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Nouveaux noms de rues et démolition des écuries Gruber : ce que Strasbourg a décidé ce lundi

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C’est la rentrée. Après avoir été déserté durant un été politique, olympique et paralympique, l’hémicycle est prêt à accueillir ses élèves. Nos écoliers/ères préféré(e)s sortent leurs plus belles trousses, leurs cahiers neufs et leurs stylos, pour débuter une nouvelle saison politique strasbourgeoise. Qui sera le/la plus turbulent(e) ? Qui sera le/la préféré(e) du prof ? Quelles alliances vont se révéler au fur et à mesure de l’année ? Premiers éléments de réponses ce 30 septembre, avec un nouvel épisode de la série politique préférée des Strasbourgeois(es).

Avec un peu de retard sur les étudiant(e)s, nos élu(e)s strasbourgeois(es) reprennent le chemin des cours ce 30 septembre. Un retour dans l’hémicycle avec un ordre du jour conséquent, avec 61 points, dont 13 retenus. De plus, 19 textes additionnels [ça fait beaucoup là non ?, ndlr] viennent garnir les festivités de cette rentrée.

Un programme divers et varié donc. Au niveau des sujets, on a tourné autour du stationnement, de l’élection de nouveaux/lles adjoint(e)s, de la destruction de patrimoine, du retour des contrôles aux frontières en Allemagne et de la participation citoyenne. À voir qui aura bien travaillé durant l’été.

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conseil municipal 30 septembre
© Ville de Strasbourg / Capture d'écran

Ce qui change pour Strasbourg et les Strasbourgeois(es)

Stationnement : un nouveau tarif pour les aidant(e)s des personnes âgées

À chaque conseil municipal strasbourgeois sa nouvelle réforme du stationnement. C’est désormais le 6e tour de piste du sujet, avec cette fois-ci un nouveau tarif adapté pour les aidants familiaux. Une mesure prise dans une politique plus globale à destination des personnes âgées, particulièrement auprès des plus fragiles et vulnérables.

Concrètement, deux solutions sont mises en place pour les aidants familiaux, et ce dès la fin 2024 :

  • Obtenir un titre résident, durant la période d’accompagnement de la personne aidée, permettant de stationner dans la zone de résidence pour 15€, 30€ ou 40€ par mois, selon leur quotient familial.
  • Obtenir le forfait Santé Pro Mobile, durant la période d’accompagnement de la personne aidée, pour stationner dans n’importe quelle zone pour 7€ par jour, 40€ par mois ou 400€ par an.
stationnement strasbourg
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Les débats sont bien plus calmes qu’à l’accoutumée [la direction artistique de tout ce conseil municipal, ndlr]. Pierre Jakubowicz (Horizons) se félicite qu’après un an de propositions sur le sujet, avec une motion, une résolution et un amendement, sa proposition de « pass aidant » ait finalement trouvé grâce aux yeux de la municipalité : « Nous allons améliorer le quotidien d’un certain nombre de nos concitoyens. »

Jean-Philippe Vetter (LR) remercie d’abord le travail mené par son collègue de l’opposition, puis remet en cause la politique de stationnement, « complexe et peu lisible » à cause des nouvelles délibérations introduites à chaque conseil. Il termine en demandant un même tarif de 15€ pour tout le monde, de façon à « ne pas taxer la solidarité ». Enfin, Céline Geissmann (PS) déplore qu’il n’y ait « rien sur les mobilités » pour les personnes âgées, regrettant le manque de grandes avancées.

Sur le sujet des aidants familiaux, la municipalité fait le travail de la CEA.
Pierre Ozenne

Côté exécutif, Pierre Ozenne explique que la municipalité n’a pas été aidée par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) sur le tarif stationnement pour les aidants familiaux : « La collectivité fait le travail de la CEA. »

De son côté, Jeanne Barseghian se félicite « des avancées sur les tarifs pour les aidants » et demande un meilleur dialogue avec la CTS, pour faire savoir aux personnes âgées les tarifs auxquels elles ont droit, comme le demi-tarif à 28€/mois ou des tarifs sociaux. Finalement, le point est adopté à l’unanimité. Rendez-vous le 4 novembre pour une nouvelle mesure ?

stationnement orangerie
© Nicolas Kaspar / Pokaa

La future démolition des écuries Gruber à Koenigshoffen

Les textes additionnels en deuxième partie de séance permettent toujours de porter dans l’arène municipale des sujets qui pourraient sinon passer inaperçus. Par exemple : le sort des anciennes écuries du parc Gruberdont le dernier souffle est proche à cause d’un permis de démolition déposé au coeur de l’été. La fin de l’aventure pour un bâtiment patrimonial qui offre un charme au parc d’activités de Koenigshoffen, et auquel les habitant(e)s du quartier sont attaché(e)s.

