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Dry January : rencontre avec 5 Strasbourgeois(es) qui ont décidé d’arrêter l’alcool

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De nombreux/ses Strasbourgeois(es) se sont lancé(e)s le défi du Dry January en ce début d’année 2024. Un janvier sans alcool pour Romain, Émilie, Ben, Inès* et Simon. Nous les avons rencontré pour qu’ils/elles nous expliquent leur démarche. De l’arrêt strict à l’approche « défi », toutes et tous ont leur propre réflexion quand il s’agit de parler de leur consommation d’alcool.

Pourquoi font-ils/elles le Dry January ? Quelle est leur consommation d’alcool habituelle ? Quelles sont les réponses qu’ils/elles cherchent ? C’est pour répondre (entre autres) à ces questions que nous les avons rencontré.

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écrire notes carnet
© Marias Fernandes / Pokaa

Émilie, architecte, 31 ans : « J'essaye d'instaurer des habitudes plus saines dans mon quotidien »

Ce qui a décidé Émilie, c’est la fréquence de sa consommation : « Je ne bois jamais beaucoup, mais j’ai l’impression de boire souvent ». Elle précise : « J’aime bien faire des sorties avec des amis, boire un verre même en semaine, et j’aime bien célébrer les bonnes nouvelles et ça se fait souvent autour d’un verre ».

C’est aussi pour voir ce qu’un mois sans alcool peut lui apporter, qu’Émilie s’est lancée : « Je suis curieuse de voir les effets sur le corps. Ça fait un an et demi que j’essaye d’instaurer des habitudes plus saines dans mon quotidien. J’ai déjà arrêté la cigarette en décembre 2022. J’ai l’impression que mon corps va bien, mais c’est positif s’il peut aller encore mieux ».

Portrait Emilie Dry January
© Baptiste Kocher / Pokaa

Le rapport d’Émilie aux sollicitations évolue grâce au Dry January : « Je ne pense pas éliminer l’alcool de ma vie, mais je pense que c’est bien d’apprendre à dire non ».

Un défi qui lui permet aussi de voir la forte présence de l’alcool dans la vie de tous les jours, et notamment dans le monde pro. Cette année, au moment des traditionnels cadeaux que les architectes reçoivent des entreprises partenaires, le sien contenait un magnum de vin rouge. « Ça me fait plaisir mais je n’ai pas trouvé ça au goût du jour. On ne connait pas la situation de chacun avec l’alcool, je pourrais être enceinte, ne pas boire… »

Pour finir le Dry January en beauté, le programme est tout trouvé pour Émilie : « C’est mon anniversaire à la fin du mois, donc on pourra trinquer avec mes proches à ce moment-là ». 

Romain, assistant d'éducation dans un lycée, 28 ans : « J’ai commencé le Dry January le 1er janvier, à 7h30 »

« J’étais avec un de mes meilleurs potes à Nouvel An, et on s’est dit “en vrai pourquoi pas [faire le Dry January, ndlr], il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas”. C’était surtout pour le côté pari/fun. »

Romain n’a pas peur de craquer, au regard de sa consommation en baisse depuis quelques années : « La semaine vraiment aucun problème, j’ai un rythme de vie plus sain qu’avant. Disons qu’en dehors du Dry January, on est quand même à 4/5 verres d’alcool la semaine ».

Portrait Romain Dry January
© Baptiste Kocher / Pokaa
Quand je bois les week-ends, ce que je veux, c’est l’état d’ébriété, je le sais. Si ça arrive quelques fois dans l’année, ce n'est pas grave, mais il faut peut-être éviter de rechercher ça à chaque fois.
Romain

Un défi qui n’est pas simple et c’est pour cette raison que Romain change ses habitudes : « Pour le moment, j’évite les endroits où je bois habituellement. Je vais m’interdire toutes les grosses sorties strasbourgeoises : boîte de nuit, boîte techno, soirée bar à rallonge ».

Ce mois sans alcool, Romain l’associe également à un questionnement sur ses automatismes. La preuve avec cette anecdote : « Je suis allé chez ma mère pour l’Épiphanie, je ne lui avais pas dit que je le faisais. Elle a sorti une bière et par mécanisme, j’allais l’ouvrir, et mon frère m’en a empêché. »

« J’ai appris qu’au bout de trois semaines, on commence à ressentir les effets, j’aimerais bien voir ce que ça fait chez moi. Je pense que si j’y vois des aspects positifs, sur la santé ou sur le budget, je pourrais prolonger, ou du moins boire différemment. »

bieres soiree bars
© Mathilde Cybulski / Pokaa

Ben, communicant, 33 ans : « L’été 2020, j’ai dépensé 3.500 € en alcool en 2 mois »

De son propre aveu, Ben a eu dans le passé des problèmes liés à l’alcool : « Peu de temps après mon arrivée à Strasbourg, on peut dire que je suis tombé dans une forme d’alcoolisme, ce qu’on appelle l’alcoolisme mondain ».

