Ils s’appellent Toundra et Bolchoï, et leur arrivée à Sainte-Croix date du 3 juillet. Couple de pygargues à queue blanche – l’espèce d’aigle le plus rare sur notre territoire –, ces deux majestueux rapaces ont fait le lendemain leur entrée dans leur nouvelle volière : une des plus belles et grandes d’Europe.

Un relâcher important pour le parc qui œuvre pour la protection et la réintroduction de cette espèce, longtemps disparue du territoire français… Découverte d’un oiseau qui a choisi la Moselle pour y déployer à nouveau ses ailes.

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Qui sont ces aigles des mers ?

En danger critique d’extinction (et inscrite sur la liste rouge de l’UICN – l’Union internationale pour la conservation de la nature), on peut dire que l’espèce bat de l’aile…

Chassant, ou pêchant majoritairement près des zones humides, l’aigle des mers a doucement disparu dans les années 1950, en raison de la pollution et de la dégradation de son habitat naturel. Pour le sauver, il a bénéficié d’un Plan national d’action (PNA) avec un programme de réintroduction sur le sol français. Une initiative lancée par le parc Les Aigles du Léman, en partenariat avec… Sainte-Croix !

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Et en 2006, un jeune pygargue est observé hivernant au-dessus du Parc animalier de Sainte-Croix, suivi de quelques autres signes positifs de reproduction de l’espèce… Comme ce couple observé dès 2012, qui se reproduit jusqu’en 2022. En parallèle – depuis 2021 –, Sainte-Croix s’implique encore davantage dans la conservation et le suivi de l’espèce (au moyen de balises, par exemple).

Année après année, de jeunes aigles des mers sont aperçus en Moselle, bagués puis nommés… Jusqu’à dénombrer cinq couples nicheurs en France. Une victoire, certes, mais fragile.

Bolchoï et Toundra : un couple s'installe dans la volière de Sainte-Croix

Maintenant que l’on connaît mieux l’espèce, partons à la découverte de ce nouveau couple arrivé à Sainte-Croix au début du mois.

Toundra, la femelle, est l’aînée. Née en 2013 au parc du Puy du Fou, on nous dit d’elle qu’elle a « un caractère bien trempé ». Élevée au contact des humain(e)s, elle est peu peureuse. Quant à Bolchoï, il est né en 2016 au zoo de Veldhoven en Hollande et a été élevé par ses parents, le rendant ainsi craintif envers les humain(e)s.

Mais pourquoi les faire venir jusqu’à Sainte-Croix ? On l’écrivait plus haut : le parc a contribué au retour et au maintien des pygargues à queue blanche… mais l’équilibre est précaire.

Alors, pour donner un petit coup de pouce à la nature, le parc a créé une volière de reproduction : les petits nés là-bas seront réintroduits sur le territoire, afin de renforcer les populations sauvages. Et avec la volière qui accueille le couple, le parc se démarque une nouvelle fois.

Première volière de reproduction créée au cœur de son milieu naturel, elle dispose aussi – avec 650m² au sol et 8m de haut – de dimensions exceptionnelles. Réfléchie pour être une des plus belles d’Europe, elle a été conçue spécifiquement « pour étudier et favoriser le comportement naturel » de l’espèce. Une première en France.

Pour Bolchoï et Toundra, l’espace rassemble ce dont ils ont besoin : de l’eau pour pêcher, des arbres pour se reposer et manger leurs proies, des rochers… Et des nids artificiels ont même été installés pour que le couple choisisse celui qu’il préférera pour roucouler à deux, quand la saison des amours reviendra.

Lieu de pédagogie autant que de préservation, le parc a prévu pour son public curieux une muséographie et une scénographie particulière dans la zone d’observation. L’idée : comprendre au mieux les comportements et le mode de vie de ces majestueux aigles à l’état sauvage. En bonus : l’exposition qui retrace les 15 ans de suivi du pygargue à queue blanche en Moselle, pour « valoriser son retour sur le territoire ».

Envie de rencontrer Bolchoï et Toundra, ou les 1 500 autres animaux issus de 130 espèces qui vivent en semi-liberté non loin d’eux ? Direction Sainte-Croix, pour une découverte immersive de la faune européenne et la biodiversité mondiale.

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