En 2025, une cabine téléphonique pourrait faire son retour dans les rues de Strasbourg. Un projet pas banal, porté par les coopératives Commown et TeleCoop, qu’il est possible de soutenir.
Et si le futur de la technologie à Strasbourg était les cabines téléphoniques ? C’est en tous les cas l’objectif de Commown et TeleCoop, deux sociétés coopératives à intérêt collectif qui luttent chacune à leur manière contre l’obsolescence programmée et la fuite en avant du « toujours plus technologique ».
Établie à Strasbourg depuis son lancement en juillet 2018, Commown souhaite tout particulièrement « réduire la quantité de terminaux électroniques que l’on produit et faire en sorte que les appareils durent le plus longtemps possible », selon Adrien Montagut, son co-fondateur. Elle loue ainsi plus de 5.000 smartphones, ordinateurs et casques audio à plus de 5.000 client(e)s en France. Et elle se lance aujourd’hui dans un projet encore plus ambitieux !
La cabine téléphonique, « un symbole de déconnexion »
Partant du constat que « aujourd’hui on baigne dans une monoculture du récit de la technologie comme réponse unique à tous nos besoins », Commown et TeleCoop ont souhaité développer un autre récit, où notre quotidien n’était pas régi par les outils technologiques.
Les deux coopératives ont alors pensé à la cabine téléphonique, « parfait étendard, car elle nous rappelle un temps où on pouvait vivre sans smartphone » selon Adrien Montagut. Mais attention néanmoins : « C’est certes un symbole de déconnexion, mais on ne promeut pas un retour à la bougie. » Au contraire, la société souhaite développer un produit technologique, bien pensé et plus sobre numériquement.
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Une première cabine prévue pour 2025
Au niveau de ses fonctions potentielles, Adrien Montagut imagine d’en placer certaines près des établissements scolaires, « pour retarder l’échéance de possession de smartphones pour les enfants ». Il espère également en faire un « outil de lutte contre la précarité, pour les personnes qui n’auraient pas les moyens d’appeler », avec une fonction d’appels gratuits. Enfin, en faire un outil de médiation culturelle et de questionnement sur les enjeux du numérique.
Aujourd’hui, Commown et TeleCoop se trouvent au début du projet : un appel à subventions a été déposé à l’ADEME (Agence de la transition écologique), afin de financer une étude de faisabilité pour un prototype de cabine. Le but ? Qu’une cabine téléphonique nouvelle génération arrive en 2025 à Strasbourg, pour une grande première nationale.
En attendant, un prototype prévu pour juin
Pour les plus impatient(e)s, il sera possible de découvrir un premier modèle cet été. En effet, en attendant le déploiement de la première cabine, Commown et TeleCoop travaillent sur un prototype. Si tout se passe bien, on pourra le découvrir au mois de juin 2024, lors de la semaine du numérique responsable, « où l’on va proposer une installation similaire à une cabine téléphonique », selon Adrien Montagut. Le Shadok accueillera alors une sorte d’happening, pour en savoir plus sur l’avancement du projet.
Adrien Montagut espère, par ailleurs, que son futur prototype suscite des vocations : « On fera tout en open source et open hardware, donc si nos premiers prototypes rencontrent un engouement, tout le monde pourra se l’approprier et les produire à plus grande échelle. »
Pour terminer, le projet étant collaboratif, vous pouvez le soutenir, en apportant votre aide à Commown et/ou TeleCoop :
- Vous pouvez devenir sociétaire de Commown, à partir de 100€, et avoir un droit de regard sur la stratégie de la coopérative.
- Vous pouvez souscrire à un abonnement téléphonique chez TéléCoop.
Rendez-vous donc au Shadok cet été, pour le premier prototype !