Aux alentours de 17h hier, jeudi 22 octobre, le Premier ministre Jean Castex n’a pas mâché ses mots en qualifiant la situation française de grave, au regard de l’épidémie de coronavirus qui revient nous mettre la (deuxième) vague à l’âme. Du côté alsacien, Strasbourg et tout le Bas-Rhin passent donc en couvre-feu dans la nuit de vendredi à samedi, de 21h à 6h, pendant une durée minimale de six semaines. Après avoir discuté avec les maires du département, la préfète a tenu une conférence de presse ce vendredi 23 octobre pour préciser les mesures prises à Strasbourg et aux alentours. Salles de sport, bars et autres, on vous fait le récapitulatif ici des nouveaux bouleversements dans notre vie.
Toutes les salles de sport ferment leurs portes en journée
Amateurs de foot à 5, de tennis en intérieur, de musculation, de basket ou encore de natation, octobre et novembre vont vraiment ne pas être vos mois favoris. En effet, le passage en zone de couvre-feu implique que toutes les salles de sport seront fermées au public. Il existe évidemment quelques exceptions, disponibles suivant ce lien.
Pour les piscines, l’Eurométropole a transmis un communiqué de presse révélant que “les piscines couvertes du territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, ainsi que la patinoire de l’Iceberg, seront fermées au grand public du 24 octobre au 4 décembre inclus.” Cependant, les bassins extérieurs du Wacken et d’Hautepierre restent ouverts. Par ailleurs, si vous êtes assez braves pour affronter le froid et la bruine automnaux, vous pouvez toujours pratiquer du sport en extérieur, comme le tennis, la course à pied ou encore le foot.
Seulement 1 000 personnes à la Meinau ou à la SIG
Deuxième mauvaise nouvelle : il va être quasi impossible d’aller à la Meinau. En effet, en zone de couvre-feu les jauges d’accueil de public baissent fortement, faisant que le stade de la Meinau ne pourra plus qu’accueillir 1 000 personnes, tout comme le Rhénus pour la SIG. Et si des matchs professionnels se déroulent aux alentours de 21h, ils se dérouleront à huis-clos.
Tous les bars, salles de loisir et salles de jeux ferment également leurs portes
Si au niveau du sport il existe quelques exceptions, comme on vous le disait déjà hier, les établissements recevant du public de type bars, salles de loisir et salles de jeux fermeront leurs portes pour au moins six semaines en journée, tout comme les fêtes foraines. Cette fois-ci, sans aucune dérogation possible.
Pour les bars, seuls les établissements proposant une vraie restauration avec une carte pourront ouvrir. Alors profitez bien de votre dernière soirée ce vendredi jusqu’à minuit pour goûter les délicieux nectars de vos bars favoris, parce qu’à partir de samedi, c’est confifi de nuit.
Le retour de l’attestation
Elle vous avait (pas) manqué, mais elle est de retour, pour nous jouer de mauvais tours : l’attestation de déplacement est à nouveau obligatoire pour se déplacer pendant les heures de couvre-feu. Voici la liste des dérogations de déplacements :
- Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle ou le lieu d’enseignement et de formation
- Déplacements pour des consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ou pour l’achat de produits de santé
- Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables et précaires ou pour la garde d’enfants
- Déplacements des personnes en situation de handicap et leur accompagnant
- Déplacements pour répondre à une convocation judiciaire ou administrative
- Déplacements pour participer à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative
- Déplacements liés à des transits pour des déplacements de longue distance
- Déplacements brefs, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie
Par ailleurs, pour les maraudes, la préfète a bien précisé ce matin lors de sa conférence de presse que les associations pouvaient toujours les réaliser, même pendant les horaires de couvre-feu. Quoiqu’il en soit, pour avoir votre attestation sur portable, vous pouvez suivre ce lien. Pour l’imprimer et la remplir sur papier, c’est par-ici.
Le retour du fonds de solidarité et d’autres aides gouvernementales
Comme Strasbourg et le Bas-Rhin passent en zone de couvre-feu, cela signifie que les entreprises vont pouvoir bénéficier à nouveau de certaines mesures d’accompagnement mises en place par le gouvernement. La première, le fonds de solidarité, concerne toutes les entreprises de moins de 50 salariés pour une somme allant de jusqu’à 1.500 euros par mois, si la perte de chiffre d’affaires atteint 50% ou au-delà. Pour les secteurs sinistrés – le sport, l’événementiel, la restauration… – l’aide peut aller jusqu’à 10 000 euros par mois s’il y a une perte de chiffre d’affaire de 50 %.
Par la suite, si les entreprises fermées administrativement, comme les bars et les salles de loisir, déclarent une perte de chiffre d’affaire d’au moins 50 %, elles pourront bénéficier “d’une exonération totale de leurs cotisations sociales patronales jusqu’à la fin du couvre-feu”, comme l’a déclaré le 15 octobre dernier Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. De la même manière, les entreprises strasbourgeoises et bas-rhinoises dont l’activité est touchée par le couvre-feu bénéficieront du chômage partiel à 100 %, comme annoncé par Emmanuel Macron le 14 octobre dernier. Enfin, le fameux PGE est prolongé jusqu’au 30 juin 2021.
Il reste possible de se déplacer en Alsace et en France
Terminons sur quelque chose de plus positif. La préfète l’a précisé lors de sa conférence de presse : il est toujours possible de se déplacer en Alsace et en France, notamment pour les vacances. Il faudra juste bien s’organiser si l’on va dans un département concerné pour le couvre-feu pour arriver avant 21h, ou après 6h du matin. La même chose quand on rentrera dans notre Bas-Rhin chéri.
La préfète n’a finalement eu absolument aucune marge de manoeuvre sur les décisions prises au niveau national. Dès lors, nos vies vont à nouveau connaître un nouveau changement. Courage pour cette nouvelle étape de 2020, serrons-nous les coudes – avec un mètre de distance -, inventons de nouvelles choses, innovons. Et en attendant, prenons surtout soin des autres.