On a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est que c’est la rentrée. La bonne ? Que cette dernière ne concerne pas que la reprise des cours et/ou du travail. Il s’agit également de la rentrée culturelle, et l’OPS (l’Orchestre philharmonique de Strasbourg) date le début de la sienne au 7 septembre. Pour l’occasion, il te propose d’assister à son premier concert en bonne compagnie : avec « des nains, des dieux, des dragons, quelques humains, et beaucoup d’or ». Tends l’oreille : on t’en dit plus.
Il rayonne à Strasbourg autant que dans le reste de la France, en Europe et même à l’internationale (en témoigne sa tournée en Corée du Sud à la saison dernière, et au Royaume-Uni et en Pologne en 2024) : l’Orchestre philharmonique de Strasbourg (OPS).
Fondé en 1855, reconnu « orchestre national » depuis 1994, il est l’un des plus anciens du territoire, et continue de séduire à chaque saison 100 000 spectateur(ice)s. Ses outils ? L’excellence de ses 110 musicien(ne)s permanent(e)s et de sa programmation, alliée à une réelle ambition de dépoussiérer la musique classique.
Pour cette saison, environ 200 manifestations diverses sont prévues (concerts, ateliers…). Parmi elles, on retrouve des ciné-concerts, des spectacles pendant les fêtes, des partenariats avec l’OnR (Opéra national du Rhin), le festival Musica, et d’autres formats atypiques.
Si on ne peut pas te résumer l’intégralité, commençons par son spectacle de rentrée : Ring sans paroles.
« Une rentrée musicale légendaire » !
Pour pallier à la morosité de la fin de l’été, l’OPS nous invite à passer « une rentrée musicale légendaire ». Le jeudi 7 septembre, il nous présente son premier concert de la saison, au PMC (Palais de la Musique et des Congrès) : Ring sans paroles.
Il y convoque, nous prévient-il, « des nains, des dieux, des dragons, quelques humains, et beaucoup d’or [et] pour accompagner tous ces tumultueux personnages : l’un des pianistes les plus renommés du moment » : Kirill Gerstein. Celui-ci y jouera, en compagnie de l’OPS, le Concerto pour piano n°2 en la majeur et Le Ring sans paroles.
Si le premier est l’une des œuvres les plus connues du compositeur hongrois Franz Liszt, le second est « un monument de la musique classique » revisité. En effet, en 1987, sous la baguette du chef d’orchestre Lorin Mazel, L’Anneau de Nibelung de Richard Wagner devient Le Ring sans paroles, un « réarrangement audacieux du mythe wagnérien » où on y entend les principaux thèmes de quatre opéras : L’Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux.
Originellement longue de 14h, cette tétralogie se résume ici en 70 minutes, « sans pour autant trahir l’esprit de l’œuvre originale ». Si depuis 1990, elle a été jouée partout dans le monde, elle sera pour la toute première fois présentée par l’OPS, au Palais des Congrès de Strasbourg. Une occasion rare de se plonger dans ces passionnantes partitions.
Info bonus : le concert sera précédé d’une conférence – gratuite – avec Camille Lienhard (« Le Ring sans voix : trahison envers Wagner ou hommage à Liszt ? »).
Autre rendez-vous phare de la rentrée : le très attendu Concert à l’Université, offert aux étudiant(e)s dans le cadre du dispositif Carte Culture.
Cette année, il aura lieu le lundi 18 septembre dans la magnifique Aula du Palais universitaire. N’oublie pas de le noter dans ton agenda !
De grands classiques
Tout au long de sa saison 2023-24, l’OPS jonglera entre des pièces plus rares, expérimentales, modernes, et des chefs-d’œuvre du répertoire classique qui ont déjà conquis des générations.
Pour la 41ème édition de Musica, il nous fera (re)découvrir par exemple KV385 les vendredi 29 et samedi 30 septembre. Au TNS (Théâtre national de Strasbourg), il s’y jouera ainsi La Symphonie n°35 en ré majeur (dite « Haffner ») de Wolfgang Amadeus Mozart. « Une dramaturgie de l’écoute » orchestrée par Jean Deroyer, dans une mise en scène de Séverine Chavrier et avec la collaboration musicale et électronique de Pierre Jodlowski.
Plus tard, il nous replongera en quelques notes dans 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick : Ainsi parlait Zaratoustra de Strauss.
Un poème symphonique utilisé par le réalisateur comme thème musical de ce chef-d’œuvre du cinéma. L’OPS, un des « spécialistes reconnus » du compositeur nous en montrera toute sa force et son intemporalité lors du concert De la Terre au Ciel du 11 janvier.
L'Orchestre en fête
Dates importantes de sa programmation : les concerts de fin d’année !
Jeudi 14 décembre, l’OPS donnera son Concert de Noël. Au programme ? Une petite musique de nuit et Grande Messe en ut mineur de Wolfgang Amadeus Mozart, et Quatre motets pour le temps de Noël pour chœur mixte a cappella de Francis Poulenc, mis en voix par le Chœur philharmonique de Strasbourg ainsi que des solistes (Fanny Soyer, Julie Boulianne, Yu Shao et Jean-Christophe Lanièce).
Tandis que les 31 décembre et 1er janvier, l’OPC viendra nous souhaiter un Happy New York avec Wayne Marshall (à la direction et au piano), pour une entrée en fanfare dans la nouvelle année. À la fête ? Des compositeurs américains et leurs grands classiques : Leonard Bernstein, George Gershwin et Duke Ellington. On adore.
