Les 12 et 19 juin prochains, Strasbourgeoises et Strasbourgeois iront aux urnes pour les élections législatives. Le but ? Désigner leurs trois député(e)s qui représenteront leurs intérêts à l’Assemblée nationale. Dans notre ville, 44 candidat(e)s briguent la députation, dans trois circonscriptions différentes. Petite revue d’effectif, avec les enjeux propres à chaque circonscription.
Vous les avez sans doute reçues dans vos boîtes aux lettres ces derniers jours. Elles, ce sont les professions de fois des candidates et candidats aux élections législatives, qui permettent aux Strasbourgeoises et Strasbourgeois de décider pour qui voter les 12 et 19 juin prochains. Si les élections législatives paraissent souvent peu intéressantes ou obscures, elles possèdent néanmoins des enjeux locaux intéressants.
1ère circonscription du Bas-Rhin
Les quartiers : Centre-ville, Gare, Halles, Finkwiller, Orangerie, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte, Elsau
Le député sortant : Thierry Michels (LREM). Ne se représente pas. Son activité à l’Assemblée nationale de 2017 à 2022.
La seule circonscription 100% strasbourgeoise est également celle qui représente le plus d’enjeux dans ces élections législatives à Strasbourg. En effet, puisque le député sortant Thierry Michels ne se représente pas, elle reste très ouverte, avec pas moins de 17 candidat(e)s qui concourront au premier tour.
Les candidats
- Louise Fève (LO)
- Yamina Grosjean (Résistons)
- Jamal Rouchdi (sans étiquette)
- Éléna Christmann (Reconquête)
- Sandra Regol (NUPES)
- Stéphanie Karmann (Alternative Alsacienne)
- Sylvain Courcoux (sans étiquette)
- Élisa Blache (Parti ouvrier indépendant démocratique)
- Alain Fontanel (Renaissance – Ensemble)
- Lionel Sauner (Parti animaliste)
- Tamara Volokhova (RN)
- Éric Elkouby (sans étiquette)
- Albéric Barret (Équinoxe)
- Jérémy Govi (sans étiquette)
- Frédéric Seigle-Murandi (Volt Europa)
- Nawal Hafed (divers écologistes)
- Audrey Rozenhaft (LR)
Pour retrouver la propagande électorale et les confessions de foi des candidates et candidats de la première circonscription du Bas-Rhin, ça se passe sur cette page.
Les enjeux : une circonscription ouverte, qui pourrait basculer à gauche
Cette circonscription est sans doute la plus ouverte des trois strasbourgeoises. En effet, vu que Thierry Michels ne se représente pas, les Strasbourgeoises et Strasbourgeois devront élire un/une nouveau/nouvelle député/députée. Les deux principaux favoris sont ainsi Sandra Regol (NUPES), secrétaire nationale adjointe d’EELV, et Alain Fontanel, ancien premier adjoint en 2014 sous le mandat de Roland Ries. Difficile de trouver d’autres candidat(e)s prêts à s’immiscer dans ce duel annoncé : Eric Elkouby peut se distinguer, ancien député PS dans la circonscription et finaliste en 2017, tout comme Audrey Rozenhaft (LR). Néanmoins, au vu des scores de leurs partis à la présidentielle, ils pourraient uniquement jouer un rôle de report de voix.
Du côté des favoris, nous avons donc d’une part Sandra Regol, une cadre du parti écologiste qui n’a que peu d’attaches à Strasbourg. De l’autre, Alain Fontanel, candidat déchu qui reste sur deux défaites consécutives aux élections : les départementales de 2015 à la Robertsau, puis les municipales de 2020. Comme cette circonscription est la seule 100 % strasbourgeoise, les indicateurs penchent plutôt vers un avantage pour la candidate NUPES. En effet, au premier tour des présidentielles, Jean-Luc Mélenchon y a fait 35,47 %, contre 30,19 % pour Emmanuel Macron. En outre, lors des départementales, les écologistes ont gagné les premiers et deuxième cantons et Jeanne Barseghian a eu de très bons scores dans ces différents quartiers lors des municipales. Comme souvent néanmoins, la clé de l’élection sera la participation et le vote des quartiers populaires.
2ème circonscription du Bas-Rhin
Les quartiers : Krutenau, Esplanade, Meinau, Neudorf, Neuhof-Stockfeld. Il y a en plus la commune d’Illkirch-Graffenstaden
Le député sortant : Sylvain Waserman, MoDem. Vice-président de l’Assemblée nationale. Se représente. Son activité à l’Assemblée nationale de 2017 à 2022
Cette circonscription a la particularité d’être quasiment à 100 % strasbourgeoise. Néanmoins, depuis 2010, la commune d’Illkirch a intégré l’ensemble, à l’issue d’un redécoupage électoral. En tout, ce sont donc 14 candidat(e)s qui se présentent à la députation.
Les candidats
- Déborah Goulet (Parti animaliste)
- Fabienne Schnitzler (Mouvement écologiste indépendant)
- Emmanuel Fernandes (NUPES)
- Alain Richard (Lutte ouvrière)
- Sylvain Waserman (Ensemble ! / Modem)
- Jamal Boussif (sans étiquette)
- Thibaut Vinci (Parti radical de gauche)
- Cendrine Diemunsch (Unser Land)
- Alexandre Wolf-Samaloussi (Les Républicains)
- Margarethe Leonhardt-Gruber (divers écologistes)
- Armèle Bennes (sans étiquette)
- Hombeline Du Parc (Rassemblement national)
- Nelly Caminade (Reconquête)
- Alexandre Grandjean (Parti pirate)
Pour retrouver la propagande électorale et les confessions de foi des candidates et candidats de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, ça se passe sur cette page.
