Ce mardi après-midi a lieu une annonce très attendue à l’échelle nationale : Édouard Philippe va en effet présenter son plan de déconfinement, dont la date est toujours posée au 11 mai prochain. Si le compte-rendu des annonces est bien entendu prévu plus tard dans la journée, cette perspective du déconfinement, à une échelle davantage territorialisée, a fait réfléchir celui qui est encore Maire de Strasbourg. En effet, dans un communiqué datant du 25 avril, Roland Ries a annoncé sa décision de s’entourer d’un conseil consultatif pour préparer demain, à la sauce strasbourgeoise. On vous en dit plus.
Une reprise le 11 mai, néanmoins « plus progressive que dans d’autres régions »
Déjà, première information pour celles et ceux qui pouvaient le redouter : Roland Ries le réaffirme, le déconfinement commencera le 11 mai. Toutefois, prenant acte du fait que l’Alsace, dans la lutte contre le coronavirus, n’est pas un territoire comme les autres, le Maire de Strasbourg souhaite une reprise plus progressive.
Sur le sujet, il se rapproche de la position du président du Comité Départemental du Bas-Rhin Frédérick Bierry qui, lors de la venue surprise d’Édouard Philippe à Strasbourg jeudi dernier, avait proposé la ré-ouverture des écoles du territoire le 25 mai. En outre, les regroupements devraient être plus limités que la moyenne nationale, tout comme la part allouée au télétravail pour les entreprises.
Préparer au mieux le Strasbourg de demain, avec un conseil consultatif
Afin de mieux préparer ce qu’il définit comme une « nouvelle étape » dans l’histoire de la ville, Roland Ries a donc pris la décision de s’entourer d’un Conseil consultatif. Il sera présidé par Jules Hoffmann, biologiste, membre de l’Académie des sciences et prix Nobel de médecine en 2011 pour ses travaux sur les mécanismes de défense face aux infections.
Autour de lui seront rassemblées « une quinzaine de personnes issues du monde associatif, des acteurs économiques, des chercheurs et praticiens (médecins, sociologues, artistes…), des architectes urbanistes, des représentants des cultes et des conseils de quartier… » Une grande quantité des « forces vives » qui font Strasbourg et qui auront donc la responsabilité d’aider à préparer l’après de la meilleure des façons possibles.
Cinq groupes de travail pour aller plus loin
En plus de ce conseil consultatif, il y aura cinq groupes de travail, qui porteront sur des thématiques diverses et variées. Le premier portera sur les marchés alimentaires. Sujet d’imbroglio entre la Ville et la préfète depuis le début du confinement, les marchés sont pour le moment interdits à Strasbourg, alors qu’une vingtaine sont ouverts dans le Bas-Rhin.
Le deuxième groupe concernera le sujet du dépistage dans sa globalité. En premier lieu, « la mise en œuvre locale de la stratégie nationale de tests systématiques de diagnostic (PCR) en direction de toutes les personnes présentant des symptômes », comme le précise Roland Ries. Ce ne seront donc pas les tests sérologiques qui seront privilégiés. En outre, se posera aussi « la question du confinement immédiat des personnes porteuses du virus à domicile ou à l’hôtel ».
Le troisième groupe de travail se penchera sur l’épineuse question de la réouverture des commerces et des restaurants. Si le gouvernement souhaite que les premiers rouvrent en majorité le 11 mai, les restaurants, les bars ou les cinémas suivront un calendrier différencié. Quoiqu’il en soit, ce groupe du travail en aura.
Le quatrième groupe de travail portera sur les modalités d’organisation d’événements publics, comme les concerts ou les matchs du Racing, le tout en veillant à la santé des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois. Enfin, le dernier groupe sera au sujet très sensible des conditions de réouverture des écoles, et plus particulièrement sur l’accueil péri-scolaire, les cantines et les crèches. Alors que cette décision fait plus que débat, il sera important d’assurer une sécurité essentielle aux enfants et aux enseignants qui reviendront à l’école.
Alors que l’on s’approche toujours plus de la date du 11 mai, il existe une vraie possibilité de repenser la ville dans son ensemble pour son futur. C’est en tous les cas le but de ce conseil consultatif, formé autour et par Roland Ries. Reste à voir les solutions et hypothèses qui seront proposées par la suite. C’est tout notre rapport à notre ville qui pourrait s’en retrouver bouleversé, ainsi que nos façons de vivre à et dans Strasbourg. Et en attendant, prenez soin de vous !