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Comment sont recyclés nos habits ? De la benne à une boutique, on a suivi leur parcours en Alsace

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Si vous fréquentez la friperie Le Léopard à Strasbourg ou encore les boutiques Label Fripe, vous vous êtes peut-être déjà demandé comment toutes ces pépites vintage et trésors vestimentaires arrivaient en rayon. Gérés par l’entreprise à but socioprofessionnel Relais Est, ces articles sont l’aboutissement de tout un processus de collecte à échelle régionale. Pour vous raconter tout ça, nous sommes allé(e)s mettre le nez dans les coulisses du centre de tri de Wittenheim, à 1h15 de Strasbourg, qui réceptionne, valorise et redistribue les dons de textiles.

Le Relais Est, société coopérative et participative, a fêté cette année ses 30 ans. L’entreprise, actrice de l’économie sociale et solidaire, se consacre depuis trois décennies à collecter, réemployer, recycler ou encore valoriser les dons déposés dans les 1 650 bornes de collectes, réparties entre l’Alsace et la Franche-Comté.

Pour trier ces 7 300 tonnes de dons annuels, comprenant vêtements, chaussures, petite maroquinerie et linge de maison, ce sont pas moins de 200 employé(e)s qui œuvrent, dont 40% en insertion. Outre la revalorisation textile et la réduction des déchets, l’objectif de l’entreprise est de garantir par la suite un emploi pérenne aux personnes en situation d’exclusion, en assurant leur suivi.

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Relai Est Wittenheim friperie habits  (38)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Nous sommes allé(e)s à la rencontre de tout ce petit monde, pour suivre le voyage des dons, depuis leur dépôt en benne, jusqu’à leur mise en rayonnage dans les différentes boutiques Relais Est : les Léopard de Strasbourg et Mulhouse, axées sur le vintage, mais aussi La Coopette Kaléidoscoop au Port du Rhin, et les 11 boutiques Label fripe réparties entre l’Alsace et la Franche-Comté, proposant quant à elles une sélection familiale de toutes marques et époques.

Étape 1 : le don

Vous avez décidé de trier votre armoire un peu encombrée ? Direction la benne du Relais Est la plus proche de chez vous, que vous pouvez trouver ici.

Vêtements, chaussures liées, petite maroquinerie et linge de maison sont acceptés, à condition qu’ils soient propres, secs, et emballés dans des sacs ! Car les bornes sont ensuite vidées à la main, et cela facilite grandement le travail. Et surtout, si une pièce est souillée, cela lui permet de ne pas salir les autres.

Lorsque la borne est pleine à craquer, on attend un peu pour donner. Vous pouvez aussi directement déposer vos dons dans les différentes boutiques, et même venir directement au relais pour les grosses quantités.

Relai Est Wittenheim  (75)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Étape 2 : direction Wittenheim

Les sacs sont récupérés un à un par des chauffeurs/ses collecteurs/rices, qui sont une dizaine sur le territoire. Chaque jour, ils/elles partent tôt le matin pour ouvrir les bennes, récupérer les dons et les rapatrier au centre de tri de Wittenheim. Une fois arrivées sur place, les camionnettes sont pesées, et le déchargement s’effectue à l’arrière du bâtiment.

Relais Est Wittenheim  (15)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Étape 3 : c’est parti pour le tri

C’est le moment où les sacs arrivent sur la ligne de tri. Des « craqueurs » et « craqueuses » ouvrent les sacs qui défilent sur les tapis, et trient les pièces par catégories en les mettant dans différentes cages : laine, coton, chaussures…

Relais Est Wittenheim  (54)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Les différentes cages sont ensuite retriées à la main pour vérifier la qualité des objets, et déterminer la suite de leur parcours. Environ 58% des dons sont réemployés et vendus dans les différentes boutiques Relais Est et à l’export, 30% sont recyclés sous forme de chiffons, 10% servent de combustible énergétique. Finalement, seule 2% de la collecte constituent du déchet ménager !

Relais Est Wittenheim  (62)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Étape 4 : du réemploi solidaire

Ensuite, les vêtements et autres textiles réemployés vont connaître différentes destinations. Une partie rejoindra les rayonnages des boutiques Léopard et Label Fripe, où vous pourrez chiner les pépites de vos rêves.

Une autre partie sera envoyée à l’étranger, et notamment en Afrique, pour répondre aux besoins des différentes populations. Le continent n’est pas doté des mêmes systèmes de production que chez nous : y envoyer une partie des dons, c’est la garantie de répondre aux besoins sur place, d’envoyer les pièces auxquelles les habitant(e)s ont difficilement accès, et de faire une action solidaire.

Enfin, le Relais Est étant membre du réseau Emmaüs, il dépose chaque semaine 150 pièces sur la plateforme solidaire en ligne Label Emmaüs, qui revend de nombreux objets de seconde main.

Relai Est Wittenheim  (82)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Étape 5 : et ce qui ne va pas ?

Parfois, les pièces sont trop abîmées pour être réemployées en l’état. Plusieurs alternatives permettent de valoriser ces vêtements, qui peuvent cacher un grand potentiel. Les pièces de belle facture, mais trop abîmées ou sales, pourront passer entre les mains des services de buanderie ou de réparation, car le Relais dispose d’une cordonnerie et de couturiers/ères.

Relai Est Wittenheim couture machine à coudre  (33)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Depuis 2021, la collection des surcyclés a vu le jour : avec de beaux tissus, des tabliers de grand-mère ou des bleus de travail, une designeuse travaille à la conception de pièces telles que des bobs, des bananes ou des crop-tops. On retrouve aussi des vestes en jean intemporelles, agrémentées de nouveaux cols ou empiècements colorés.

Les collections sont conçues et prototypées dans l’atelier interne, avant de partir en production auprès d’une petite entreprise locale, mais aussi en partenariat avec l’ESAT (Établissement et service d’accompagnement par le travail) de Dannemarie, où les travailleurs/ses handicapé(e)s cousent chouchous, trousses de toilette ou encore lingettes démaquillantes.

Relais Est Wittenheim  (15)
© Marie Goehner-David / Pokaa

Les vêtements en mauvais état sont recyclés en chiffons industriels, revendus au kilo à des partenaires dans plusieurs domaines : carrosserie, chimie, peinture, imprimerie, mécanique, etc. Une autre partie sera vendue à des entreprises qui les transformeront en isolant. Et enfin, le reste servira de combustible énergétique.

Étape 6 : sensibiliser, s’informer

Savez-vous qu’il est possible de visiter gratuitement le centre de Wittenheim ? Si vous voulez en savoir plus, c’est par ici. Le Relais assure des visites pour les groupes de 10 personnes et plus.

Et pour continuer de sensibiliser, l’entreprise propose des ateliers dans les établissements scolaires, dans le cadre d’événements d’entreprises, ou encore dans des centres commerciaux. Upcycler, réparer, créer son tote bag, ou encore faire le « jeu du tri » : autant d’activités possibles pour continuer à valoriser le textile existant et réduire ses déchets.  

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Commentaires (1)

  1. Je suis tout à fait d’accord pour ce recyclage mais j’ai vu dernièrement un reportage africain où ils disaient crouler sous les vêtements qui finissaient par polluer leurs plages……?

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