Lorsque fin juillet, un ancien agent du renseignement américain a attesté sous serment que le gouvernement des États-Unis était en possession de restes extraterrestres, le sang de beaucoup n’a fait qu’un tour ! C’est toute la toile qui s’est alors déchainée et laissée aller à toutes les théories jusqu’aux plus farfelues. Nous, on reste focus sur notre ligne édito. C’est donc tout naturellement qu’on s’est posé la seule question qui vaut le coup d’être posée : “Quid des ovnis en Alsace ?”
Chez Pokaa, on a l’habitude de vous présenter telle ou telle nouveauté avec des formulations du genre « Découvrez donc cet ovni culinaire à deux pas du centre-ville » (c’est si intriguant !) ou encore « cet ovni artistique comme on en voit peu » (mais quel panache !). Hop, aujourd’hui on passe aux choses sérieuses !
Qu’il s’agisse de petits hommes verts ou non, on va passer ici en revue les vrais cas d’ovnis relevés dans la région.
Si le sujet a toujours déchainé les passions, suscité les plus grandes théories et titillé l’imaginaire de chacun, on se doute donc que les recherches ont constitué une véritable plongée dans les sites spécialisés, des organismes rigoureux jusqu’aux tréfonds les plus loufoques d’internet.
"Un melon qui filait dans le ciel”
L’automne 1954 est synonyme, pour la France et une partie de l’Italie, d’une importante vague d’observations de ce qui fut attribué à d’éventuelles soucoupes volantes.
En Alsace, on retient particulièrement le samedi 16 octobre 1954 comme ayant constitué une véritable bamboche dans le ciel de la région. Les événements de la soirée ont alors été relayés dans plusieurs journaux, dont les articles dressent le constat d’un véritable ballet aérien !
On démarre à 19h30, au Port du Rhin, où des personnes observent “un engin brillant de lumière et ayant la forme d’un melon qui filait dans le ciel”. Puis une observation similaire est signalée à Haguenau. Deux heures plus tard, c’est au-dessus de l’hôpital Stanislas de Wissembourg que plusieurs témoins, dont des policiers municipaux, auraient observé “une soucoupe volante à basse altitude”.
La soirée se poursuit devant le bar de l’aéro-club du Polygone, où neuf personnes aperçoivent un objet rond traverser le ciel. Quelques minutes plus tard, une dizaine de jeunes réunis sur la place du village de Niederhalsach donnent la même description.
On ne s’arrêterait donc pas sur une si belle lancée ! Du côté de Masevaux, sept personnes observent ce qu’elles décrivent cette fois comme… un cigare. Enfin, à 22h30, plusieurs habitants d’Eguisheim observent un engin sphérique traversant le ciel dans le silence le plus total en direction des trois châteaux.
Il faut se rendre compte que ces événements s’inscrivent, comme on l’a dit, dans un contexte global d’observations fréquentes. Les journaux les relaient systématiquement, et jusqu’en Australie on trouve des articles qui décrivent les phénomènes français.
Tout cela au point qu’un petit vent de panique se fait sentir et qu’un député formule alors une question écrite au Président du Conseil pour savoir comment il comptait se pencher sur la question.
Du côté de probables explications, plusieurs spécialistes ont depuis avancé l’hypothèse d’un gros météore vu depuis un vaste territoire.
“L’engin se trouvait à une centaine de mètres à droite de mon véhicule. Il avançait.”
Lorsqu’on cherche à se documenter sur les apparitions qui ont eu lieu en France, on a plutôt de la chance : on est un des seuls pays à être doté d’un organisme officiel chargé de recenser, d’analyser et d’archiver ces témoignages.
Le GEIPAN (Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés) classe chaque cas.
Les cas rationnellement expliqués sont classés A et B (63,2% des cas). Ceux pour lesquels on note un manque d’informations sont classés C (33,4% des cas). Il reste les cas inexpliqués, classés D (seulement 3,4%). Et c’est précisément ce qui nous intéresse ici.
Un des derniers cas classé D et recensé en Alsace s’est produit à Sélestat, une nuit d’octobre 1994. Tandis qu’il rentrait d’une soirée chez des amis, un couple a eu la drôle de surprise de constater qu’à environ six mètres d’altitude, un triangle équilatéral de dix mètres de côtés suivait leur voiture.
Le procès verbal de gendarmerie livre de nombreux détails sur cette soirée mystérieuse. Il est d’ailleurs consultable en intégralité juste ici.
"L’engin se trouvait à une centaine de mètres à droite de mon véhicule. Il avançait. Je dirais même qu’il me suivait car il maintenait la distance. J’ai accéléré et l’engin a fait de même. J’ai rétrogradé en deuxième et l’engin était toujours là, sur ma droite”
Et la voiture du couple, qui roulait à 80km/h, aurait été ainsi suivie durant plusieurs kilomètres. Le premier réflexe est bien naturel : estimer que le couple aurait abusé du Picon au cours de la soirée chez leurs amis.
Sauf que le témoignage est repris par un autre couple, dans une autre voiture. Un second témoignage dans lequel le GEIPAN relève une description du phénomène “avec une similitude de termes tout à fait surprenante et [qui] décrit les mêmes évolutions par rapport au véhicule”.
Ce cas n’a jamais été expliqué.
“On a vu de grandes sphères noires”
Mais les phénomènes troublants pas loin de chez nous, ça ne date pas d’hier ! On sort un tout petit peu de la région pour franchir la frontière suisse, à Bâle. Les événements de l’été 1566 nous sont racontés par deux Bâlois dans un document d’époque conservé à la Bibliothèque centrale de Zurich.
Tout commence lors d’une soirée fin juillet, durant laquelle il est rapporté que le soleil aurait brusquement perdu sa brillance, sa taille, pour finir par “pleurer des larmes de sang”.
On imagine bien que les habitants de l’époque ne n’ont pas particulièrement accueilli l’événement avec la plus grande sérénité mais tant pis pour eux puisque deux jours plus tard : rebelote !
Cette fois-ci, c’est au lever du soleil que l’apparence de l’astre surprend la ville de Bâle. Celle-ci sera illuminée toute la journée “comme si tout était rouge, feu et sanglant”.
C’est véritablement une semaine plus tard que tout part à vau l’eau ! Le 7 août, tout s’emballe à Bâle :
“On a vu de grandes sphères noires qui allaient et venaient avec une grande vitesse et précipitation devant le soleil et s’entrechoquaient, comme si elles menaient un combat. Certaines sont devenues comme enflammées et rouges, sont tombées et ont disparu”
Si bien évidemment ces événements ont immédiatement été considérés par leurs contemporains comme une manifestation divine, les théories modernes sont tout autres. La science attribue l’événement à un phénomène météorologique tel qu’un halo ou une parhélie.
En revanche, dans les milieux qu’on qualifiera sobrement d’un poil plus imaginatifs, ça parle à de nombreuses reprises de bataille d’ovnis. Rien que ça.
Alors désolé messieurs dames les scientifiques, mais est-ce qu’ici on préfère délaisser la science pour clamer à tout va que c’est à moins de deux heures de route de Strasbourg que Luke Skywalker (rebaptisé pour l’occasion Lukas Himmelsläufer) et Han Solo ont battu les Sith ? Mais bien sûr que oui !
Effectivement je confirme, le témoin de 1994 entre Obenheim et Benfeld, c´était moi