Blocages, actions coup de poing, manifestations : les principaux syndicats agricoles ont promis une semaine de mobilisation sur fond de ras-le-bol général de la profession. En Alsace, des perturbations et un blocage de l’A35 sont annoncés à partir de 12h, ce mercredi 24 janvier, et pour une durée de 24 heures.
L’autoroute A64 (Toulouse-Bayonne) bloquée depuis jeudi, des actions dans toute la France depuis ce week-end, la semaine s’annonce chargée sur le front de la mobilisation des agriculteurs/trices. En Alsace, une manifestation s’est tenue à Lauterbourg, lundi matin, au niveau de la frontière franco-allemande.
Alors que le mouvement de contestation prend de l’ampleur, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Bas-Rhin (FDSEA 67) annonce son intention de bloquer l’A35 à Strasbourg, mercredi 24 janvier, à partir de 15h (les perturbations commenceront dès 12h). Selon nos confrères de France Bleu Alsace, 500 tracteurs seraient attendus.
Chez nos voisins allemands, une grève historique des agriculteurs bloque le pays
Un ras-le-bol général et européen
Déjà mobilisé(e)s cet automne, les raisons de la colère des agriculteurs/trices restent les mêmes. En cause, les nouvelles réglementations environnementales européennes qui demandent aux exploitant(e)s de produire moins alors que les importations sont en augmentation, la hausse du coût de l’énergie et le poids quotidien des normes administratives.
En toile de fond, c’est une profession qui estime travailler énormément sans réussir à se dégager des revenus. Si la situation économique des exploitant(e)s est très variable selon la filière concernée, un rapport de l’Insee estimait, en 2021, qu’un agriculteur/trice sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Au mois de novembre, les agriculteurs/trices s’étaient déjà mobilisé(e)s dans toute la France. Outre de nombreuses manifestations, des panneaux d’agglomération avaient été retournés. Le message se voulait clair : « On marche sur la tête ». Au mois de décembre, c’est le monde agricole allemand qui s’est enflammé pour s’opposer à la fin des subventions sur le diesel.
Après une semaine de blocages et de manifestations monstres, le gouvernement allemand a dû revenir à la table des négociations. Depuis, le mouvement essaime dans toute l’Europe. Pays-Bas, Espagne, Roumanie, si chaque pays se mobilise sur des problématiques nationales, une dynamique commune se dégage : la contestation des normes environnementales, jugées trop contraignantes.
Les actions vont se poursuivre cette semaine
À un mois de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la mobilisation inquiète au sommet de l’État. Déjà la semaine dernière, le gouvernement avait demandé aux préfets et aux préfètes de rencontrer les agriculteurs/trices pour déminer la situation. Ce dimanche, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, annonçait le report du projet de loi sur l’agriculture dont la présentation était prévue ce mercredi 24 janvier.
Hier, Gabriel Attal rencontrait à Matignon les principaux/ales représentant(e)s de la profession. S’il estime avoir été écouté, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, annonce la poursuite des actions cette semaine. Selon nos confrères et consoeurs du Monde, le représentant syndical attend du gouvernement des actions concrètes.