Une zone de culture urbaine, avec une large place pour diverses activités sportives, le tout créé pour favoriser la rencontre des habitants du quartier de l’Esplanade. C’est le projet imaginé par des citoyens, désormais piloté par la municipalité et qui est en train de voir le jour dans le parc de la Citadelle. Plus de 7000 m² où cohabiteront une scène, des terrains de basket, un skate-park ou encore des équipements de parkour.
Le sujet était à l’ordre du jour du conseil municipal du lundi 22 mars. Il va y avoir du nouveau au parc de la Citadelle. Plus précisément, une zone de 7025 m² dédiée aux activités sportives et à la culture urbaine prendra forme au cours des prochains mois.
Ce projet, Tamim Daoudi a commencé à l’imaginer il y a maintenant cinq ans, alors qu’il fréquentait les terrains de Streetball du parc. « Lorsque je jouais là-bas, j’entendais des joueurs et des promeneurs disant qu’il pourrait y avoir plus d’activités. Je me suis rendu compte que ce lieu était sous–exploité. »
Designer de métier, l’homme prend les choses en mains. « J’ai commencé à esquisser, dessiner, mais je me suis rendu compte que seul, je ne pourrais pas y arriver », témoigne Tamim Daoudi. Après s’être rapproché de l’ARES, il entre alors en contact avec différentes associations de la « street culture » afin de les fédérer au sein d’une même entité pour avancer ensemble : PK Stras, NL Contest, Ready to rumble, etc. Tous ensemble, ils forment une plate-forme d’échanges et de dialogue prenant aujourd’hui la forme d’une association nommée Street K. « Une sorte d’agora où on propose différentes visions et on les associe », définit le designer.
Skate, parkour, basket, hip-hop et graffitis
Les porteurs du projet veulent construire ce projet avec les habitants du quartier et les futurs utilisateurs. « Quand on veut dessiner des espaces, des projets, des services, il faut le faire avec les personnes qui les pratiquent. Ce sont eux qui peuvent dire ce qui ne va pas, ne colle pas. » Les porteurs de projet, eux-mêmes utilisateurs avant tout, veulent un projet pensé pour mais surtout par les citoyens. « On voulait être force de proposition en tant que citoyens qui croyons en ce lieu et proposer un projet un peu clef et main à la ville. Ça rejoint l’idée de démocratie participative portée par la municipalité. On souhaite encourager ces initiatives là, inciter d’autres citoyens à générer des projets, dans leur quartier. Cette démarche, on souhaite expliquer qu’elle fonctionne. »
Le projet, soutenu par des élus de l’ancienne municipalité est finalement arrivé dans les mains de Owusu Tufuor, adjoint au Maire, en charge des sports, visiblement séduit par l’idée. Le projet dont le coût s’élève à 1,6 millions d’euros a été adopté. C’est donc désormais la municipalité qui pilote le projet, tout en consultant régulièrement les habitants et membres de Street K. « C’est un dialogue très ouvert avec la ville », assure Tamim Daoudi.
“Un bouillonnement culturel et social”
Mais concrètement on y trouvera quoi ? « Tout n’est pas totalement arrêté », prévient Owusu Tufuor. On sait malgré tout que les terrains de baskets 5×5 existants vont être rénovés et seront complétés par deux terrains 3×3. « Cette première phase de travaux a démarré avec l’objectif de pouvoir les livrer fin mai », détaille l’élu. Le terrain multi-sport doit aussi être conservé. Parmi les nouveaux équipements qui devraient voir le jour en juin 2022, sont annoncés un aménagement parkour, un skatepark de près de 1000 m² mais aussi des murs d’expression graphique, un belvédère et une scène, proposée par exemple pour le hip-hop. « On gardera tous les arbres et on en mettra davantage pour qu’il y ait toujours des lieux de fraîcheur », précise Owusu Tufuor.
Cette nouvelle zone devrait avant tout être un lieu de rencontre. Entre les pratiquants de différents sports tout d’abord. « Ce sera un lieu d’éveil, un lieu transversal. Des jeunes qui pratiquent le streetball découvriront le skate à côté. Et les skateurs découvriront le parkour urbain. Il y aura une synergie entre les différentes activités, le lieu se voudra un véritable bouillonnement culturel et social », imagine Tamim Daoudi.
Du sport pour tous
Plus encore, les porteurs de projets imaginent la zone comme un lieu de rencontre entre tous les habitants du quartier. « Les équipements que nous proposons ont aussi pour but de favoriser l’intergénérationnel, que les parents puissent venir avec les enfants, commente Owusu Tufuor. D’autre part, on veut aussi qu’il y ait de la pratique féminine, que les filles s’approprient aussi les équipements. » Et de résumer : « On veut que le sport soit vraiment ouvert à toutes et à tous, sur un même lieu ».
« Emmanuel Hoff parlait d’une université à ciel ouvert et c’est ça. Un lieu où de futurs champions pourraient éclore, à l’image de Franck Ntilikina.» Le basketteur strasbourgeois, qui évolue désormais en NBA s’entraînait, en effet, lui-même sur ces terrains. C’est pourquoi, le sportif professionnel a également souhaité soutenir et participer au projet depuis ses prémices.