À Strasbourg, une pétition circule pour supprimer les radars de covoiturage de la M35

À Strasbourg et dans l’Eurométropole (EMS), la voiture est un sujet plus que sensible. Il suffit de voir le nombre de débats causés par le déploiement contesté de la politique de stationnement à l’échelle de la ville par la municipalité, depuis maintenant un an et demi.

Mais il n’y a pas que le stationnement qui concentre les griefs : depuis l’instauration du GCO en décembre 2021, les conditions de circulation ont évolué sur la M35. L’EMS a en effet instauré deux voies de covoiturage entre Reichstett et la place de Haguenau, et entre la Vigie et la porte de Schirmeck, tout en abaissant la vitesse à 70km/h. Le tout, de 6h à 19h, tous les jours.

Publicité

Sur le même sujet :

Souriez, vous êtes flashé(e)s : où se trouvent les 17 radars de Strasbourg et ses alentours ?

Nicolas Kaspar 13 Nov. 2024

Pour faire respecter ces nouvelles règles, l’Eurométropole s’est dotée de deux radars thermiques, contrôlant les voies de covoiturage : le premier en septembre 2023 entre Elsau, Baggersee et Illkirch, ainsi qu’entre la sortie Schiltigheim et celle de Strasbourg Centre pour le second, installé en mars 2024.

Après bien des problèmes au démarrage, depuis le 15 juillet dernier, ils contrôlent désormais les voitures utilisant les deux voies, pour vérifier s’il y a bien plus d’un passager dans l’habitacle. Et ne se privent pas de mettre des amendes, en cas de non-conformité.

Publicité

Une pétition pour mettre fin aux radars de covoiturage de la M35

Ce sont bien ces radars de covoiturage qui sont dans le collimateur d’une pétition citoyenne, lancée le 4 novembre dernier sur la plateforme participer.strasbourg.eu par Jeremy Vandriessche (et disponible en cliquant ici). Celle-ci souhaite les supprimer, mettant en avant que « depuis l’apparition de ces radars, les deux voies de droite sont bouchées, à vitesse réduite, au détriment d’une troisième voie qui reste presque vide».

Un dispositif qui serait « accidentogène » selon la pétition, avec « des véhicules [qui] zigzaguent entre la 2ème et 3ème voie » et qui « se rabattent juste avant le radar, créant un goulot d’étranglement sur la voie ». Elle dénonce également une réglementation qui est « restreinte à certaines heures et certains jours », même si c’est légèrement inexact [c’est 6h à 19h, tous les jours, ndlr]. Enfin, pour la pétition, le prix de l’amende est « disproportionné », et ce même si elle commet une erreur en le mettant à 145€ [c’est 135€, ndlr].

Une possibilité de voir le sujet abordé en conseil municipal ?

Pour toutes ces raisons, mais aussi face à « l’impact minime sur la réelle augmentation du covoiturage », la pétition demande le retrait des radars de covoiturage. Adressée à Jeanne Barseghian, elle pourrait arriver au conseil municipal si elle atteint les 1 400 signatures. Ça a par exemple été le cas avec la volonté de créer un lieu contre le racisme et les discriminations, qui a été discutée lors du conseil de mai dernier.

Pour le moment, la pétition n’a récolté que 39 signatures. Le chemin est encore long, même s’il reste 171 jours. Néanmoins, pas sûr que la Ville de Strasbourg puisse y faire quelque chose, puisque la gestion de la M35 est déléguée à l’Eurométropole depuis 2021. Peut-être serait-il plus judicieux de le faire en conseil de l’Eurométropole. Quoi qu’il en soit, les radars de covoiturage n’ont pas fini de susciter le débat à Strasbourg.

Publicité