améliore et on lisse. Les téléspectateurs ne doivent pas voir de changements physiques chez les animateurs ou chroniqueurs lorsqu’il s’agit d’information. La constance est de rigueur. Des coups de soleils ? Des cernes venues d’une nuit de folie ? Une peau un peu trop grasse pour être honnête ? Cela ne concerne pas le téléspectateur. Lui a besoin d’une image constante et rassurante. Ce sera donc aux maquilleuses de remonter leurs manches et de dissimuler les traces laissées par quelques excès.
Anecdotes Alsace20 : Principalement, des cas de coups de soleil à dissimuler (Coucou Vera), des personnes qui arrivent 2 minutes avant le direct et ne sont pas maquillées et les biens connues cernes de lendemain de soirée.
Les chroniqueurs réguliers d’Alsace20 ont chacun leur maquillage. Lionel Augier par exemple part souvent en Grèce et a donc deux fond de teint : un quand il est bronzé et un quand il a la peau claire.
Créer de la beauté artificielle, ce n’est pas créer des complexes ?
Pour la télé, c’est l’info qui compte principalement. Les émissions quotidiennes sont ancrées dans nos habitudes, la personne qui la représente doit donc avoir la même image chaque jour, quel que soit les changements physiques qu’elle pourrait subir. Le JT par exemple, c’est routinier et les téléspectateurs ont besoin de retrouver cette routine rassurante en retrouvant chaque jour un présentateur qui ne change pas, que le temps et les éléments n’altèrent pas. Il faut toujours le même maquillage et si possible, la même maquilleuse. Le maquillage dans les émissions d’informations a davantage la volonté d’améliorer et dissimuler que de magnifier au point de faire complexer.
C’est là qu’arrivent les émissions de divertissement. Les codes ne sont pas les mêmes et le maquillage répond donc naturellement à ces nouveaux enjeux. Les téléspectateurs viennent pour assister à un spectacle et en prendre plein les yeux. On ne suffit donc plus de lisser; on magnifie, on transforme, on modifie. Savoir cela, ça permet de comprendre que cette superbe personne que vous avez vu à la télé ne ressemble pas quotidiennement à ce que vous voyez. Des professionnels du maquillage et de la coiffure interviennent avant son passage, le meilleur profil est filmé et les jeux de lumières sont pensés dans le but de magnifier. Bref, le savoir, c’est aussi éviter de complexer et de se comparer à des images travaillées.
L’école Candice Mack
Après avoir rencontré deux élèves de l’école chez Alsace20, je suis allé voir le reste de la classe un matin de cours. Une trentaine de personnes de 17 à 30 ans était là pour un cours pratique assez curieux : reproduire le maquillage de différentes époques. De l’Égypte antique aux années 80, les élèves travaillaient leurs techniques sur des modèles.
Pour entrer chez Candice Mack, pas besoin de critères spécifiques, on apprend tout depuis le début. Du maquillage télé, clip, théâtre, opéra, jusqu’aux effets spéciaux du cinéma. On peux rejoindre n’importe quand et à n’importe quelle âge (pas besoin de bac). Les cours se font en une seule classe et durent une année. Une année pour apprendre, se perfectionner, pratiquer mais surtout rencontrer. Car une des clés du métier, c’est le réseau. Pour le développer, les nombreux stages et la participation aux évènements sont là. Et ça, aux dires des élèves, c’est une des forces de L’école Candice Mack.
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Photo : Vivien Latuner