Pour porter leurs voix au conseil municipal, trois élu(e)s s’unissent autour d’une motion : Pierre Jakubowicz, Catherine Trautmann (PS) et Jean-Philippe Maurer (LR). Leur objectif ? Inscrire les écuries au titre des Monuments historiques, afin d’empêcher leur destruction et préserver le patrimoine et la biodiversité du quartier. Pour Catherine Trautmann, la responsabilité de la destruction sera portée par la municipalité strasbourgeoise, et elle intime Jeanne Barseghian de transmettre leur demande auprès de la DRAC.

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© Fabien Romary - Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 / Photo d'illustration

Élu du quartier, Pierre Ozenne rappelle que le site est privé, mais également que les anciennes écuries sont dans un état catastrophique. Il cite un bureau d’experts ayant conclu que « la démolition totale est la seule solution », et que pourrait ensuite suivre une reconstruction. Il affirme également que le futur projet restera dans la lignée des activités du parc Gruber : de l’industrie, du tertiaire ou des associations. Mais pas de logements, comme certain(e)s pouvaient le redouter.

Malgré tout, les réponses de l’exécutif n’ont pas convaincu Catherine Trautmann, qui annonce qu’elle saisira la commission des Monuments historiques et plaidera pour le respect du maintien de ce site industriel. Pierre Jakubowicz pose lui une question : « Y a-t-il une volonté collective de préserver ce patrimoine ? » Apparemment non, car la motion est rejetée à 11 voix pour et 43 contre. Quant aux écuries, elles vivent désormais leurs derniers jours.

À Strasbourg, 15 nouveaux noms de rues, places et allées

Strasbourg se dote désormais d’une charte pour sa Commission de dénomination des rues et des écoles. Les objectifs sont notamment de mettre plus de femmes dans les noms de rues, avec davantage d’inclusion sociale et d’évocation de lutte contre les discriminations. Mais aussi choisir des noms de rues adaptés au contexte de là où elles se trouvent.

Joris Castiglione (Communistes) souhaite débaptiser certains noms de rues qui peuvent poser problèmes. De son côté, Pierre Jakubowicz propose de faire comme dans d’autres villes : rajouter des plaques sous différents noms de rues qui pourraient être problématiques, en menant dans le même temps des recherches avec un comité scientifique.

La charte est adoptée à l’unanimité et des exemples concrets de ses nouveaux objectifs se remarquent dans les nouveaux noms choisis pour plusieurs rues strasbourgeoises. On retrouve ainsi beaucoup plus de noms de femmes, mais également une cohérence dans le choix des noms, avec notamment Jacques Delors proche des institutions européennes. On peut mentionner :

  • Chemin Alice au Pays des Merveilles et rue Ursula Le Guin [autrice de science-fiction, ndlr] (Hautepierre)
  • Place Monique Wittig, allée Nellie Bly [journaliste américaine qui fit le tour du monde en 72 jours, ndlr], rue Alexandra David-Neel [exploratrice et orientaliste française, ndlr] ou encore rue Bellonie Chantre [voyageuse et écrivaine française, ndlr] (Neudorf)
  • Chemin Andrée Chedid [poétesse française, ndlr] (Meinau)
  • Place Jacques Delors (Wacken)
  • Square Louise Bourgeois [sculptrice, ndlr] (Laiterie)

Peu de débats sur le sujet, mais nos élu(e)s ont reparlé du choix de nommer le parvis du Centre administratif « place Samuel Paty ». Un choix salué par Jean-Philippe Vetter et Pierre Jakubowicz, ce dernier souhaitant également que le nom du professeur assassiné soit apposé à celui de la station de tram Place de l’Étoile. Pour l’instant, rien n’est décidé.

