Les skieurs sont enfin de retour sur les pistes après deux années particulièrement compliquées pour les domaines alsaciens. Mais malgré une fréquentation en hausse, certains manquent à l’appel. Les saisonniers se font rares et les professionnels tournent en équipe réduite.
Pas de doute, les Alsaciennes et les Alsaciens n’ont pas perdu leur amour pour la poudreuse et rechaussent les skis cette année pour le plus grand plaisir des stations de la région qui font le plein depuis le début de la saison. “Il y a du monde.” se réjouit le directeur de l’office du tourisme du Lac Blanc Christophe Bergamini. “Cette année on a moins de monde sur le ski de fond, mais c’est normal, on voit que ceux qui s’étaient rabattus là dessus l’an dernier quand les pistes étaient fermées sont finalement revenus sur le ski alpin.”
Malgré des annonces gouvernementales jugées parfois tardives et des touristes étrangers moins présents, à la station du Lac Blanc, les cours d’école de ski affichent complet et le téléphone sonne constamment depuis une semaine. “Là on a plus d’une centaine d’appels par jour, avec les vacances des Parisiens qui démarrent et maintenant qu’on sait que les enfants ne sont pas obligés de présenter un pass vaccinal.” indique Christophe Bergamini.
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De plus en plus de tête casquées
Malgré la médiatisation de plusieurs accidents marquants en début de saison, notamment celui ayant entraîné la mort de l’acteur Gaspard Ulliel, les accidents ne semblent pas en hausse dans les domaines de la région. Bonne nouvelle, après deux ans de pause, les skieurs alsaciens n’ont pas perdu leur niveau ! À la station du Schnepfenried, Bruno Lacour est l’un des responsables pisteurs secouristes. Malgré un peu plus de secours que d’habitude début décembre : “ Ça faisait deux ans que les gens n’avaient pas fait de ski, donc c’est normal.”, la situation s’est depuis stabilisée. “Nous, on n’a pas eu d’accident grave, c’est souvent les genoux, rien de particulier. Moi je trouve que c’est encore assez raisonnable. Contrairement aux Alpes où on dirait que les gens font un peu n’importe quoi et que c’est un défouloir. Chez nous ce n’est pas le cas.”
Même son de cloche sur les pistes du Lac Blanc : “Je n’ai pas mémoire d’un énorme carton cette année. Aujourd’hui, le gars qui vient skier et débute, il prend ses précautions et ça c’est bien. Même s’il y aura toujours une minorité qui ne fait pas attention.” reconnaît le directeur de l’office du tourisme du Lac Blanc.
Point important que les deux confirment également, les skieurs portent de plus en plus le casque. “On le remarque depuis plusieurs années, le casque est bien vissé sur les têtes.” assure Christophe Bergamini. Bruno Lacour quant à lui explique avoir même aperçu des vacanciers avec des casques qui ne sont pas destinés à la pratique du ski comme des casques de vélo. Des têtes bien protégées donc, mais qui n’empêchent pas les pisteurs secouristes d’intervenir pour des genoux, des jambes cassées ou des épaules luxées.
Où sont passés les saisonniers ?
Malgré une belle fréquentation, les stations de la région manquent cruellement de saisonniers. Le responsable pisteur et secouriste au Schnepfenried explique : “On arrive pas trop mal à s’en sortir, mais on est un peu en manque. Le milieu de la montagne déserté par les saisonniers, c’est la problématique de toutes les grandes stations cette année après Covid.”
Du côté du Lac Blanc, Christophe Bergamini précise que certains restaurants sont toujours fermés par manque de personnel. Il ajoute également : “C’est très compliqué. Et sur les personnels embauchés, il y a aussi les cas contact et cas Covid qui manquent le matin à l’appel. Il va falloir repenser le modèle saisonnier en général avec les acteurs de la montagne et de la plage, parce qu’ils risquent de rencontrer le même problème en avril et mai prochain.”