Du chill, de l’éclectisme et… des bottes en caoutchouc. Du jeudi 23 au dimanche 26 mai, le Pelpass Festival a battu des records de fréquentation malgré la météo capricieuse. La programmation et l’ambiance particulière de l’événement attirent encore et toujours les Strasbourgeois(es).
De la douceur dans la brume. Au sommet du totem installé sur le site du Pelpass au jardin des Deux-Rives, des méduses aériennes balancent leurs tentacules au rythme de la brise et des couplets de la chanteuse Lynn sur la grande scène. Le site est encore calme pour ce premier concert du festival. Anoraks et capes de pluie dissimulent les habits de lumière des premiers/ères festivaliers/ères. La faute aux nombreuses averses tombées le matin même.
« On trouve ici les petites pépites qui montent après »
Pas de quoi dissuader les habitué(e)s, dont Rodrigo, 29 ans. « À chaque édition, c’est la découverte de quelque chose que tu n’écoutes pas forcément au quotidien. On trouve ici les petites pépites qui montent après », détaille celui qui prend ses places sans se poser de question d’une année sur l’autre. « Il y a une grande diversité dans les groupes programmés », renchérit Florent, 35 ans et de nombreuses éditions au compteur. De quoi ravir tous les publics.
Pour les accueillir au mieux, le site s’est d’ailleurs agrandi cette année. Particulièrement du côté de la « militente », petite scène à l’écart des deux grands chapiteaux. Très appréciée des festivaliers/ères pour sa programmation électro.
Pour l’heure, ce sont surtout les guitares et la voix folk de Solf Loft qui font onduler les premiers/ères spectateurs/rices sur un matelas de paille fraiche. Trempée, la glaise entourant le petit chapiteau fait sourire les festivaliers/ères qui y risquent leurs pieds avec prudence.
Les Shazam de demain
Après un démarrage en demi-teinte, le site retrouve finalement des couleurs sous le soleil du vendredi après-midi. Chaussures de rando et bottes de pluie s’offrent quelques glissades – volontaires ou non – dans la boue et tapent du pied en concert au son des riffs de guitares saturées d’Alias ou des percussions accompagnant la voix puissante d’Aurus.
À 20h30, la foule se fait soudain plus dense autour de la scène B pour écouter l’électro-punk féministe des Vulves assassines. Les pogos s’enchainent sous le chapiteau avant que le public ne reprenne en choeur La retraite. Un de leurs tubes phares ayant servi d’hymne aux manifestations contre la réforme des retraites au printemps dernier.
À la sortie du concert, les visages arborent un peu moins de paillettes, mais un large sourire.
Sur le site, les festivaliers/ères commentent leurs découvertes. « Au Pelpass, ce sont rarement des groupes que je connais, détaille Thomas, 33 ans. Ça fait partie des choses que j’aime ici. On se dit qu’on va peut-être découvrir un groupe sympa que Shazam ne va même pas reconnaître parce qu’ils ne sont pas assez connus. La programmation est éclectique. Il y en a pour tous les goûts. Et en moyenne, je dirais qu’il y a au moins un groupe chaque soir que j’aurai envie de réécouter par la suite. »
« Une bande de potes un peu géante »
Parmi les points forts de l’événement, les festivaliers/ères citent aussi l’ambiance. Quelque chose du fameux « Strasbourg village » où l’on croise tout le temps quelqu’un que l’on connaît. Y compris du côté des bénévoles.
« J’ai l’impression que c’est une bande de potes un peu géante que tu peux rejoindre facilement », sourit Julia, 28 ans, présente pour la première fois au festival. « C’est assez bon enfant. On est un peu entre le festival et la fête foraine. J’aime bien ce genre d’endroits. Des événements à petite échelle, comme celui-ci, ça fait plaisir. Faudrait pas que ça devienne plus gros. »
Le week-end se poursuit en musique. De découverte en découverte. Un petit passage sous la militente se transforme en mini tecknival faisant perdre la notion du temps sur les sets de Nuri et d’Asna. Le tout sous un chapiteau éternellement trop petit pour les danseurs/ses. Getdown services, Yin Yin, Louis XIV… les nouveautés s’enchainent pour le bonheur de toutes les oreilles.
Mais soudain, il est dimanche soir, 22h30. Et les premières notes d’un morceau de Joe Dassin résonnent sous le grand chapiteau. « On s’est aimés comme on se quitte », entonnent les bénévoles sur la grande scène devant un public qui ne veut pas partir.
Malgré le retour de la pluie. Cette année comme les autres, le Pelpass festival est passé trop vite. Il faudra se rattraper l’année prochaine !
Bravo pour ce festival et ces photos superbes 🙂