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© Roland Burckel - Archi-wiki / Document remis

Le décryptage : ambiance série télé avec l'élection de 2 nouveaux/elles adjoint(e)s

Marina Lafay et Salah Koussa : une nouvelle adjointe et un nouvel adjoint dans l’équipe municipale

Dans les recaps, on aime bien comparer les conseils municipaux à une série télé politique. Mais pour une fois, ce sont nos élu(e)s qui ont franchi ce pas ce 30 septembre. Le sujet ? L’élection de deux nouveaux/lles membres de l’exécutif, après les démissions de l’ex-adjointe à la petite enfance Soraya Ouldji, qui avait fait grand bruit en juin dernier, et d’Hervé Polesi, ex-adjoint à l’accueil du public.

Pour rappel, le départ de Soraya Ouldji est arrivée après une « rupture de confiance » selon les mots de Jeanne Barseghian. Celui d’Hervé Polesi s’est fait plus en douceur, la maire de Strasbourg évoquant une demande de son adjoint d’alléger sa charge pour des raisons professionnelles et personnelles. Et contrairement à son ex-collègue, Hervé Polesi reste d’ailleurs dans l’exécutif.

Pour les remplacer, Jeanne Barseghian a pris la décision de faire élire Marina Lafay en 18e place et Salah Koussa en 15e place. La première vient du parti Place Publique, est élue du quartier du Conseil des XV et est notamment en charge de Strasbourg capitale du temps.

Le second faisait initialement parti du groupe socialiste qu’il a quitté, à la fois à la Ville et à la Métropole. Il est engagé sur Hautepierre en tant qu’élu de quartier, et est également le président du bailleur social Ophéa. L’équipe municipale reste donc à 19 adjoint(e)s. Seule inconnue ? Le périmètre des délégations. Un paramètre qui va bien intéresser nos élu(e)s strasbourgeois(es).

Des débats passionnés sur les coulisses de la municipalité strasbourgeoise

Si Nicolas Matt (Ensemble pour la République) a parlé de Dynastie et que Pernelle Richardot (PS) a évoqué une télénovela, la séquence de la nomination des nouveaux/lles adjoint(e)s avait surtout des airs de Gossip Girl ce lundi. Nos élu(e)s, et particulièrement sur les bancs de l’opposition, se sont en effet passionné(e)s pour les coulisses de la politique strasbourgeoise et de la majorité.

Nicolas Matt remet d’abord sur le tapis la « rupture de confiance » de l’affaire Soraya Ouldji, avant de déclarer souhaiter connaître « les vraies raisons » derrière la démission d’Hervé Polesi. De son côté, Jean-Philippe Vetter en appelle à un « besoin de transparence », en dénonçant une « omerta » et regrettant que Hervé Polesi n’ait pas pu s’exprimer sur sa démission. On se croirait dans Baron Noir.

Il y a un certain nombre de réponses que je n'ai pas à vous apporter, parce que les questions soulevées relèvent du fonctionnement de la municipalité.
Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg

Pierre Jakubowicz regrette que les délégations des deux nouveaux/lles adjoint(e)s ne soient pas connues au moment de se prononcer sur leurs candidatures. Une pensée partagée par Pernelle Richardot, arguant que « tout ça donne une désagréable impression de règlements de comptes ». En somme, une ambiance digne d’une série télé plongeant dans les coulisses de l’exécutif, qui ne passionne sans doute pas les Strasbourgeois(es), mais qui fait le sel du (très petit) monde politique strasbourgeois.

Une passion notée avec amusement par Jeanne Barseghian, qui répond : « Il y a un certain nombre de réponses que je n’ai pas à vous apporter, parce que les questions soulevées relèvent du fonctionnement de la municipalité. » Puis en s’adressant à Nicolas Matt : « C’est ce que vous a répondu en substance le déontologue, qui a rappelé que tout s’était fait dans les formes ». Concernant les futures délégations, leur répartition sera connue d’ici quelques jours selon la maire de Strasbourg.

Une question de « lignes rouges »

Sur le choix spécifique des deux adjoint(e)s, la séquence a versé dans la politique strasbourgeoise la plus pure. Loin de remettre en cause leurs qualifications en tant qu’élu(e)s, Jean-Philippe Vetter rappelle que lors du conseil municipal du 6 novembre, Salah Koussa et Marina Lafay ont voté la motion du groupe communiste proposée par Hülliya Turan après les attaques du 7 octobre.

