Un ami m’a dit un jour, « faire la fête, c’est du bonheur à crédit : tu empruntes pas mal de kiff sur une période courte, et quand c’est fini tu rembourses, avec les intérêts ».
Descente, gueule de bois, état végétatif, stade larvaire, dette de sommeil…vous reconnaissez là le doux champ lexical de nos lendemains de cuite. Mais tout ça fait partie intégrante de la fête, car il n’est de plaisir sans une certaine douleur, et de douleur sans un certain plaisir. Nous repoussons sans cesse nos limites, repoussant vaillamment l’heure du coucher, bravant les éléments, faisant un bras d’honneur à notre horloge biologique. « Plus on pousse, plus on en chie le lendemain », cette affirmation à prendre au sens propre comme figurée est sans aucun doute une science exacte. Mais ne nous laissons ni abattre ni juger, chers confrères, amoureux de la nuit, fougueux danseurs… car la fête est une affaire de passion, et une passion mérite qu’on souffre pour elle.
J’ai voué plusieurs années de ma vie à la fête, et je la côtoie toujours régulièrement, comme une vieille amie qui marche à mes cotés. Avec elle j’ai connu la joie intense, la puissance de la musique et la douceur de l’aube, la transe de la danse et la magie de l’instant. J’ai même connu l’amour, le vrai, celui qui te fait rêver. Et l’amitié bien sûr, la vraie, celle qui traverse le temps, celle qui te fait vibrer. Si je te raconte tout ça, c’est pour en venir à mon premier conseil, et le plus important :
1 – En gueule de bois, de te lamenter tu t’abstiendras.
Si tu as fait la fête, c’est que tu la choisi. Tu dois savoir pourquoi tu sors quand c’est l’heure de sortir, et savoir pourquoi tu ramasses le lendemain, le jeu doit en valoir la chandelle. Choisis ta teuf, choisis tes potes, et fait un sorte de ne pas regretter les 28 shots de vodka que tu as bu pendant la nuit. D’un point de vue purement psychologique, te plaindre et te répéter sans cesse que tu passes un moment douloureux n’entraînera que souffrance physique et mentale. Tu dois voir tes lendemains de cuite comme la période de récupération d’un sportif : les courbatures sont là, mais on est fier de ce qu’on a accompli.
2 – Ton alimentation, tu soigneras.
L’alcool, aussi bon soit-il, défonce ton tube digestif – ta bouche, ta gorge, ton œsophage, ton estomac et ton intestin -, bref, toute ta tuyauterie intérieure prend cher. Cerise sur le vin rouge, l’alcool affecte aussi les conduits qui contrôlent le transit de la nourriture, de la bouche à l’intestin. Quand tu as beaucoup bu pendant longtemps, tu as besoin de récupérer, et de pas surcharger ton foi de gras pour qu’il puisse réparer tes conneries tranquillement. Par pitié, arrête de penser qu’un MacDo ou un gros kebab sont des options envisageables, à moins que tu sois masochiste, c’est ce que tu peux faire de pire.
Voici, ce que tu peux manger de mieux :
– Des fruits & des légumes : les bananes, kiwis & épinards sont blindés de potassium qui est éliminé par l’alcool en raison de son effet diurétique. Pas le courage de manger ? Ce mix fera un très bon smoothie.
– Des oeufs : les oeufs sont plein d’acides aminés tels que la cystéine et la taurine. La taurine aide à booster le foie tandis que la cystéine élimine l’acetaldehyde, le composé chimique de l’éthanol qui provoque les maux de tête.
– De la soupe : soupe miso ou bouillon de poulet, les soupes permettent de réhydrater ton corps et de lui apporter du sodium, tout en ne paralysant pas la digestion.
– Des biscottes & du miel : Pour augmenter le niveau de sucre dans le sang si vous êtes en hypoglycémie. En plus, le miel aidera le corps à éliminer l’alcool plus vite.
– Des flocons d’avoine : un bol de flocons d’avoine (cuits pas crus!) permet de recharger le corps en nutriments tels que la vitamine B, le calcium, le magnésium et le fer.
– Des tomates : Elles contiennent du lycopene, un anti-oxydant puissant, ainsi que de la fructose et de la vitamine C, elles aideront le corps à éliminer l’alcool. (PS : Bloody Mary validé ! )
– Une portion de poisson gras: saumon, truite, sardine, anchois, maquereau, hareng… Tous ces poissons sont riches en vitamine B et en acide folique, qui aident à réduire les maux de tête.
3 – A bien t’entourer tu veilleras.
Si nos corps paient les frais de nos excès, c’est aussi vrai pour nos cerveaux, particulièrement si tu as le malheur de consommer autre chose que de l’alcool pendant tes soirées. Dans ces moments de « déprimes éphémères », ton meilleur médicament sera les gens que tu aimes, car la solitude laisse à ton esprit l’entière liberté de se morfondre sur ta situation. Amis, famille, chéri.es sont toujours excellente compagnie, provoquent les rires, les discussions stimulantes, le réconfort. Partager un bon repas, un bon film, ça remet les idées en place, et ça fait toujours du bien au moral.