Cette situation a changé après l’été 2020, où il a « dépensé 3.500 € en alcool en 2 mois ». « Je me suis ruiné la santé, j’ai ruiné des relations… Il y a des choses que tu casses en abusant de l’alcool. […] Sans raison, je broyais du noir jusqu’à avoir des pensées suicidaires. »

Mais ce n’est pas tout : « Pour ma crémaillère dans mon ancien appart, j’ai eu un black-out de quasiment 40 heures ». Un événement synonyme de renouveau : « Là, tu te poses quand même pas mal de questions ».

Après avoir cherché du soutien en addictologie, il a totalement arrêté de boire.

J'ai tenu un an et un mois sans aucune goutte d’alcool.
Ben

Ben a fait plusieurs changements drastiques pour y parvenir : « J’ai totalement modifié mon cercle de potes. C’est un deuil à faire, c’est des gens avec qui je me sentais bien mais c’était peut-être à cause de ça. On se réunissait clairement autour de la picole ».

Cet arrêt a duré un an et un mois, pour aboutir à « un rapport beaucoup plus sain avec l’alcool ». Une discipline qui lui a changé la vie : « En quittant l’alcool j’ai enfin eu l’impression de devenir adulte, en prenant mes responsabilités et en étant stable. J’ai réappris à être dans les temps professionnellement, à être bon avec les gens ».

Ce témoignage, Ben veut l’utiliser pour faire passer un message fort : « On m’a dit en addicto qu’en dehors de l’héroïne, l’alcool est la pire drogue qu’ils ont à gérer ». Son conseil pour celles et ceux qui tombent dans le dépendance : « Être assez humble pour se faire aider ».

alcool fort
© Bastien Pietronave / Pokaa

Simon, travailleur social, 26 ans : c'est « un défi personnel et sportif »

Simon n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà tenté le Dry January en 2023 « pour la même raison que cette année, c’est un défi personnel et sportif ».

Il avoue qu’il n’avait « pas tenu du tout ». La cause ? « Il y avait trop d’occasions tentantes, d’anniversaires, d’événements en famille et entre amis. » Il avait « moins bu que d’habitude », mais n’a pas résisté à l’idée de trinquer avec ses proches.

Cette année, c’est pour le marathon du lac d’Annecy (qui aura lieu mi-avril) qu’il se lance le défi, en couple !

L'objectif c’est essayer de ne boire aucune goutte d’alcool jusqu’à mi-avril.
Simon

Il recherche surtout des effets bénéfiques sur son corps et des éventuelles « évolutions au niveau de la performance sportive ». Pour autant, il ne s’attend pas à rayer définitivement l’alcool de sa vie après le Dry January : « Il y a des sportifs de haut-niveau qui s’autorisent des écarts, je ne vais pas arrêter à 100%, mais ce mois-ci, c’est l’occasion de me questionner un peu ».

Sa consommation en dehors du mois sans alcool ? Il la juge « habituelle et assez régulière, environ un à deux verres par semaine, et parfois quelques-uns les week-ends. »

Portrait Simon Dry January
© Baptiste Kocher / Pokaa

Pour le moment et contrairement à l’année dernière, il n’éprouve pas trop de difficultés et « boit beaucoup plus d’eau ».

Il a également parlé de son mois sans alcool à ses proches. « La famille comprend, mon père aussi fait des marathons, il sait ce que c’est. On n’évite pas les repas en famille et entre amis. Ne pas arrêter de voir les gens, c’est aussi ça qui aide à passer au-dessus ! »

Inès*, juriste pour mineurs isolés, 31 ans : « Pour voir les bénéfices sur mon humeur »

Cette année, Inès* participe pour la première fois au Dry January. Ce qui l’a décidé, c’est « une accumulation de stress et de fatigue. Je me suis dis que c’était plus possible et qu’il fallait que je fasse une purge. J’aimerais voir les bénéfices d’un arrêt d’un mois sur mon humeur, ma fatigue, ma capacité de prise de décision, mon impulsivité aussi ».

Elle précise : « C’est vraiment important pour moi. Je suis juriste pour mineurs isolés, j’ai beaucoup de dossiers et de responsabilités. Quand je sortais le week-end je le sentais encore le lundi matin, j’étais moins en forme ».

Interviewée en début de mois, elle voyait déjà les premiers effets bénéfiques pointer le bout de leur nez. « Ce week-end j’ai pu peindre, ranger mon appartement. J’ai aussi mieux dormi, j’étais au taquet au travail aujourd’hui et j’ai pu me concentrer plus vite. »

Je pense que c’est l’occasion de réapprendre à vivre des moments authentiques et simples. Nous prouver qu’il y a d’autres moyens de s’amuser, de sociabiliser aussi.
Inès*
bar verre bières
© Mathilde Piaud / Pokaa

Pour éviter la tentation, il est hors de question pour Inès* de faire une croix sur les sorties : « J’habite en pleine Krutenau, il y a énormément de restaurants et de bars, mais je ne m’empêcherai pas de sortir boire un Perrier tranche. J’ai peur de craquer mais je sais que je vais y arriver ».

Elle ironise sur la situation : « C’est fou, on dirait que je vais traverser la Manche en zodiac en disant ça ».

*Le prénom a été modifié

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