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Après les Jeux paralympiques : l’Alsacien Benoît Chevreau, gardien et médaillé d’or en cécifoot

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Aux Jeux paralympiques de Paris, sept Alsacien(ne)s nous ont fait vibrer durant les 12 jours de compétition. On est donc parti à la rencontre de certain(e)s, pour découvrir et raconter leurs histoires. On commence avec Benoît Chevreau, gardien valide de l’équipe de France de cécifoot, championne paralympique.

« Je fais du foot depuis que j’ai 5 ans, j’ai essayé d’arrêter, ça n’a jamais marché (rires)En interview, Benoît Chevreau est rafraîchissant. Comme s’il n’en revenait pas encore d’avoir une médaille d’or autour du cou, après la performance de l’équipe de France de cécifoot, championne paralympique à Paris [c’est d’ailleurs toujours le cas, ndlr].

Avant cette performance suivie par toute la France à la fin de l’été, le Mauricien de 35 ans a débuté le foot quand il n’était encore qu’un enfant. À ses 11 ans, il passe du terrain aux cages, un peu par hasard, gardant les buts de la sélection des jeunes de l’Île Maurice. Arrivant en Alsace en 2007 au moment de sa majorité, il passe par plusieurs clubs, et est même devenu depuis 3 ans le gardien de l’équipe de futsal du Racing Club de Strasbourg.

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Je suis rentré dans les cages un peu par hasard à 11 ans, je n’en suis jamais ressorti.
Benoît Chevreau, gardien de l'équipe de France de cécifoot

Mais ce qui est devenu son grand amour, là encore par hasard, c’est le cécifoot. Arrêtant le foot à 11 en 2015, fatigué du milieu et de ses valeurs, il pensait tirer un trait sur sa carrière.

Sauf que la même année, un de ses proches crée une section de cécifoot à Schiltigheim. Ils ont besoin d’un gardien, alors il saisit la balle au bond. Dès 2016, il est sélectionné en équipe de France et il ne quitte plus le club. C’est le début de l’histoire.

benoit chevreau cécifoot
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Gardien, un poste où il faut être « un peu maso »

Au cécifoot, Benoît Chevreau occupe un poste clé : il est gardien. Sans handicap, c’est le seul voyant de l’équipe. Son rôle ? « Arrêter des buts (rires), mais surtout donner des informations supplémentaires à mon équipe. Je dois faciliter la prise de décision de mes coéquipiers ; c’est comme le foot classique, mais on parle encore plus. »

Il faut avoir une certaine philosophie dans les buts ; on dit souvent que le gardien est un peu maso.
Benoît Chevreau, gardien de l'équipe de France de cécifoot

Une position qui lui plaît : « J’ai un caractère assez observateur donc j’aime le fait de voir le jeu de derrière. Mais ce qui me botte le plus, c’est le duel psychologique avec l’attaquant. » Un poste de gardien qui a beaucoup évolué au cécifoot : « C’est devenu un mélange entre du foot à 11 et du futsal : il faut être très très vif sur sa ligne, pour contrer l’aléatoire. »

benoit chevreau cecifoot
© Céline Chevreau de Montléhu / Documents remis

L'attente d'une sélection aux Jeux, pour prendre sa revanche de Tokyo

Si en débutant le cécifoot, Benoît Chevreau n’avait jamais envisagé de faire les Jeux, il a tout de même connu la blessure d’une non-sélection pour ceux de Tokyo, en 2021 : « Je l’ai très très mal vécu, parce que depuis 2019, je m’étais engagé à fond pour ça. » Il a même envisagé de raccrocher les crampons, mais il a persévéré : « Tant que je suis appelé, je me donne à fond et je continue. » Et il a eu raison quand on voit aujourd’hui son palmarès.

Il a déjà remporté un titre de champion d’Europe en 2022 mais surtout, il s’est donné les moyens de faire ses premiers Jeux, à 35 ans : « Aujourd’hui, j’ai une grande chance d’avoir un environnement qui me permet de performer à ce niveau. J’ai aussi engagé des coachs personnels pour travailler plus en détail certaines choses, pour être prêt quand il le faut. » Une fois la sélection apprise en juillet, c’est le soulagement, même si le pudique Benoît ne l’avoue pas. Maintenant, place aux Jeux.

Une compétition qui lui a donné des frissons pour plusieurs générations

Si parler de lui et de son parcours lui est parfois difficile, la voix de Benoît Chevreau ne se tarit plus lorsque l’on évoque son aventure olympique. À partir de ce moment-là, un énorme sourire apparaît sur son visage et ne disparaît plus.

