Situé au milieu de la très fréquentée rue des Orfèvres, le Saint-Sépulcre est l’un de ces établissements que les Strasbourgeois(es) ont tendance à oublier, tellement ils font partie du paysage. Pourtant, ils sont les garants d’une certaine idée de la gastronomie traditionnelle qui fait honneur à notre région, tout en gourmandise et en authenticité. Aujourd’hui, on a le plaisir de revenir s’installer à la table de ce restaurant historique pour vous en donner les dernières nouvelles croustillantes. On verra notamment que le nouveau chef et l’équipe aux commandes ont apporté un joli coup de frais à cette taverne alsacienne, qui innove sans se dénaturer.
Une porte toujours ouverte, un bâtiment plusieurs fois centenaires, une devanture classée qui fait lever les yeux des voyageurs/ses du monde entier, bienvenue au Saint-Sépulcre, aussi appelé Hailich Graab.
Winstub éternelle, traversée par le temps et les générations, le nom de Saint-Sépulcre fait référence au tombeau du Christ dans la religion chrétienne. Relié au sacré donc, de nombreuses légendes courent encore aujourd’hui sur cet ancien débit de vin populaire, où les religieux seraient venus au fil du temps boire en toute discrétion.
Selon la légende, ces moines, et autres ouvriers de la cathédrale, auraient même utilisé pendant des années un sous-terrain qui relierait encore aujourd’hui Notre-Dame de Strasbourg au Saint-Sépulcre (c’était en quelque sorte leur passage secret). Voilà encore une histoire qui continuera d’alimenter pour longtemps les légendes du folklore alsacien.
Mais si nous sommes ici aujourd’hui, ce n’est pas pour vous conter des histoires, mais bel et bien pour vous montrer le visage actuel de cet estaminet, qui, après un coup de polish et quelques discrètes restaurations intérieures, a su conserver son âme d’antan. Alors c’est parti pour un petit tour du propriétaire.
Un restaurant dans le plus pur esprit des winstub alsaciennes
Des nappes à carreaux, des poutres en bois traversantes, des verres à pied tout en élégance et une ambiance familiale que l’on aime toujours autant, on est bien dans la plus pure tradition des restaurants alsaciens.
Avec une quarantaine de couverts au compteur, le Saint-Sépulcre propose à la fois de grandes tablées, et de petits recoins pour être plus isolés, et les banquettes sont garanties d’origine les ami(e)s. Le resto dispose également d’une grande table ronde et, on le sait moins, d’un caveau qui se réserve sur demande. Le lieu est donc intimiste, mais aussi populaire et chaleureux, car il y a de la vie et ça fait du bien.
Vous l’avez compris, dans ce décor pittoresque, et grâce à un esprit de winstub traditionnelle qui perdure, aucun doute possible : on est en Alsace et nulle part ailleurs.
D’ailleurs, et c’est peut-être le service qui donne cette impression, sur place, on se sent très vite à la maison, et on discute rapidement avec ses voisin(e)s de tablées. C’est aussi pour ça que l’on vient ici : pour la chaleur et la proximité !
Une carte qui fait honneur aux traditions et des suggestions modernes
Vous l’aurez deviné, dans un décor comme celui-ci, on se devait de retrouver une cuisine traditionnelle réconfortante et généreuse, et c’est évidemment le cas.
Choucroute, waedele (jarret), escargots ou Munster gratiné, les plats gourmands à l’alsacienne sont ici des incontournables, et des voyageurs/ses viennent du monde entier pour les déguster.
D’ailleurs, en parlant d’incontournable, le jambon en croûte est l’un des plats phares de la maison depuis plusieurs générations, et il est découpé en salle devant le/la client(e).
Mais si la carte respecte les attentes d’une clientèle d’habitué(e)s, fidèle à la tradition, le nouveau chef Michel Supper (ça ne s’invente pas), a souhaité apporter de nouvelles suggestions au menu, toujours avec l’Alsace en ligne de conduite.
Saumon gravlax et gaspacho au raifort, cuisse de canard aux quetsches, carpaccio de bœuf au Munster blanc, pesto à la livèche, mais aussi baeckeoffe de filet de rouget au pistou : de jolies nouveautés se font une belle place au soleil, et tout cela devrait amener une nouvelle clientèle. Et bien évidemment, c’est testé, et approuvé !
Voici les dernières nouvelles du Saint-Sépulcre, un restaurant dont on parle peu mais qui, comme le restaurant Aux Armes où l’on vous emmenait il y a quelques semaines, nous réconcilie avec les restaurants traditionnels alsaciens.
Pour vous faire une idée de ce que l’on raconte, pas besoin de nous croire sur parole, il suffit d’aller y faire un tour pour vous faire votre propre avis. Rendez-vous dans le Carré d’Or pour un shot de gourmandise qui fait du bien.
Les petits et gros +
- On a beaucoup aimé redécouvrir ce lieu que l’on a tendance à oublier, mais qui a pourtant tant de belles choses à proposer.
- Le décor typique du Saint-Sépulcre nous téléporte dans une autre Strasbourg que l’on a plus l’habitude de voir.
- Pas de concept ni de chichi, c’est la tradition et la gourmandise qui priment.
- Le restaurant a opéré de jolis changements : une déco rafraichie sans trop en faire, et une carte qui voit plus loin, un bon choix selon nous.
- Justement, les plats en suggestion (ici la cuisse de canard et le baeckeoffe) étaient une vraie réussite.
- Le service, à la fois très pro et sans courbette, joue beaucoup dans la balance.
- Une petite terrasse est mise en place dans l’étroite rue des Orfèvres, mais il faut aimer être observé(e).
- Un joli caveau est proposé au sous-sol, un espace parfait pour fêter des occasions particulières.
Établissement
Le Saint-Sépulcre
Quoi ?
Restaurant traditionnel / winstubQuand ?
16 Sep. 2024où ?
15 rue des Orfèvres, à StrasbourgPlus d'infos ?
La page Facebook du restaurant
Tel : 03 88 75 18 45
Avant de s’appeler « Saint Sépulcre ça s’appelait « S’heilch Grab et non l’inverse ! Mon grand-père venait déjà prendre son demi de vin blanc dans les années 50-60 après avoir cherché sa retraite à la Trésorerie. J’étais une gamine et parfois j’avais le droit de l’accompagner. Malheureusement il n’y a plus d’âme dans cet endroit mythique à force de vouloir le rendre « propret » et au goût du jour ! Bien sûr ça attire encore les touristes qui ne l’ont pas connu avant, vu sa situation en plein centre touristique mais plus les anciens habitués. Il y a beaucoup d’endroits et non seulement à Strasbourg qui perdent ainsi leur âme. Pourquoi vouloir transformer une Winstub en « cafète » ?