Le 16 octobre dernier, et après plus d’un an d’enquête autour de la disparition de Lina, le procureur de la République de Strasbourg annonçait que le corps de l’adolescente de 15 ans avait été retrouvé. Si le principal suspect s’est suicidé cet été, beaucoup de questions restent en suspens. Aujourd’hui, on vous propose de revenir sur les sept dates clés de cette affaire, après les premiers résultats de l’autopsie dévoilés hier après-midi.
En ce vendredi 25 octobre, c’est une autre étape que vont devoir franchir les proches de Lina, adolescente âgée de 15 ans au moment de sa disparition. En effet, les obsèques de la jeune femme ont lieu aujourd’hui, à Plaine, dans le Bas-Rhin. Une cérémonie religieuse est organisée à 14h, avec retransmission sonore à l’extérieur de l’église pour le public, avant l’inhumation au cimetière dans la plus stricte intimité.
En parallèle, l’enquête est toujours en cours, avec un objectif : comprendre ce qu’il s’est passé.
Pour cela, une autopsie du corps de Lina a été réalisée il y a quelques jours, et les premiers résultats ont été dévoilés. Pour tout comprendre, on vous propose de revenir sur les 13 mois de cette terrible affaire, avec sept dates clés.
Le 23 septembre 2023 : Lina disparaît
Ce jours-là, Lina, 15 ans, quitte le domicile familial situé à Plaine aux alentours de 11h, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin). Elle doit alors marcher trois kilomètres, pour prendre un train direction Strasbourg, et rejoindre son petit ami. Ne la voyant pas arriver, il décide de contacter la mère de l’adolescente. Le téléphone de Lina arrête de borner à 11h22.
Plus tôt dans cette même matinée, en Allemagne, le principal suspect, Samuel Gonin, est filmé dans une station essence. Il est seul et vole du carburant. Entre 11h20 et 11h26, sa Ford Puma est localisée à côté du lieu de la disparition de la jeune fille. Une heure plus tard, la voiture s’arrête également à Anould (Vosges), avant de faire deux autres arrêts en Haute-Saône et dans le Morvan, un massif de montagnes.
Après sa disparition, plusieurs battues sont organisées et les proches de Lina se mobilisent, sans résultats. Une information judiciaire est ouverte le 1er octobre 2023, pour des chefs d’enlèvement et de séquestration criminelle.
Le 22 janvier 2024 : Samuel Gonin est arrêté
Samuel Gonin est arrêté par les douanes près de Narbonne, à 850 kilomètres du lieu de la disparition de Lina. Une arrestation qui n’a rien à voir avec cette affaire, mais qui est la conséquence d’un refus d’obtempérer. Il est ensuite remis en liberté, sous contrôle judiciaire. Sa voiture, la Ford Puma, est placée à la fourrière.
Le 26 juin 2024 : une voiture est analysée
Grâce à plusieurs vidéos et des recherches approfondies, les enquêteurs/rices de la section de recherche de Strasbourg vont identifier, début juin, un véhicule suspect dans l’affaire Lina : une Ford Puma. Coup de chance, elle est toujours à la fourrière de Narbonne. Le 26 juin, elle est déplacée pour être analysée à l’IRCGN, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
Le 10 juillet 2024 : le principal suspect se suicide
Alors que l’enquête avance, le principal suspect, Samuel Gonin, âgé de 43 ans et père de deux enfants, se suicide à son domicile, à Besançon. Il laisse une lettre, sans parler de Lina, et explique : « J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité. Je dois partir. Je ne sais pas me contrôler. » Il ne pourra donc jamais répondre de son acte présumé dans un procès…
Deux semaines plus tard, du côté de la Ford Puma, des premiers éléments apparaissent. Les données de la voiture permettent aux enquêteurs/rices de valider une information très importante : ce véhicule se trouvait bien sur le lieu de la disparition de Lina, au moment où l’adolescente de 15 ans se dirigeait vers la gare.
De plus, le parquet de Strasbourg annonce dans un communiqué que le « profil génétique » de Lina a été retrouvé dans ce même véhicule… C’est, à l’époque, « une avancée majeure » qui « devrait permettre de localiser Lina », selon les mots de Yolande Renzi, procureure de Strasbourg.
Le 30 juillet 2024 : des recherches sont réalisées sur le terrain
Comme expliqué au début de cet article, le jour de la disparition de Lina, Samuel Gonin avait fait plusieurs arrêts. C’est la piste suivie par les enquêteurs/rices. Des recherches sont alors organisées dès le 30 juillet et pendant plusieurs jours, à Anould, puis à Saulx et dans le Morvan. Mais aucun résultat ne ressort de cette investigation.
Le 19 septembre 2024 : l'ADN de Lina est retrouvé sur des cordes
Au milieu du mois de septembre 2024, le nouveau procureur de la République de Strasbourg (par intérim), Alexandre Chevrier, annonce que l’ADN de la jeune fille et celui du principal suspect ont été retrouvés sur deux cordes dans le coffre de la voiture.
Une information qui se rajoute à une autre, dévoilée en juillet 2024 : le sac à main de Lina a été retrouvé dans la boîte à gants de la Ford Puma de Samuel Gonin, « lequel contenait diverses affaires : un miroir, des faux cils, de la colle à faux cils, la coque de son téléphone portable et ses écouteurs », révèle le procureur.
La suite, on la connait. Le corps de Lina est retrouvé milieu octobre dans la Nièvre, « dans une zone boisée et isolée dans la région de Nevers », un épilogue qui n’est pas celui espéré. L’annonce est faite par Alexandre Chevrier, dans un communiqué. Il explique : « Le corps a été retrouvé immergé dans un cours d’eau situé en contrebas d’un talus. » Puis : « Les analyses génétiques effectuées en urgence ont permis de confirmer qu’il s’agit du corps de Lina. »
En parallèle, les avocats des parents de la victime avaient eux aussi partagé quelques mots : « Leur douleur est immense. » Me Correla et Me Airoldi expliquaient également que les parents restaient « dans l’attente des rapports des experts dépêchés sur le lieu de la découverte. »
Le 24 octobre 2024 : l'autopsie révèle des résultats partiels ?
Hier, jeudi 24 octobre, plusieurs médias, dont RTL et Le Parisien, ont révélé des résultats partiels de l’autopsie effectuée sur le corps de Lina, des informations qui sont très loin d’être définitives. Ils expliquent notamment que l’asphyxie est indiquée comme cause de la mort possible, mais pas certaine – des analyses complémentaires doivent encore être menées.
De plus, le procureur de la République de Strasbourg par intérim, Alexandre Chevrier, a déclaré dans un communiqué ce vendredi : « Les expertises médico-légales se poursuivent de manière active et toute conclusion sur les causes de la mort est prématurée à ce stade. »
Plusieurs médias évoquent également l’utilisation d’un « sac plastique », là encore, tout comme pour l’asphyxie, le procureur indique qu’une « telle information ne repose en l’état sur aucun élément du dossier et doit par conséquent être considérée comme infondée ».
En parallèle, plusieurs questions continuent de rester en suspens… Depuis quand Lina est-elle décédée ? Pourquoi dans la Nièvre, à 600 kilomètres du village de Plaine ? Samuel Gonin est-il le vrai responsable ? Était-il seul ? L’enquête continue. Mais en attendant, toutes nos pensées vont à la famille de la jeune femme.