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Travailleuses/eurs du sexe : à Strasbourg, une section syndicale pour défendre leurs droits

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Créée en 2020 et active sur le terrain depuis le printemps dernier, la section travail du sexe de la Confédération nationale du travail 67 (CNT 67) compte désormais cinq membres actifs/ves. Son but ? Accompagner les travailleuses du sexe (TDS) bas-rhinoise pour défendre leurs droits et militer en faveur d’une politique de la décriminalisation du travail du sexe.

Accompagnée d’une consœur travailleuse de sexe, Doris rejoint la Confédération nationale du travail 67 (CNT 67) en 2020. Ensemble, elles demandent au syndicat d’ouvrir une section de métier dédié au travail du sexe. Une initiative unique en France, qui sera finalement approuvée par le syndicat.

Pour Doris, le choix de rejoindre la CNT plutôt que de créer son propre syndicat n’est pas anodin : « Elle a un grand historique puisqu’elle a été créée il y a près de 80 ans. Donc elle bénéficie d’une légitimité auprès de l’État et de n’importe quel autre organisme. Mais c’est aussi un syndicat anarcho-syndicaliste, en accord avec nos valeurs politiques. Même sa gestion est anarchiste, il n’y a pas de hiérarchie nationale, chaque syndicat qui en fait partie est indépendant. Le pouvoir et les prises de décisions se font à la base, en local. »

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Aujourd’hui, Doris et sa consœur ont été rejoints par trois autres personnes et multiplient les actions de terrain pour se rendre visibles en participant notamment au traditionnel défilé des travailleurs/euses le 1er mai, en prenant part au cortège de la Marche des Visibilités 2024, ou encore en organisant une projection-débat et un rassemblement à l’occasion de la Journée internationale des luttes des travailleurs/euses du sexe, pour la toute première fois à Strasbourg.

Cornelia (Doris) et Eva CNT67 Section TDS
© Caroline Alonso Alvarez / Pokaa - Doris et Eva, co-fondatrices de la section syndicale TDS de la CNT67

Accompagner les TDS bas rhinois(e)s et s’auto organiser

« Ça c’est le travail visible. » commente Doris. Mais en coulisses, un groupe de travail TDS interne au syndicat regroupant aussi d’autres membres non TDS, mais qui disposent de compétences utiles pour la lutte syndicale, par exemple en informatique ou en droit du travail.

La section TDS peut donc accompagner n’importe quel/quelle TDS exerçant dans le Bas-Rhin, pour défendre ses droits. « Légalement en France, il n’y pas de patrons qui exercent dans le travail du sexe. Donc nous sommes forcément à notre compte, mais il faut faire valoir nos droits auprès des organismes sociaux et face à l’État, ou se défendre contre le cyberharcèlement, ça sert à ça l’autodéfense. » détaille Doris.

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© Maksym Toussaint / Pokaa

La section syndicale peut ainsi porter des procédures judiciaires et même soutenir financièrement le/la concerné(e) si c’est nécessaire. Et cette dernière est ouverte à tous/tes, une seule condition est nécessaire : être TDS.

« S’il y a des collègues TDS, homme, femme, trans, n’importe quelle personne qui exerce un travail du sexe sous quel que forme que ce soit, dans la rue ou sur Internet et que ça l’intéresse de s’organiser pour défendre nos droits et mieux mener nos luttes, nous sommes là et elle peut nous rejoindre. Bienvenu(e)s, plus on sera, mieux on pourra lutter ! » lance la cofondatrice de la section syndicale.

Il est possible de rentrer en contact avec la Section TDS de la CNT67 via leur page Facebook, leur compte Instagram ou en écrivant à l’adresse mail suivante : [email protected].

Considérer le travail du sexe comme n’importe quelle autre activité

Au-delà de l’accompagnement des TDS sur le terrain, les militant(e)s défendent une vision politique à plus long terme : faire entrer le travail du sexe dans la Code du travail français. « On lutte contre la législation qui est en place actuellement et qui est extrêmement répressive. » En France, les personnes qui se prostituent ne sont pas pénalisées et le délit de racolage a été supprimé depuis 2016. Mais la loi punit toute personne ayant recours à ces services, ainsi que le proxénétisme ou le fait détenir, exploiter, ou financer un lieu de prostitution.

« Notre but, c’est d’arriver à lever toute répression du travail du sexe, à le décriminaliser et de parvenir à le faire sortir du Code pénal, et qu’il soit rattaché au Code du travail avec les mêmes obligations et les mêmes droits que pour toutes les autres activités professionnelles. » explique Doris. Autrement dit, que n’importe quel/lles TDS puisse exercer son activité au même titre que n’importe quelle autre profession. 

Section syndicale TDS CNT67
© Capture écran du compte Facebook CNT STP 67 - Section TDS

« Il n’y a pas de lutte féministe sans les putes ! »

Pour la cofondatrice de la section syndicale, la lutte en faveur des droits des TDS est une lutte féministe : « Il n’y a pas de lutte féministe sans de lutte des putes ! » Elle précise cependant que ses membres s’inscrivent dans une démarche intersectionnelle, puisque la plupart des TDS se trouvent bien souvent à l’intersection de plusieurs discriminations. 

Doris pointe notamment le fait qu’un bon nombre de ses collègues sont migrant(e)s, sans papier, ou racisé(e)s : « C’est aussi une lutte antiraciste et anti xénophobie, anti homophobie, etc. Il y a une connexion avec d’autres luttes et nous sommes aussi là pour les défendre. » Par conséquent, les membres de la section sont régulièrement en lien et collaborent avec les collectifs féministes intersectionnels locaux comme le BRIF ou l’Assemblée féministe.

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