Du côté de la rue Finkwiller, au milieu de ce quartier historique du même nom parfois un peu oublié par les Strasbourgeois(es), se cachent quelques restaurants et bars qui valent vraiment le détour.

Après le Barbaryan, qui a fermé il y a déjà quelque temps, voici le Boui-Boui, un petit estaminet imaginé pour créer du lien entre les curieux/ses de passage, les habitué(e)s et les gens du quartier.

Publicité

À la rencontre de Bénédicte Ansel : le visage du Boui-Boui

Publicité

Si vous aimez vous accouder au zinc et arpenter les bars et les restos strasbourgeois, vous connaissez peut-être Bénédicte.

Arrivée à Strasbourg il y a une quinzaine d’années, et libraire de formation, elle s’est un jour essayée au monde du bar un peu par hasard, dans une enseigne bien connue des étudiant(e)s.

Très vite, Bénédicte s’est prise au jeu, elle a pris du galon, et des responsabilités lui ont été confiées jusqu’à ce qu’elle devienne manageuse.

Mais au bout de quelques années, après avoir appris à gérer une équipe et une entreprise, l’envie d’ouvrir sa propre affaire l’a très fortement chatouillée.

Elle quitte alors son travail, puis dépanne des copains à droite à gauche dans différents bars et restos de la ville tout en cherchant un lieu où créer son propre bar.

Après plus d’un an d’attente, elle trouve enfin un tout petit local pour s’installer et se lancer en totale indépendance (mais aussi toute seule aux commandes). Sans associé ni partenaire, mais bien aidée par ses potes et quelques figures du métier, elle reprend le Barbaryan qu’elle retape du sol au plafond pour créer le Boui-Boui où elle s’est installée en novembre 2023.

Le Boui-Boui : 22 m2 de lien social et d’indépendance

En arrivant, Bénédicte a tout remodelé pour transformer cette ancienne taverne un peu austère en cocon chaleureux propice aux échanges et aux rencontres inattendues.

Bye-bye le bleu foncé et l’ambiance qui refroidit, et place à une salle plus chaude à la lumière rassurante, toujours traversée par des poutres de bois qui lui donnent un vrai cachet (sans se la péter pour autant).

Volontairement seule à bord de son bateau, Bénédicte a mis un point d’honneur à ouvrir un bar qui fonctionne (vraiment) en toute indépendance.

Ici, pas de grosses marques de brasseries qui proposent un chèque pour faciliter l’ouverture du bar, pas d’écriteaux ni de parasols estampillés, Bénédicte fait ce qu’elle veut et ne dépend de personne (ni d’aucun contrat), et c’est très rare à Strasbourg.

Avec cet état d’esprit-là, on ne s’étonnera pas que la jeune tenancière se sente chez elle : « Je reçois tout le monde comme si c’était chez moi, et on me dit souvent que le Boui-Boui est l’extension de mon salon ».

Au-delà de cette volonté forte et revendiquée d’indépendance, Bénédicte est passionnée par son métier, par les histoires de comptoir et par ce lien social qu’elle peut apporter dans le quartier : « En ouvrant ici, je retrouve l’essence même de mon métier qui n’est pas seulement de servir un verre. Je me sens libre, j’aime cette clientèle et cette proximité que j’ai avec elle, personne n’est derrière moi, et le seul contrat que j’ai, c’est avec moi-même. C’est du boulot, mais c’est un vrai choix que je ne regrette pas. D’ailleurs, c’est aussi ce choix, en accord avec mes valeurs, qui m’a emmenée à constituer une carte un peu différente de la plupart des bars ».

À boire et à manger : l’Alsace et ses producteurs/rices sont à l’honneur !

Derrière son comptoir, aussi grand que la salle où s’assoient ses convives, Bénédicte aurait pu faire le choix de proposer des bières, des vins et des produits simples pour augmenter ses marges et faire plaisir au banquier.

Mais là aussi, Béné a souhaité prendre cette idée à contre-pied en proposant une carte composée à 100 % d’alcools et de matières premières du coin, et de très belle qualité, qu’elle sélectionne évidemment elle-même.

Bières spéciales ou mousses issues de microbrasserie, vins du coin, tout a été pensé pour promouvoir le travail des artisan(ne)s de la région, et cette amoureuse du bon produit est allée dans le détail : « Je me suis amusée à trouver des équivalents des marques que l’on connait habituellement. Pas de Suze, mais une liqueur de gentiane locale, pas de Spritz, mais un équivalent du coin, pour le Picon c’est pareil. Toute la carte est comme ça, des bières aux vins en passant par les spiritueux, les cocktails et la partie food. »

Pourtant, les tarifs ne sont pas plus chers que dans d’autres bars, tout simplement parce qu’elle prend le pari de la qualité au détriment d’un petit bout de marge. « En plus, les pintes à 12 balles, ce n’est pas dans l’ADN du Boui-Boui », rajoute-t-elle.

Vous l’avez compris, dans cette petite cabane qu’est le Boui-boui, on sait pourquoi on vient. On vient pour recevoir un peu de chaleur ou pour discuter avec sa voisine ou son voisin. On vient pour relâcher la pression de la journée, mais aussi pour profiter d’une bulle qui laisse les problèmes dehors. Enfin, on vient pour boire et manger des produits de qualité, mais aussi pour faire la fête, car selon ses mots : Bénédicte n’est pas fâchée avec les blind tests et les karaokés.

Les petits et gros +

• Le Boui-Boui est un lieu vraiment atypique, tout en simplicité et loin des concepts, un vrai retour aux sources qui fait du bien.
• La carte est pensée dans le détail, et les amoureux/ses de bons vins et de bonnes bières seront ravi(e)s.
• Une très jolie terrasse est proposée en été et les jours de beau temps sur une petite place toute mignonne.
• Le rapport qualité prix est vraiment bon.
• Planchettes, tartines, bretzel, on peut manger un bout quand on veut.
• Forcément, avec ses 22m2, c’est un lieu qui rapproche les convives et qui naturellement crée du lien. 
• Des blind tests, des karaoké et des évènement ponctuels sont organisés.
• Tout le bar est privatisable.

Publicité