Après la suspension de la subvention en décembre 2022 et les vives tensions qui ont suivi, la Ville et la SPA de Strasbourg ont décidé de commencer 2024 d’une patoune commune. Une nouvelle équipe dirigeante au refuge, une volonté de transparence et le retour d’une subvention qui présage un renouveau apaisé.
« Cette conférence de presse marque un rapprochement et montre qu’on souhaite reprendre une coopération active. » Par ces premiers mots, Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée à la cause animale, souhaite bien signifier que tout va mieux entre la Ville et la SPA de Strasbourg, après une période plus que difficile.
L’année passée, la Ville avait décidé de suspendre les 44.000 euros habituellement versés à l’association de protection animale. Conflits internes, mauvaise formation des salarié(e)s et bénévoles, ou encore morsures : la municipalité estimait que de nombreux points engageant sa responsabilité devaient être améliorés.
Des affirmations que niait en bloc la présidente du refuge dans nos colonnes, et qui ont enclenché plusieurs mois de polémiques et de tensions. Des problèmes qui semblent avoir pris fin, ce mercredi 17 janvier.
Le retour de la subvention de 44.000 €
Lorsque l’on voit Marie-Françoise Hamard et Clément Moeglin, le nouveau président de la SPA Strasbourg, discuter ensemble, le dégel semble bien opérer entre la Ville et le refuge. Le résultat d’un long processus : deux médiations au printemps puis à l’été 2023, de nombreuses réunions avec les services et l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête de la SPA.
Désormais, ils/elles souhaitent travailler « main dans la main, en toute transparence ». Les tensions du passé sont oubliées, et lors du conseil municipal du 12 décembre dernier, la Ville a à nouveau versé une subvention de 44.000 € à la SPA. Une somme qui s’ajoute donc au budget de l’association, compris entre 1 et 1.5 million d’euros.
Encore un gros travail à faire
Cet aplanissement des relations entre la SPA et la Ville ne peut qu’être une bonne nouvelle, surtout au vu des défis qui se posent en ce moment : l’association est saturée, à tel point qu’il existe désormais une liste d’attente pour les abandons…
Une situation qui fait s’enflammer Marie-François Hamard et Clément Moeglin sur « l’irresponsabilité des personnes qui abandonnent leurs animaux, qui les laissent dans la nature sans les stériliser ou les pucer ».
Pour l’asso, la situation est donc encore difficile à gérer : « Les équipes sont dans l’urgence quotidienne ce qui ne permet pas de prévoir des stratégies. Une fois qu’on réussira à sortir la tête de l’eau, ça ira ».
Les prochains projets de la SPA seront ainsi structurels : Clément Moeglin parle d’une « mise aux normes de certaines choses ». Il évoque notamment l’expulsion d’une personne habitant depuis trois ans au-dessus de la SPA, un dossier qui n’est toujours pas entièrement réglé, ou encore travailler sur une meilleure stratégie de gestion.
L’asso est également en cours de recrutement, pour trouver un directeur ou une directrice. Elle souhaite aussi embaucher un comportementaliste et éducateur canin, au sein d’un projet centré sur les animaux, pour faciliter les adoptions et être plus efficace.
Il reste, ainsi, beaucoup de travail à la SPA et à la municipalité, surtout quand on sait qu’elle souhaite être une ville exemplaire dans la protection animale. Mais il est rassurant de voir, qu’au moins, la concorde est de mise.