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Nature en ville : à Strasbourg, ils transforment les déchets en engrais pour nos plantes

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Article soutenu mais non relu par la Ville de Strasbourg.

Depuis un an, l’association Maison du compost gère l’installation de bacs destinés au compostage sur le secteur de l’Eurométropole (EMS), à la demande d’entreprises, de collectifs d’habitant(e)s ou de particuliers. Une manière de valoriser les déchets verts et alimentaires en créant du lien social ! 

À Koenigshoffen, cet après-midi de novembre, le jardin du Schloessel semble presque endormi. Transi, sous la fine couche de neige tombée durant la nuit. Le ruisseau voisin chuchote à peine en s’écoulant et quelques oiseaux sautillent sur les branches alourdies sans se risquer à chanter. La nature est passée à l’heure d’hiver, au ralenti. Dans les grands bacs de bois qui jouxtent le potager, pourtant, vers de terre, collemboles et autres micro-organismes s’activent.

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Nature en ville Maison du compost
La station de compostage du jardin du Schloessel. © Adrien Labit / Pokaa

Installée en 2019, cette station de compostage est l’un des plus vieux projets accompagnés par la Maison du compost. Depuis 2010, cette association locale promeut la transformation des déchets verts et alimentaires à petite échelle, à travers l’installation de sites comme celui-ci. Une démarche low-tech peu gourmande en ressources, qui utilise un processus naturel pour dégrader les restes alimentaires et les transformer en ressources pour la terre.

Identifier les projets et accompagner les volontaires

« Début 2023, nous avons signé une convention avec l’Eurométropole de Strasbourg pour développer cette activité », explique Lucas Chlémaire, chargé de mission formation au sein de la structure. En quoi cela consiste ? D’abord à rencontrer un petit groupe de personnes motivées par l’idée de transformer eux-mêmes leurs biodéchets. Il peut s’agir d’une entreprise, d’un groupe de voisin(e)s, ou d’une copropriété.

Nature en ville Maison du compost
Lucas Chlémaire, chargé de mission formation à la Maison du compost. © Adrien Labit / Pokaa

« On commence par identifier les acteurs et leurs besoins, poursuit le salarié. Ensuite, seulement, on commande et on installe les bacs, en fonction. » L’achat des composteurs est entièrement ou en partie pris en charge par l’EMS, selon les projets. La Maison du compost accompagne également les volontaires dans la mise en route de leur station.

Nature en ville Maison du compost
© Adrien Labit / Pokaa

« On les conseille notamment dans l’édiction de leurs règles en matière de collecte. Au début, on leur suggère d’éviter la viande, les produits laitiers et le pain, qui sont un peu plus délicats à gérer. » Le salarié en profite pour faire un peu de pédagogie sur le compostage.

Un peu de nature en ville

Il s’agit tout simplement d’un processus naturel de dégradation de la matière organique. Il suffit de mélanger un tiers de matière sèche riche en carbone – feuilles, branchages, broyat – et deux tiers de matière dite « humide », azotée – restes alimentaires de toutes sortes. Les éléments secs vont servir de structure au mélange et favoriser son oxygénation, condition nécessaire de la dégradation des éléments humides.

Pour le dire plus simplement, le composteur fonctionne comme un sol forestier, capable d’absorber les déchets végétaux pour les transformer en terre meuble et riche en oligo-éléments, propices à la croissance de nouvelles plantes. Le processus dure environ neuf mois et nécessite de remuer régulièrement le compost en formation. Ce dernier bénéficie aussi du travail des vers de terre et d’une multitude d’insectes et de micro-organismes.

Nature en ville Maison du compost
© Adrien Labit / Pokaa

Lucas Chlémaire ouvre le couvercle du bac en cours. Surprise : ça ne sent rien. « Quand les proportions sont bien respectées et que la réaction se déroule correctement, il n’y a pas de mauvaises odeurs, sourit le salarié. Ces dernières arrivent quand il y a de la fermentation, quand cela manque d’oxygénation. » Au bout de quelques mois, on récolte une matière sombre qui ressemble à de la terre et peut aussi bien enrichir les potagers que les bacs de géraniums sur les balcons.

Créer du lien autour du compostage

« Moi, j’en mets dans mes plantes d’intérieur et ça leur fait beaucoup de bien », sourit Arnaud Chatirichvili. Référent du site, le retraité est venu à vélo et sort de son sac à dos un sachet en kraft de déchets alimentaires collectés auprès de ses voisin(e)s. C’est au cours du premier confinement qu’il a découvert le jardin du Schloessel, à environ un kilomètre de chez lui. Charmé par les lieux, le Strasbourgeois a décidé de s’investir dans le projet de compostage.

« Il y a cet aspect convivial des gens qui se mettent d’accord autour d’un projet. Quelque chose de l’ordre de l’associatif, dans l’esprit de l’initiative citoyenne. J’aime beaucoup. Cela m’a aussi permis de faire des rencontres », détaille le référent qui se félicite également de contribuer à un système autonome de valorisation des déchets.

Nature en ville Maison du compost
Arnaud Chatirichvili, référent du site de compostage de la tour du Schloessel. © Adrien Labit / Pokaa

Arnaud Chatirichvili essaie autant que possible de garder ses biodéchets pour le composteur. Mais depuis que des bornes de collecte de déchets alimentaires ont été installées un peu partout à Strasbourg, l’approvisionnement des composteurs accompagnés par la Maison du compost a baissé. Les deux circuits sont différents, mais souvent confondus. Les biodéchets déployés par l’EMS auprès des habitant(e)s sont valorisés grâce à un processus de méthanisation.

Nature en ville Maison du compost
© Adrien Labit / Pokaa

Le référent tient à l’aspect local et humain des stations de compost, dont le produit est réutilisé très localement dans les jardins, les balcons et les salons. « Il y a cette idée d’être acteur de la valorisation de ses déchets, de faire soi-même, que l’on ne retrouve pas dans le fait de juste apporter ses biodéchets aux bacs de collecte de la Ville. »

À l’échelle de l’EMS, la Maison du compost accompagne aujourd’hui près de 130 sites actifs. Sur celui du jardin du Schloessel, ce sont près de deux tonnes de biodéchets qui ont été détournés du circuit des ordures ménagères cette année. Presque 10 tonnes depuis sa création, en 2019.

De petits ruisseaux qui font de grandes rivières ! 

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