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Menhirs, dolmens et forêt : randonnée sur les traces des Celtes, à moins d’1h de Strasbourg

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On est d’accord, tout rapproche l’Alsace et la Bretagne pourtant si éloignées sur une carte de l’Hexagone. Légèrement chauvines ou encore adeptes d’une cuisine riche et gourmande, leurs points communs sont nombreux. Vous savez peut-être moins que ces régions partagent aussi une partie de l’héritage celte. Loin des menhirs de Carnac, on vous emmène aujourd’hui pour une randonnée dans la forêt de Reinhardsmunster, à moins d’une heure de Strasbourg, pour découvrir de vieilles pierres qui n’ont rien à envier à celles de nos ami(e)s breton(ne)s.

Nous retournons aujourd’hui dans un endroit qu’on aime beaucoup : la forêt qui jouxte le petit village de Reinhardsmunster. Située à quelques kilomètres de Saverne et à moins d’1h de Strasbourg, elle cache secrètement les traces d’un passé très lointain.

Bien avant les châteaux forts, les vestiges que nous allons découvrir dans cette randonnée restent les uniques témoins d’une histoire alsacienne qui a démarré dès l’Antiquité.

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Rando celte reinhardsmunster Julia Wencker (5)
© Julia Wencker / Pokaa

Petite histoire de l'Alsace pré-romaine

Avant de démarrer la balade, revenons un peu sur cette histoire. Les premiers/ères Celtes installé(e)s dans la région appartenaient aux groupes des Éduens et des Séquanes (dès le VIIIe siècle avant J.-C.).

Implanté(e)s essentiellement dans le Sundgau, ils/elles auraient ensuite peuplé la région. Une installation fragilisée par l’arrivée des populations germaniques comme les Suèves (dès -72 avant J.-C.).

Ces groupes originaires d’une zone géographique située entre le Rhin et le Danube ont aménagé le territoire et implanté leurs cultes polythéistes (qui honoraient plusieurs divinités).

Il reste aujourd’hui peu de traces vraiment visibles de leur quotidien mais de nombreux lieux de culte sont assez bien identifiés aujourd’hui par les archéologues. Les Vosges doivent d’ailleurs leur nom à une divinité celtique : Vosegus.

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Les sentiers de la forêt de Reinhardsmunster. © Julia Wencker / Pokaa

C’est ensuite les troupes de Jules César qui ont conquis l’Alsace (dès 58 avant J.-C.), c’est le début de la romanisation de la région. En témoignent encore aujourd’hui les nombreux vestiges de voies romaines qui jalonnent nos villes et nos forêts.

Pendant cinq siècles, les Romains imposeront leurs lois et diffuseront leurs modes de vie. Pour autant, à l’époque, les anciens cultes païens ne disparaissent pas complètement et vivent parfois en symbiose avec les rites romains.

Des vestiges celtes au cœur de la forêt alsacienne

Le départ (et l’arrivée) de cette randonnée se fait au centre du village de Reinhardsmusnter, un petit bourg alsacien. Il est accessible en voiture ou avec un vélo depuis la ville de Saverne (après un petit voyage en train depuis Strasbourg, pour les plus courageux/ses).

On peut toutefois pousser le départ jusqu’à la route forestière qui conduit au Billebaum. Vous y trouverez un petit parking en gravier. On emprunte ensuite un petit pont en bois pour démarrer l’ascension en forêt. L’itinéraire complet est disponible ici.

Le parcours est assez simple et bien indiqué mais il peut être abrupt à certains endroits. On atteint assez rapidement le premier point d’intérêt : le menhir de Sattelfels.

Il s’agit d’une pierre levée de 2,50 mètres de hauteur entourée de mégalithes couchés qui aurait servi de lieu de culte à l’époque celte. On peut y voir des inscriptions, notamment des croix un peu stylisées, qui sont plus récentes et dateraient de la christianisation de la région.

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Le menhir du Sattelfels. © Julia Wencker / Pokaa

La suite du parcours (en suivant le triangle jaune) mène à l’imposante Table des Géants. Il s’agit cette fois d’un dolmen naturel qui aurait également servi de lieu de culte aux populations celtes.

On y devine sur le dessus un bassin (très effacé par l’érosion ou l’humain) qui aurait pu servir à l’ablution. Il a dans tous les cas eu une fonction humaine.

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La Table des Géants. © Julia Wencker / Pokaa

Une randonnée chargée d’histoire

Hormis ces deux monuments impressionnants, c’est tout le parcours qui est chargé d’histoire. On découvre tout au long du sentier des vestiges d’anciennes murailles, mais aussi des bornes kilométriques… Qui rappellent que ces espaces forestiers ont été, contrairement à aujourd’hui, des points de passage stratégiques entre l’Alsace, la Lorraine et le Saint-Empire.

Le menhir de Stattelfels a également longtemps servi de marque frontière entre le territoire de l’abbaye de Marmoutier et le comté de Linange-Dabo. Le rocher du Geissfels, un incontournable du coin, est également situé sur le parcours.

Bien connu pour son pylône électrique, on sait aussi aujourd’hui que sa grotte (aujourd’hui inaccessible) était aussi un lieu de culte celte, notamment grâce à la présence de cupules (petites cavités creusées par l’humain) retrouvées à son entrée.

Enfin, le Billebaum, arbre tricentenaire dont il ne reste que la souche, a vu passer une grande partie de l’histoire de cette forêt. Victime d’une tempête en 1989, il avait alors 350 ans ! Son tronc énorme est le témoin d’un passé qui n’a définitivement pas fini de nous enchanter.

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La souche du Billemaum. © Julia Wencker / Pokaa

Difficulté de la rando : 6/10
Dénivelé positif : 416 mètres
Distance : boucle de 13 km
Durée : environ 4 heures
Y aller : en voiture
Itinéraire complet : Visorando

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Commentaires (2)

  1. Quand tu parles des romains, il aurait fallu écrire « les romain(e)s », n’est-il pas ?
    D’autre part, je pense que « Séquane », pour citer ce peuple celte, ne s’écrit qu’avec un seul « n ».

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