Il n’est clairement pas redescendu sur Terre, toujours dans son rêve : « À Paris, c’était immense, j’ai encore des frissons quand j’en parle. Plus les jours passent et plus je ressens qu’il me manque quelque chose. C’est un truc qu’on ne revivra plus. »

Ce sont des images qui resteront à vie. Peut-être un jour, j’arriverais à mettre des mots sur ce que j’ai vécu.
Benoît Chevreau, gardien de l'équipe de France de cécifoot

Si l’équipe de France avait pu constater l’engouement lors des Jeux olympiques, les joueurs ne savaient pas si l’ambiance allait être la même pour les paras. Réponse obtenue dès le premier match : « On s’est dit “wow” ! Le premier match dans l’arène du Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel, avec des dizaines de milliers de personnes… c’était incroyable. On espérait que ça allait être énorme, mais on ne savait pas à quel point. » Pour ne rien gâcher, la France l’emporte 1-0 face à la Chine.

D’un point de vue personnel, Benoît Chevreau a disputé le deuxième match, face au Brésil. Malgré la défaite, il profite d’une ambiance de fou, face à la meilleure équipe du monde [quintuple et unique champion paralympique en titre, à ce moment-là, ndlr]. Il sort du match « complètement rincé avec la tension », et il sent qu’il pourrait peut-être davantage aider son équipe depuis le banc.

benoit chevreau cecifoot
© Céline Chevreau de Montléhu / Document remis

La victoire d'un collectif, dans ce qui est devenu plus que du sport

Car la victoire de l’équipe de France, c’est surtout celle d’un collectif. Benoît Chevreau l’affirme, il sentait déjà qu’ils étaient capables de faire un coup : « J’ai toujours eu ce sentiment que le collectif allait faire une médaille aux paras. » Une juste récompense pour le groupe : « Ça fait neuf ans qu’on joue ensemble, ça fait neuf ans qu’on se connaît, on vit des choses fortes ensemble. »

Alors derrière le banc, lors de la demi puis de la finale, il encourage ses coéquipiers ; de ses propres mots « une expérience aussi intense que si j’avais joué sur le terrain ». La séance de tirs au but irrespirable face à l’Argentine, où toute la France retient son souffle, l’a particulièrement marqué. Et pour une fois, l’équipe de France sort gagnante, devenant championne paralympique dans une ambiance de dingue.

Individuellement, évidemment que j’aurais aimé être sur le terrain. Mais collectivement, la médaille d’or devant la Tour Eiffel, personne ne pourra me l’enlever.
Benoît Chevreau, gardien de l'équipe de France de cécifoot

Car cette victoire, c’était aussi un peu plus que du foot : « On avait aussi un enjeu sociétal : c’était de montrer à la France que le cécifoot, c’est aussi du foot. Ce sont des joueurs en situation de handicap, mais qui réussissent à faire du foot de façon extraordinaire et ça reste plaisant à voir. Ça, c’était magique, je suis content que ça se soit vu au niveau national. »

Et les gens ont réagi très positivement à toute cette aventure : « Ceux que l’on croise nous disent que ça leur a fait penser à France 98 [première victoire française en Coupe du Monde, à la maison, ndlr]. Dans ce sport, nous on aime partager au public ce que l’on ressent sur le terrain. Et là, ce qu’on a partagé, ça nous est revenu 200 fois plus fort. Pfff… ». Là encore, l’émotion revient telle une vague, et les mots lui manquent.

La suite ? Développer le cécifoot et le sport paralympique

Aujourd’hui, Benoît Chevreau n’a encore vu aucun match de la compétition. Tout est allé tellement vite que les joueurs de l’équipe de France ne se sont pas encore revus après la victoire. D’où le besoin de se poser et savourer, pour le futur ex-gardien de l’équipe de France : « Je pense que le corps ne veut plus forcément, il y a une page qui se tourne aussi. En plus, quand on a vécu ça, je ne sais pas si j’ai envie de repartir. »

Benoît Chevreau souhaite donc retrouver ses proches et profiter un peu de la vie et de sa médaille d’or, jamais très loin de lui. Avant de, pourquoi pas, tenter de développer le cécifoot en se servant de l’élan créé par les Jeux : « Il faut réussir à attirer les partenaires privés et les collectivités. Il faut développer tout le sport paralympique, en Alsace comme en France. Il y a un vrai engouement, il faut maintenant faire vivre ça tous les ans. » Parce que le sport paralympique se vit toute l’année.

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