Ces derniers jours, l’enquête autour de la disparition de Lina s’est accélérée, 10 mois après le début de l’affaire. Les recherches ont repris mardi 30 juillet dans les Vosges, pour retrouver l’adolescente de 15 ans, sans résultats pour le moment. Une mobilisation qui intervient après l’identification d’un suspect, Samuel G., qui s’est suicidé depuis. Explication.
Depuis le 23 septembre dernier, les proches de l’adolescente cherchent des réponses. Originaire de la vallée de la Bruche, Lina, 15 ans, avait disparu sur le chemin qui relie la gare de Saint-Blaise-la-Roche et son village de Plaine (RD350), situé dans le Bas-Rhin.
Ce jour-là, elle avait quitté le domicile familial aux alentours de 11h, pour prendre un train direction Strasbourg, et rejoindre son petit ami – elle ne serait pas montée dans le train. Ne la voyant pas arriver, il avait décidé de contacter la mère de la jeune femme.
Des vastes opérations de recherche lancées le 30 juillet
Depuis cette date, des battues ont été organisées, des appels à témoins ont été lancés, des véhicules et des domiciles ont été fouillés. En mars dernier, et malgré plusieurs petits rebondissements, l’enquête piétinait mais plusieurs gendarmes travaillaient toujours exclusivement sur cette affaire.
En parallèle, la mère de l’adolescente avait annoncé la création d’une association (Bonnes étoiles de Lina) avec un souhait : « Faire ce qui est possible pour le retour de Lina. »
Disparition de Lina : 6 mois après, où en est l’enquête ?
Et depuis le mardi 30 juillet, l’enquête a pris un nouveau tournant. Les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg mènent depuis le début de la semaine de vastes opérations de fouilles. Mardi à Plaine, puis mercredi dans la forêt communale d’Anould (à 25 minutes en voiture de Gérardmer). L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) est également sur place, tout comme le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG).
De plus, hier, jeudi 1er août, une unité de Fouilles opérationnelles spécialisées (FOS) a rejoint la mobilisation dans ce même périmètre, désormais élargi. C’est une unité du génie de l’armée de terre – sollicitée pour rechercher des corps enterrés ou enfouis.
Le principal suspect, père de deux enfants, s'est suicidé
Une nouvelle mobilisation qui intervient après le suicide de Samuel G. – qui pourrait être lié à la disparition de Lina. Pourquoi ? Car en juin, un véhicule signalé volé a été retrouvé par les enquêteurs/rices dans une fourrière du sud de la France. Il était recherché car il figurait sur une liste de voitures aperçues dans le secteur de La Plaine au moment de la disparition de Lina.
Une voiture conduite, d’après plusieurs sources, par l’homme de 43 ans en janvier 2024 lors d’un refus de contrôle douanier (à cette époque, il est alors placé en détention provisoire, puis condamné à 15 mois de prison avec sursis).
Et c’est dans ce véhicule que l’ADN de l’adolescente a été retrouvé il y a quelques jours, après le suicide du principal suspect par pendaison dans son appartement de Besançon, le 10 juillet. Un acte commis, d’après plusieurs sources, en réponse à la saisie de la voiture volée.
Père de deux enfants et séparé, il devait également être jugé le 22 juillet dernier. La raison ? Il avait commis des vols avec violences pendant l’été 2023. Il avait également fait des séjours en hôpital psychiatrique et aurait déjà fait plusieurs tentatives de suicide. Avant de mettre fin à ses jours, il a notamment adressé une lettre d’excuses à ses fils, sans évoquer Lina, d’après Midi Libre :
« J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. Je souffre trop, c’est mieux ainsi. »
De plus, ce sont les résultats récents de l’analyse des données du GPS de cette voiture volée qui a entraîné ces nouvelles fouilles dans cette zone forestière des Vosges. C’est ce qu’indique Yolande Renzi, procureure de la République de Strasbourg, dans un communiqué : « L’analyse de la géolocalisation de ce véhicule volé a pu mettre en évidence qu’il se trouvait non loin du point de disparition de la jeune Lina en septembre dernier. »
Il est trop tôt pour « tirer des conclusions définitives »
Jeudi après-midi, Alexandre Chevrier, le procureur de la République adjoint de Strasbourg, a également expliqué qu’un « important travail d’enquête reste à accomplir pour parvenir à la manifestation de la vérité ». Il poursuit : « Les investigations récentes ont conduit les enquêteurs sur la piste d’un homme de 43 ans », mais « il ne peut, à ce stade, être tiré de conclusions définitives sur son implication dans la disparition de Lina. »
C’est donc la piste d’une mauvaise rencontre qui se dessine. Néanmoins, nous avons appris, le samedi 3 août, que de nouvelles recherches n’étaient pas au programme après quatre journées de mobilisation sur le site d’Anould – aucune trace de Lina n’a été retrouvée dans ce cette période.