Depuis les sommets d’Orschwiller, le Haut-Koenigsbourg surplombe l’Alsace. Celui qu’on aperçoit au loin depuis la plaine, en laissant deviner ses remparts et sa couleur rosée, veille sur nous depuis le 12ème siècle. Visite incontournable pour les touristes de passage, et lieu d’évasion pour les Strasbourgeois(es), il recèle de nombreux petits secrets, et marques de passage du temps. Le château fort s’est laissé photographier sous toutes les coutures, pour notre plus grand plaisir. On vous emmène avec nous.
Après une petite heure de route depuis Strasbourg puis une bonne grimpe, on arrive enfin au Haut-Koenigsbourg, perché sur les cimes alsaciennes. Au milieu des arbres, les pierres de grès rose se laissent deviner, avant de se révéler entièrement à nous.
C’est parti pour une immersion dans le Moyen-âge, et quelques heures hors du temps. On vous partage ces moments contemplatifs.
L’histoire mouvementée du Haut-Koenigsbourg, ou château des rois
L’histoire du château démarre avec Frédéric le Borgne, de la famille des Hohenstaufen. Ce coquin, pour renforcer le pouvoir de sa dynastie en Alsace, a construit de nombreux châteaux en toute illégalité, donc ferait partie le Haut-Koenigsbourg depuis 1114.
Par la suite, les murs auraient appartenu aux Ducs de Lorraine, avant de devenir un repère de chevaliers brigands, puis d’être confié à la famille Thierstein, en sale état.
La guerre de trente ans, en 1633, achève de ravager le château, détruit par un incendie. Laissé à l’abandon durant plus de deux siècles, la ville de Sélestat fait de lui en 1862 un monument historique.
L’Alsace passant sous la règne allemand à partir de 1871, la ville fait cadeau de l’édifice en ruines à l’empereur Guillaume II en 1899, qui en assurera la restauration. Et ainsi, le Haut-Koenigsbourg renaît de ses cendres, pour le plus grand bonheur de nos mirettes assoiffées d’histoire.
Un dédale de surprises : détails en grès, salles cossues et vue à couper le sifflet
On démarre par la cour intérieure, qui fourmille de petits détails architecturaux taillés dans le grès rose. Tout en les traquant, on découvre les balcons et leurs fresques, et les escaliers en colimaçon qui nous permettent d’accéder aux étages supérieurs. Le soleil rase les marches, toutes fraîches de l’air vosgien.
On découvre les appartements, dans un défilé de salles somptueuses, empreintes de l’histoire allemande du château. Dans la salle du banquet, entre les vitraux, les lustres forgés, la succession d’armures et les plafonds peints, on ne sait plus trop où donner de la tête.
On enchaîne avec des salles à manger, chambres à coucher et autres armureries, toutes soigneusement meublées.
On a croisé un tas de bestioles : dans les murs, dans des détails des meubles, et d’autres mythiques. On tombe par exemple nez à nez avec un dragon : il s’agit du Graoully, créature destructrice que Saint-Clément aurait chassé de Metz.
On se dirige vers le Grand Bastion. De là, on s’arrête quelques instants, pour savourer la vue à couper le souffle : un des plus beaux panoramas d’Alsace s’étend devant nous.
On redescend pour aller explorer les jardins. En longeant le château, on peut caresser le grès rose qui a vécu au fil des siècles. On le voit : strates, trous et autres marques humaines dessinent le passage du temps dans cette pierre tendre.
Les jardins sont entretenus selon les traditions médiévales : on y retrouve des carrés de terre fleuris, des potagers et des plantes aux vertus réputées magiques, ainsi que des rosiers. Et pour les admirer ou se conter fleurette, des bancs sont plantés de ça et là.
Et pour celles et ceux qui se rêvent preux-chevalier/ères ou monarque d’un jour, direction la boutique et ses souvenirs d’une autre époque. Broderies, choppes et autres joyeusetés vous y attendent.