La faculté de médecine de Strasbourg accueille ce vendredi 4 et samedi 5 octobre le quatrième congrès de l’association Trans Santé France (FPATH). Deux jours durant lesquels, des professionnel(le)s de santé échangeront sur les parcours des personnes trans. Près d’une dizaine de structures locales, comprenant notamment des syndicats étudiants et des collectifs féministes engagés dans la défense des droits des personnes trans, s’opposent à la tenue de l’événement et demandent la dissolution de Trans Santé France.
« Ce n’est pas de la science qu’on fait là, mais du lobbying politique en vue de justifier le contrôle social des personnes qui « divergent » d’une « norme » imaginaire mortifère. Cela n’a rien à faire à l’université de Strasbourg, ni ailleurs ! » Dans un communiqué diffusé ce mercredi 2 octobre, près d’une dizaine de structures et associations locales alertent sur l’organisation du congrès de l’association Trans Santé France, aussi appelée FPATH.
Parmi les signataires, on retrouve des syndicats étudiants comme FSE Strasbourg, Solidaires Étudiant(e)s Strasbourg, mais aussi le BRIF (Bloc révolutionnaire insurrectionnel féministe Strasbourg), le FémiGouin’Fest, Strasbourg queer antifa, et des structures engagées dans la lutte des droits pour les personnes trans comme STS (Support transgenre Strasbourg) et la section locale OST (Organisation de solidarité trans) récemment ouverte à Strasbourg.
Une association décriée par la majorité des personnes concernées
Anciennement nommée SoFECT, Trans Santé France est une société savante, réunissant des professionnel(le)s du domaine médical autour de la prise en charge des personnes trans. Ce vendredi 4 et samedi 5 octobre, la faculté de médecine de Strasbourg va accueillir le quatrième congrès national de l’association, au cours duquel se tiendront des sessions spécialisées de médecine générale, d’endocrinologie, et de chirurgie, « afin de pouvoir affiner et optimiser les échanges sur des points spécifiques, et les perspectives de recherche. »
Selon Trans Santé France, l’objectif est de « permettre la réunion de l’ensemble des professionnel(le)s de santé, des universitaires et sociologues, des associations de personnes concernées et de leurs proches, tous et toutes engagé(e)s dans l’accompagnement des parcours transidentitaires. »
Seulement voilà, depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, la majorité des associations engagées en faveur des droits des personnes trans se dressent contre cette société savante et accusent celles et ceux qui la composent de transphobie.
Dans un article publié en mars 2021, les journalistes de Mediapart affirment que sur une dizaine de personnes trans interrogées qui sont passées par la SoFECT, toutes « décrivent en effet des rendez-vous humiliants, reflets d’une vision qu’elles jugent « idéologique », « genrée » et « binaire ». »
À Strasbourg, les structures à l’origine du communiqué désignent Trans Santé France comme « le principal lobby hégémonique visant à maintenir à tout prix la discrimination, pathologisation et médicalisation des personnes transgenres et non-binaires de France » et dénoncent la pratique de « thérapies de conversion transphobes » qui viseraient à convaincre les adolescent(e)s concerné(e)s à minimiser ou invisibiliser leur transidentité pour se conformer à une norme de genre.
L’ensemble des signataires exigent que « l’université de Strasbourg cesse d’accueillir des événements promouvant le mépris des Droits humains […], et tout particulièrement quand il s’agit des droits des personnes transgenres et non-binaires. » Mais aussi, que l’organisation Trans Santé France soit interdite et dissoute. Des actions et des prises de paroles sont également prévues sur place le samedi 5 octobre, de 12h à 18h place du Cygne.