Le 25 mai, l’OPS participera aussi à sa manière à la programmation de « Strasbourg, Capitale Mondiale du Livre 2024 », avec une Lecture musicale. On nous annonce « un rendez-vous intimiste mettant en regard musique et poésie ».
Quant au traditionnel et très attendu Concert des Deux rives, en plein air et en fin de saison, il fera dans son répertoire la part belle à la littérature (le 22 juin).
« Une journée pas comme les autres » : se réveiller ou trinquer en musique
Qui a dit que la musique de chambre ne s’écoutait que dans une salle de concert ? Certainement pas l’OPS. Outre ses rendez-vous habituels, cette saison, il compte bien casser les codes et les clichés avec de nouveaux formats. Parmi eux : Une journée pas comme les autres.
Un concept qui proposera au public des expériences musicales différentes… En décalant par exemple les horaires de représentations (tout en restant compatibles avec une activité professionnelle), ou plus audacieux : inviter à manger ou boire en même temps (comme au cabaret), que ce soit au petit-déj‘ ou pour l’afterwork.
L’ambition ? « Montrer que l’Orchestre est un lieu de possibles ».
« RELAX », take it easy
Deuxième format inédit : les concerts RELAX. Dans une démarche d’inclusion et de lutte contre les discriminations, l’OPS initie des représentations où la bienveillance sera de mise.
Celles-ci seront tout-public mais également destinées à accueillir des personnes dont le handicap pourrait générer des comportements atypiques pendant les spectacles (autisme, polyhandicap, handicap intellectuel ou psychique, maladie d’Alzheimer, etc.).
On nous explique ainsi que « les codes traditionnels de la salle sont assouplis : ainsi il est possible de sortir et rentrer en cours de représentation, de vocaliser son appréciation de l’œuvre, etc. À cette représentation, tous les publics, qu’ils soient concernés par le handicap ou non, vivent leurs émotions sans crainte et profitent ensemble du spectacle ».
Le premier ? Un récital de piano par Alexandre Tharaud – parrain de cette initiative –, le dimanche 10 septembre. Suivi d’un concert jeune public, L’Oiseau de Feu d’Igor Stravinsky (le samedi 20 janvier), et des Épopées Fantastiques de Pablo Ferrández (le vendredi 24 mai).
Pour les kids aussi !
Comme tu l’as vu plus haut : certains concerts seront destiné au jeune public, car plus que jamais, l’OPS se tourne vers la jeunesse en lui offrant une quarantaine de rendez-vous dédiés.
Et un peu comme l’école, certains concerts sont même accessibles dès 3 ans ! On y croise entre autres des contes en musique, des ateliers…
La musique sur grand écran : Kaamelott et Amadeus
Quant aux plus grand(e)s, l’Orchestre leur réserve plusieurs ciné-concerts !
Tout d’abord, une projection du biopic sur Mozart de Miloš Forman : Amadeus (1984), les 13 et 14 octobre.
Sous la direction d’Ernst Van Tiel, et en compagnie du Chœur philharmonique de Strasbourg (et de sa cheffe de chœur, Catherine Bolzinger), il y interprétera la bande originale du film multiprimé (40 distinctions internationales). Une belle manière de découvrir l’œuvre du maestro.
Plus insolite encore… Le ciné-concert/concert symphonique autour de Kaamelott, premier volet d’Alexandre Astier – qui signe également la musique de son film. L’OPS s’invitera à cette occasion au Zénith, pour rejouer en direct la bande-originale du film (sorti en 2021).
Une idée de cadeau de Noël en avance, pour les fans de la première heure ou les retardataires qui l’auraient loupé au cinéma, puisqu’il se tiendra le 22 décembre !
Alors que l’on y aille pour le petit-déjeuner, au sein de l’Université, par passion pour le cinéma, au travers de formats atypiques, ou pour découvrir les envolées lyriques des grands classiques… Avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, la rentrée s’annonce aussi musicale que chargée. Et pour en faire le tour : c’est par ici ! Musique, maestro !
Événement
La rentrée de l'OPS – Orchestre philharmonique de Strasbourg
Quoi ?
Concert de rentrée : Le Ring sans paroles
Quand ?
Jeudi 7 septembre à 20h
où ?
Au Palais de la Musique et des Congrès (Place de Bordeaux, à Strasbourg)
Plus d'infos ?
Pour découvrir le spectacle
Pour découvrir l’OPS et sa saison 2023-24
Bonjour,
Il dépoussièrent ? Ils attaquent même la dalle en béton ! Suis allé au concert Deux Siècles Français, y compris la conférence qui a précédé. Sans a priori. Ai écouté la “création mondiale” qui est en fait un condensé de 40 minutes d’un ballet déjà créé. Le jeu des percussions est très intéressant, si on excepte les autres pupitres, non pas du fait des musiciens, mais de la dissonance. M. Montovani appelle ça s’émanciper, mais là, ça s’apparente à déguster du munster avec du jus d’orange. Alors on peut aimer, de même qu’il existe des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre… La prochaine fois, je me méfierai, au minimum.
Petite précision : le verbe pallier est transitif, par conséquent on pallie quelque chose, et non “à” quelque chose.