Les enjeux : pour la France insoumise, s’ancrer localement à Strasbourg
Dans cette deuxième circonscription, l’enjeu est aussi simple qu’ardu pour la NUPES : permettre à la France Insoumise de s’implanter en Alsace. Si Jean-Luc Mélenchon réalise de bons scores à Strasbourg, son parti n’est que très peu implanté localement, et réalise de maigres scores lors des élections locales – 2,99 pour Kévin Loquais au premier tour des municipales. La tâche qui incombe à Emmanuel Fernandes sera ainsi ardue, puisqu’il se présente face au député sortant, et vice-président de l’Assemblée nationale Sylvain Waserman. Ce dernier, ancien maire de Quatzenheim, a par ailleurs renforcé son ancrage local en faisant de Rebecca Breitman, conseillère municipale d’opposition, sa suppléante. Et il pourrait en plus bénéficier d’un report de voix bien plus favorable que son adversaire.
En effet, la présence d’Illkrich-Graffenstaden, gérée par le maire LR Thibaud Philipps, dans la circonscription ouvre plus de possibilités à la droite. Le candidat LR Alexandre Wolf-Samaloussi pourrait ainsi tirer son épingle du jeu, en bénéficiant de l’expérience de Jean-Philippe Maurer, son suppléant, même si ce dernier a jeté l’éponge au vu des résultats de Valérie Pécresse à la présidentielle, alors qu’il avait reçu l’investiture. Jean-Philippe Maurer possède néanmoins beaucoup de crédit dans les quartiers de la Meinau et du Neuhof, ancien député et conseiller départemental de ce secteur.
3ème circonscription du Bas-Rhin
Le député sortant : Bruno Studer, LREM. Se représente. Son activité à l’Assemblée nationale de 2017 à 2022
Les quartiers : Cronenbourg et Robertsau. Il y a en plus les communes de Schiltigheim, Bischheim, Hœnheim, Reichstett et Souffelweyersheim.
Cette circonscription ne contient que deux quartiers strasbourgeois, Cronenbourg et la Robertsau, aux caractéristiques bien différentes. On retrouve en plus cinq communes de l’Eurométropole dans le découpage de la circonscription. En tout, ce sont donc 13 candidat(e)s qui se présentent.
Les candidats
- Valentin Plichon (Parti pirate)
- Imene Sfaxi (Les Républicains)
- Virginie Wetzel (Debout la France)
- Sébastien Mas (Nupes)
- Cindy Bernhardt (Ensemble pour les libertés)
- Joëlle Gaubert (Reconquête)
- Stéphanie Dô (Rassemblement national)
- Chantal Cutajar (Cap 21)
- Denise Grandmougin (Lutte ouvrière)
- Capucine Gautheron (Unser Land)
- Hicham Hamza (sans étiquette)
- Bruno Studer (Ensemble – Renaissance)
- Patricia Noël (Parti animaliste)
Pour retrouver la propagande électorale et les confessions de foi des candidates et candidats de la troisième circonscription du Bas-Rhin, ça se passe sur cette page.
L’enjeu : une victoire facile de la majorité ?
Cette circonscription représente sans doute la possibilité de victoire la plus facile pour la majorité présidentielle. Historiquement ancrée à droite, excepté les élections de 1988 et 1993, elle est passé sous giron macroniste en 2017, avec la victoire de Bruno Studer. Désormais, la majorité présidentielle doit confirmer l’essai, dans une circonscription où la droite LR a perdu une de ses têtes d’affiche. Comme Jean-Philippe Maurer, Jean-Philippe Vetter a lui aussi jeté l’éponge, alors même qu’il concourait dans son quartier de la Robertsau. À sa place, LR a investi Imène Sfaxi, nouvelle venue dans le parti mais pas dans la vie politique strasbourgeoise. Elle a en effet participé à la campagne pour les municipales 2020 de Chantal Cutajar, avant de rejoindre celle de Patrick Arbogast. Petit clin d’oeil du destin : elle retrouvera Chantal Cutajar, elle aussi candidate dans cette circonscription, avec son programme L’écologie au centre.
Pour la NUPES en revanche, la tâche ne semble pas aisée pour Sébastien Mas. Venu de la France Insoumise et surtout originaire de Cronenbourg, ce dernier essayera ainsi d’inverser la tendance historique de cette circonscription. Il faudra alors sans doute compter sur la participation de Cronenbourg et celle de Schiltigheim, pouvant voter à gauche. Là encore, la participation et la mobilisation de l’électorat de gauche compteront donc pour atteindre le second tour.
44 candidat(e)s pour seulement trois places : la lutte risque de faire rage pour les élections législatives à Strasbourg. Des élections qui verront se mêler contextes locaux et nationaux, et qui pourraient bien modifier les rapports de force à Strasbourg. Désormais, il ne reste qu’à attendre les résultats du 1er tour, qui tomberont dimanche soir. Et on sera là pour les décrypter.