4 – Le néfaste, tu fuiras.
Tout ce qui sollicite de l’attention, de la concentration, tout ce qui met à l’épreuve ton cerveau, tu oublies ! Les centres commerciaux, la foule, le bruit, le boulot, les coups de téléphone à mamie…tu n’hésite pas à tout remettre au jour d’après. Tu as besoin de laisser ton cerveau en paix, car c’est lui qui répare ton corps. Pareil pour les lumières vives ou le volume de la musique.
5 – Sur le sommeil, tu ne lésineras pas.
C’est une évidence. Ne lutte pas devant ta série Netflix, n’hésite pas à traîner au lit toute la matinée et à taper une grosse sieste pendant l’après midi. En plus d’en avoir amplement besoin, tu l’a bien mérité. C’est quand on dort qu’on se régénère le mieux, ne fait pas l’impasse sur ton sommeil. D’ailleurs, on te parlait déjà du sommeil par là.
6 – Par tous les moyens, tu t’hydrateras.
Tout comme l’eau, les boissons isotoniques peuvent être redoutablement efficaces pour remplacer les liquides et te donner l’énergie dont tu as besoin. Ces boissons contiennent des glucides qui se libèrent lentement, ce qui t’aide à rester relativement alerte tout au long de la journée.
Procure toi aussi des boissons riches en électrolytes, que tu dois renouveler lorsque tu te déshydrate. Par contre, ne sois pas con, tu OUBLIES les boissons énergisantes ! La caféine et autres merveilleuses merdes qu’elles contiennent ne feront que te déshydrater encore plus, et prolongeront sans aucun doute ta souffrance. Et si tu te sens vraiment, vraiment déseché, que ta vilaine langue verte/jaune colle à ton palais et que tes lèvres sont sèches comme du gravier, tu peux te tourner vers une solution de réhydratation orale, spécialement conçues pour traiter la déshydratation.
7 – Aux huiles essentielles, tu penseras.
Ouais ouais, je te jure, et je suis pas un hippie chelou dans un festival de reggae, je fais même surement plus la fête que toi. Il y a une huile essentielle à prendre en prévision de ta cuite de l’espace : l’huile essentielle de romarin à verbénone. Cette huile essentielle de romarin draine le foie, le soutient et le nettoie en même temps, triple action comme la lessive en gros. Elle le met donc dans les meilleures conditions pour recevoir la lourde tache qui l’attend avec la consommation d’alcool. Une autre huile essentielle peut être aussi intéressante, celle de menthe poivrée, qu’on retiendra pour traiter les effets de la gueule de bois.
A FAIRE : la veille ou l’après midi précédent la prise d’alcool, boire 0,5 à 1l d’eau de coco et prendre 2 gouttes d’huile essentielle de romarin à verbénone dans une petite cuillère avec un peu d’huile de colza, laisser en bouche quelques instants (c’est délicieusement immonde) et avaler. Renouveler la même prise si possible juste avant la prise d’alcool. Comme Asterix, ai donc toujours à ta ceinture ta fiole de verbénone.
Et quand il es trop tard et que je suis en foetus dans ma salle de bain plein de souffrance ?
Quand la gueule de bois est installée, ton organisme est en lutte, il y a une déshydratation et souvent, en bonus, sur un fond d’hypoglycémie. Le corps est douloureux surtout au niveau de la tête. L’activité cardiovasculaire est souvent aussi fragilisée.
Certaines huiles essentielles sont d’une grande aide au travers de leurs propriétés de détoxification et de drainage hépatique et rénal. Celle de romarin à verbénone précédemment citée peut être aussi utilisée pour traiter les effet de la gueule de bois. L’huile essentielle de menthe poivrée peut soulager la sensation de soif et aider à la restauration du foie. C’est le réflexe classique et simple, mais attention, cette huile essentielle a aussi ses contre-indications (à lire dans cet article, les précautions d’utilisation et les contre-indications de l’huile essentielle de menthe poivrée). Tu peux aussi te tourner vers l’huile essentielle de livèche racine, plus reconstructrice et adaptée dans ce contexte. Si on l’utilise généralement en cure d’une dizaine de jours, ponctuellement elle fera l’effet d’une béquille très réconfortante et réparatrice, même si elle coute un peu une blinde est qu’elle est galère à déniché.
A FAIRE : 2 gouttes de livèche racine (ou à défaut celle de menthe poivrée ou bien de romarin à verbénone), 3 fois dans la journée le lendemain de la bataille. A suivre pendant 2 à 3 jours si le besoin s’en fait ressentir.