Ce lundi 27 janvier, un jardin mémoriel a été inauguré place des Halles. Un lieu pour se souvenir des victimes de la Shoah grâce à un mur des noms, pour entretenir la mémoire et rendre hommage à l’héritage de l’ancienne synagogue, brûlée par les jeunesses hitlériennes en 1940.
« Situé sur les braises encore ardentes de la synagogue, ce jardin est un sanctuaire et une promesse. » Ce lundi 27 janvier, sous la pluie strasbourgeoise, l’heure était au recueillement place des Halles. En cause ? L’inauguration d’un jardin mémoriel pour se souvenir des victimes de la Shoah, en lieu et place du square de l’Ancienne Synagogue.
Une démarche plus que symbolique, fruit d’une coopération entre la Ville et le Consistoire israélite du Bas-Rhin. Conçue pour rendre hommage aux victimes de la Shoah, elle remet également en lumière l’héritage de l’ancien lieu de culte, incendié par des membres des jeunesses hitlériennes, à l’automne 1940. Une inauguration qui a également une date symbolique : le 27 janvier commémore en effet les 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Un jardin mémoriel comme lieu de mémoire et de transmission
Parce que le propre du fascisme est d’effacer l’histoire et l’existence des peuples opprimés, ce jardin mémoriel a été conçu comme un lieu de mémoire, de recueillement et de perpétuation de l’histoire, pour ne jamais oublier. La maquette en bronze de l’ancienne synagogue trône désormais devant un mur des noms, rendant hommage aux 1 896 victimes bas-rhinoises déportées, ainsi qu’aux 86 personnes exécutées au Struthof.
Ce jardin rend aussi hommage à l’ancienne synagogue, dont la première pierre a été posée sur le quai Kléber en 1896. Incendiée plus de 40 ans après, elle n’a jamais été reconstruite, l’administration locale d’occupation ayant démoli puis dispersé ses pierres en novembre 1941.
Ici, la mémoire ne se cache plus ; elle réclame que l’on transmette ces noms, qui rappellent qu’un jardin est un lieu d’humanité retrouvée. Un jardin qu’on cultivera avec soin, patience et amour, mais aussi exigence et conviction.
Pensé comme un espace ouvert, accessible à toutes et tous, ce jardin mémoriel pourra accueillir des cérémonies, tout en permettant aux communautés de se rassembler pour cultiver le souvenir. Un arbre de Judée a commencé à être planté ce 27 janvier dans « ce lieu chargé de vie et de mémoire » selon Maurice Dahan, président du Consistoire israélite du Bas-Rhin.
Un jardin qui n’attend désormais plus qu’à être cultivé, en plein coeur du centre-ville de Strasbourg. Il connaîtra encore quelques plantations, mais également une mise en valeur du tracé de l’ancienne synagogue et l’installation de plusieurs assises pour pouvoir se poser, l’espace d’un instant. Un projet pour ne jamais oublier notre histoire, pour éviter de la répéter.