Une motion qui avait été caractérisée comme « ligne rouge indépassable » par Jeanne Barseghian, qui avait appelé à voter contre car elle ne qualifiait pas le Hamas de terroriste. Elle avait d’ailleurs été rejetée, à 37 voix contre, 3 abstentions et 15 voix pour.

L’élu LR s’interroge alors que soient élu(e)s adjoint(e)s, des personnes ayant dépassé cette fameuse ligne rouge [plusieurs autres élu(e)s de la municipalité l’ont également votée, page 65, ndlr]. Il est rejoint dans son argumentaire par son compère Pierre Jakubowicz, mais aussi Pernelle Richardot qui demande des explications sur le sujet, et en profite pour railler les « lignes rouges mouvantes », dénonçant un « grand écart entre le discours et les actes ».

Finalement, après avoir entendu lignes rouges suffisamment de fois pour toute une vie, Salah Koussa et Marina Lafay sont élu(e)s adjoint(e)s après un très long vote à bulletin secret : 63 votant(e)s, 47 suffrages exprimés et 16 abstentions/blancs/nuls. Deux nouveaux/lles membres pour une équipe municipale qui a encore quelques belles rencontres à disputer jusqu’en 2026.

Le conseil municipal en bref

Le conseil municipal étant un moment toujours dense, certains sujets intéressants ont été évoqués durant les près de 11h de débat, sans avoir eu une place dans le récap’. En voici quelques-uns :

  • Le conseil a débuté avec la présentation du rapport de l’Observatoire indépendant de la participation citoyenne. Deux de ses membres ont présenté le fruit de son travail et ses préconisations. On peut mentionner plus de transparence et de redevabilité, toucher plus de Strasbourgeois(es) et promouvoir un dialogue plus apaisé. Sur ce sujet, si les conversations ont été constructives avec les membres de l’Observatoire, une fois ceux-ci partis, la foire d’empoigne a redémarré de plus belle. Pour revoir les débats, c’est ici.
  • Quelques discussions et demandes d’explication sur le projet Heppner : près de 5 hectares de terrains avec plusieurs centaines de logements, deux nouveaux parkings silos et des équipements publics, comme plusieurs classes de l’école du Schluthfeld et une salle de sport sont prévus. L’Eurométropole de Strasbourg engage désormais une phase de concertation préalable à la déclaration de projet emportant mise en compatibilité du PLU. Revoir les débats ici.
  • Après des Jeux olympiques et paralympiques où les Alsacien(ne)s ont brillé, Strasbourg acquière un pavillon créé spécialement pour les Jeux, pour l’implanter en 2025 dans le parc des Romains à Koenigshoffen. Coût total de l’opération ? 105 000€. Revoir les débats ici.
  • Deux motions sont présentées pour s’opposer aux retours des contrôles aux frontières allemandes, par Céline Geissmann et Pierre Jakubowicz. Le postulat général souhaite que cette période de rétablissement des contrôles soit la plus courte possible, et il est demandé au gouvernement allemand de limiter au maximum les entraves à la libre circulation entre la France et l’Allemagne. Revoir les débats ici.
  • Lors d’une question orale de Rebecca Breitman (Modem) sur une « simplicité de vivre [qui] est devenue un luxe » à Strasbourg, on a appris par la voix de Benjamin Soulet que le parking-relais de la Kibitzenau allait bientôt ouvrir ses portes. Revoir les débats ici.
piscine kibitzenau extérieur
La piscine de la Kibitzenau. © Nicolas Kaspar / Pokaa

L'instant bingo

bingo conseil municipal
Un pauvre bingo. © Célia Van Haaren / Pokaa

Il est 20h40 quand le conseil municipal se termine. Un conseil de rentrée qui a ronronné, ne versant pas dans les habituelles saillies verbales dont nos élu(e)s raffolent pourtant. Ils et elles réservent sans doute leurs forces pour les prochaines échéances, qui risquent d’être musclées. On se retrouve le 4 novembre prochain pour un conseil post-Halloween avec peut-être quelques nouveautés de notre côté…

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