L’association Alsace États-Unis organisait ce matin un petit déjeuner pour suivre en direct les résultats de l’élection présidentielle américaine. Dans une salle de la Maison Kammerzell, plusieurs dizaines de personnes ont ainsi pu assister à la victoire du candidat républicain, et on y était.
« It’s not over. » Portable en main, l’œil rivé sur le live de CNN, les partisan(e)s de Kamala Harris espèrent encore une victoire de leur candidate. Sur l’écran de télévision, la carte des États-Unis se colore pourtant en rouge, la couleur du Parti républicain. Une américaine explique à un français de l’assistance : « Elle peut encore gagner, mais c’est très peu probable. »
Finalement, c’est un Donald Trump souriant qui apparait à l’image et annonce être élu 47ᵉ président des États-Unis d’Amérique. À Strasbourg, les visages se font un peu plus graves.
La Maison Kammerzell accueillait, ce matin, une centaine de personnes pour le traditionnel déjeuner des élections américaines. Tous les quatre ans, l’association Alsace États-Unis invite ainsi les américain(e)s résidant en Alsace, ainsi que les alsacien(e)s passionné(e)s par les States à venir suivre en direct la « la nuit électorale ». Rendez-vous était pris dès six heures, minuit outre-Atlantique, pour vivre ce moment historique.
« Hier, j'avais encore bon espoir, mais ce matin… »
Dès sept heures du matin, il apparait assez clairement que le vote ne sera pas favorable à Kamala Harris. Ancienne professeure d’anglais et membre de l’association Alsace États-Unis, Anne-Marie Kastner affiche fièrement un badge à l’effigie de la candidate démocrate. « Hier, j’avais encore bon espoir, mais ce matin… » La Strasbourgeoise, décrit une campagne électorale « navrante » et se dit « totalement dépassée » par le vote Trump.
« Je constate que comme pour Clinton il y a huit ans, quand on est une femme, c’est difficile de faire campagne, mais quand on est une femme noire, c’est mission impossible. »
Élodie Ngambi-Page, fait le même constat : « En tant que femme noire, j’ai vu l’arrivée de Kamala Harris dans la campagne comme quelque chose de positif. Mais être une femme et être noire, je pense que c’est encore trop pour beaucoup d’Américains. L’élection de Barack Obama montrait que le racisme avait reculé, mais là, on voit qu’il y a surement toujours trop de misogynie. »
Si Élodie se dit, malgré tout, inspirée par la candidate démocrate, l’élection de Donald Trump l’inquiète : « J’ai peur que cela donne des idées et de la crédibilité à d’autres candidat(e)s de ce genre ailleurs dans le monde. »
« Pour toutes les populations qui dépendent de la politique américaine, ça va être très dur »
« La victoire de Donald Trump, c’est un peu la douche froide », explique Wahiba Khenifi. L’Alsacienne ne comprend pas comment les américain(e)s peuvent réélire l’homme d’affaires après l’assaut du Capitole. En 2021, des partisans du président, alors sortant, avaient envahi le siège du congrès des États-Unis pour contester sa défaite.
« Je pense aux peuples Palestinien et Ukrainien, pour toutes les populations qui dépendent de la politique américaine, ça va être très dur. » Embrassant la salle du regard, elle se dit surprise du calme qui y règne. « Les américains ici n’ont pas l’air foncièrement inquiets, mais je ne sais pas si c’est rassurant. »
« On savait que Trump pouvait gagner, ce n’est pas qu’on est moins déçus, mais on s’y attendait. » Renée Meyer, une américaine installée à Strasbourg, explique ainsi le calme emprunt de gravité qui règne dans l’assemblée. Inquiète, elle l’est pourtant. « C’est assez dur pour moi. Dans dix jours, je retourne aux États-Unis et je ne vais pas du tout pouvoir parler de cette élection. »
Elle décrit une Amérique profondément divisée où, même en famille ou entre amis, on réfléchit à deux fois avant d’évoquer les sujets politiques. « En plus, je viens d’apprendre qu’il est possible qu’on nous retire le droit de voter aux élections. Même mon père m’a dit qu’il trouvait ça anormal que les expatrié(e)s puissent voter. »
« Trump me fait peur »
Michèle Huntz rentre tout juste de Floride, où elle a pu suivre les derniers jours de la campagne. La présidente de l’association Strasbourg amitiés USA fait le même constat : « J’étais surprise par l’ambiance, beaucoup de gens semblaient se désintéresser de l’élection. Pourtant, les américains se sont mobilisés pour aller voter, peut-être que tout simplement, ils n’osaient pas en parler. »
En tant qu’Européenne, elle se dit inquiète du retour au pouvoir de Donald Trump. « J’ai des amis républicains, des gens très bien, mais Trump me fait peur. »
Je suggère à cette classe de privilégiés de retourner dans leur pays d’origine et de poser la question, à savoir pour quelles raisons les Américains ont voté pour Trump.
Belote après Clinton Vs Trump et Rebelote après Royal Vs Sarkozy en France !
Outre le débat du vote homme Vs femme, je veux dire par là qu’à force d’être mis dans des non choix entre candidat pas assez progressiste et favorable au bas peuple Vs candidat ultra réactionnaire et raciste, les électeurs choisissent le pire….
Si au moins ça pouvait servir de leçon pour l’avenir afin que les candidats soient très progressistes