Le 23 mai a eu lieu la grande finale de la saison 2 de la série Nouvelle École, produite et diffusée par Netflix. Cette deuxième saison, dont le départ avait été donné le 17 mai, était très attendue, et n’a pas manqué de régaler les aficionados de rap. Parmi les candidats se trouvait SMR, rappeur originaire de Mulhouse, dont nous vous parlions il y a quelques années, à l’occasion de la sortie de son premier album Jeu d’enfant. L’artiste s’est illustré à plusieurs reprises sur les scènes locales, et sur des tremplins nationaux, en solo ou avec ses formations Sphère Primaire et Odisy. Rencontre avec cette plume poétique, dont les textes envoûtants sont bercés de nostalgie et d’introspection.
Depuis la première saison diffusée en 2022, Nouvelle École se présente comme un télécrochet chasseur de talents. Un concours pour “dénicher la future pépite du rap francophone”. Le jury, composé du rappeur marseillais SCH, de Niska et de la Bruxelloise Shay, sillonne la France, la Belgique et les Antilles pour sélectionner des talents qui se mesureront sur scène à Paris.
Des rappeurs et rappeuses triés sur le volet, rivalisent dans des battles, s’affrontent à gros coup de freestyle, et doivent faire preuve d’imagination et gravir chaque étape, pour espérer remporter le premier prix : la coquette somme de 100 000 euros.
Originaire des Côteaux à Mulhouse, SMR est un artiste touche-à-tout, passionné et chaleureux. Il a participé à la deuxième saison de Nouvelle École et, pour l’occasion, nous a accordé un peu de temps pour nous parler de son passage dans l’émission, de son attachement à la scène alsacienne, mais aussi de son EP, Contresens, sorti le 26 mai dernier.
En 2020, pour la sortie de ton premier album, Jeu d'enfant, l'article que l'on t'avait consacré à l'époque se terminait sur une note pleine d’enthousiasme : "À n'en pas douter, SMR est entré dans la cour des grands". Est-ce que tu as l'impression que depuis, tu as évolué et pris de la maturité dans ta pratique artistique ?
Oui, effectivement, j’ai progressé sur plusieurs steps [marches]. Déjà, je me suis entouré d’une nouvelle équipe, j’ai réussi à préciser un peu plus ma direction artistique, à mettre plus la main à la pâte. Je veux me professionnaliser de plus en plus pour être plus libre.
En parlant de la cour des grands : on ne peut pas passer à côté de ton apparition dans la série Netflix Nouvelle École. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette expérience, et de ton parcours dans l’émission ?
Au départ, j’ai été contacté sur Instagram, comme quasiment tous les participants de cette saison. Pour être honnête, au début, j’étais réticent : les strass et les paillettes ce n’est pas trop mon truc. Mon objectif en tant qu’artiste, c’est de faire un maximum de concerts, parce que c’est ça qui me fait vibrer.
Mais l’émission était une belle opportunité de pouvoir gagner en visibilité, et puis j’avais aussi le bon profil : j’ai commencé le rap avec les open mics [scènes ouvertes] et les Freestyle Mondays à Strasbourg. Je savais que sur scène je pouvais donner quelque chose d’assez intéressant, et que je pouvais me démarquer du reste du casting.
J’étais arrivé directement aux auditions à Paris, face aux trois jurys, et ça s’était très bien passé. Finalement, j’ai été pas mal cuté [coupé] au montage, mais j’avais fait une performance qui avait été remarquée.
Qu’est-ce que tu gardes comme souvenir de cette émission ? Une bonne expérience ? Un tremplin dans ta carrière ?
C’était une très bonne expérience ! Quasiment tous les artistes présents sur le tournage étaient des rencontres humaines vraiment fortes, même l’équipe de prod’. Tout le monde était bienveillant. C’est une expérience qui m’a tellement motivée dans mes projets, qui m’a donné une belle impulsion, notamment pour mon projet d’EP.
D’ailleurs, tu as effectivement sorti un EP le 26 mai, Contresens. Est-ce que tu peux nous en parler en quelques mots ?
Contresens, c’est un EP en six titres que j’ai travaillé en grande partie pendant le confinement. J’ai rajouté quelques morceaux suite à ma participation à Nouvelle École. L’état d’esprit du projet, ce sont les contrastes entre l’envie de réussir et les doutes, ombre et lumières. Le but, c’est de dealer [se débrouiller, s’arranger] avec ça et de trouver ma place entre ces deux chaises.
Même si depuis quelque temps tu t’es expatrié à Bruxelles, tu gardes un lien fort avec la scène hip-hop alsacienne sur laquelle tu as fait tes premiers pas. Cet attachement se fait à tous les niveaux, tant musicalement que dans le domaine de l’illustration, ta deuxième casquette, puisque tu as récemment réalisé l’artwork de la Gloop Tape, une compile réunissant une grosse majorité de rappeurs alsaciens. Est-ce que c’est important pour toi de garder le lien avec tes racines artistiques ?
À chaque fois que je viens en Alsace, c’est pour faire de la musique ! La base avec laquelle je travaille depuis toujours, c’est DJ Cerk, qui a un studio à Mulhouse. C’est avec lui que j’enregistre tous mes projets depuis le début. Et je suis encore en contact avec énormément de gens que j’ai rencontrés pendant mes passages à Mulhouse et à Strasbourg.
En fait, ça me rend fier de toujours avoir un pied dans la culture hip-hop à Strasbourg, parce que c’est là-bas que j’ai fais mes débuts, que j’ai posé mes bases musicales. D’ailleurs le prochain step [marche, étape] pour moi ça serait de revenir jouer avec ma nouvelle formation, performer sur les scènes locales comme le Noumatrouff, la Laiterie, le Molodoï ; les scènes que j’ai arpentées pendant mes premières années. J’aimerais vraiment y revenir, ça serait une grande fierté.
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