Toi, moi, nos potes et chaque Strasbourgeois(es), ce qu’on aime, c’est s’exprimer ! Depuis bientôt 10 ans, le groupe Facebook Étudiants de Strasbourg permet à ses membres d’échanger sur de nombreux sujets, mais aussi de partager des bons plans. À l’initiative d’une entreprise parisienne qui voulait aider les étudiant(e)s strasbourgeois(es), cette entité a continué de grandir, encore et encore. Julien, l’un de ses administrateurs, raconte cette folle épopée.
Nous sommes le 7 octobre 2014, François Hollande est président de la République, la première Apple Watch est disponible depuis peu et les fans d’Harry Potter enquêtent sur un possible retour de leur univers préféré sur grand écran. Mais à Paris, au même moment, dans un bureau des plus classiques, le groupe Étudiants de Strasbourg vient d’être créé sur Facebook. Le début d’une longue aventure.
Et pour en connaître les coulisses, on a rencontré Julien. Il est, depuis la création du groupe par Monamphi (un site qui aide les jeunes avec des cours gratuits), l’un des six administrateurs/trices bénévoles.
D’abord salarié de cette entreprise basée à Paris, il l’a quitté l’année dernière pour devenir journaliste à plein temps, mais gère toujours, en partie, le fonctionnement d’Étudiants de Strasbourg : « On s’en occupe pendant des pauses au boulot, le matin, le midi, moi c’est plutôt le soir et le week-end. »
L'entraide, la pierre angulaire du projet
En 2014, l’entreprise lance, dans la foulée, plusieurs versions du groupe un peu partout en France, de Lille à Bordeaux, en passant par Paris. La philosophie est partout la même : « Dès le début, on voulait rassembler les étudiants et étudiantes d’une même ville, car ce regroupement n’existait pas encore vraiment, sur aucun réseau social. » L’objectif ? Favoriser l’entraide, le partage de bons plans et de bonnes adresses : « On voulait créer une communauté. »
Et vu que dans la capitale alsacienne, on aime bien utiliser les groupes Facebook quand on est étudiant(e), que ce soit pour trouver un job, vendre son clic-clac ou trouver une soirée, l’engouement a été rapide. Trois ans après sa création, en septembre 2017, plus de 22.000 personnes cohabitent sur Étudiants de Strasbourg.
Ce groupement grandit, encore et encore : 55.000 membres en septembre 2019, 79.000 à la même période en 2021, pour atteindre, en ce jeudi 15 février 2024, plus de 91.840 individu(e)s. Une success story et une vraie « fierté » pour Julien, possible grâce « à un travail réalisé depuis plusieurs années ».
D’ailleurs, la version strasbourgeoise est celle avec la plus grosse communauté (et de loin). « C’est assez phénoménal, explique Julien en souriant, les Strasbourgeois, et particulièrement les étudiants, se sont appropriés le groupe. »
Entre novembre 2023 et janvier 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4.208 publications, 16.601 commentaires, 34.276 réactions (les likes par exemple). « Nous ne sommes pas un groupe fantôme, le mois dernier plus de 65.000 membres étaient connectés. L’entraide continue encore et encore, certains posts peuvent atteindre les 30.000 vues et c’est super ! »
La force du groupe ? « Ses membres et ses modérateurs »
Mais qui se cache derrière les membres ? « On a deux surtout deux profils, les lycéens qui rejoignent l’université à la prochaine rentrée, et les étudiants qui changent de ville. Après on a aussi celles et ceux qui habitent et étudient à Strasbourg et aux alentours mais qui arrivent en cours de route. »
Pour gérer tout ce petit monde, les modérateurs/trices ont toujours été essentiel(le)s. Pour le groupe strasbourgeois, ils/elles sont 12, et sont bénévoles. « Pas de rémunération, pas de gloire, ils font vraiment un travail incroyable », précise Julien… Avant d’ajouter : « Les modérateurs les plus actifs sont tous Strasbourgeois, pour garder un ancrage local, notamment sur l’actu de la ville, vu que nous les administrateurs nous habitons à Paris. »
Leurs missions sont multiples : faire un tri dans les futur(e)s membres pour éviter les faux comptes et les bots, contrôler les posts, répondre aux messages privés… Notamment « en participant de manière spontanée aux différentes publications et en modérant les propos contrevenants à la loi ou au règlement », selon l’un des modérateurs/trices avec qui nous avons échangé.
Quand on lui demande pourquoi il fait ça, la réponse est simple : « Je suis devenu(e) modérateur/trice car le groupe m’a beaucoup aidé quand je suis arrivé(e) à Strasbourg et j’ai eu envie de le rendre en donnant de mon temps bénévolement. » Le tout pour « faire vivre la communauté ».
De son côté, Julien parle « d’anges gardiens » quand il évoque les modérateurs/trices : « On veut proposer un groupe sain, sans fausses annonces et arnaques, et c’est compliqué sans leur travail, donc merci à eux. »
Mais leur mission n’est pas toujours toute rose : « Il y a une petite minorité de membres qui vient insulter les modérateurs dans la discussion du groupe ou carrément sur les comptes personnels, et ça c’est juste pas possible et nous, les administrateurs, on va s’en mêler pour rappeler les règles ou prendre des décisions. »
Avant de relativiser : « Mais la grande majorité des 91.000 personnes est très sympa et c’est top, on arrive à préserver un lieu d’échanges, avec de la bonne humeur, des belles rencontres dans la “vraie vie” qui dépassent le simple cadre du groupe, et je pense que c’est aussi ça qui plait aux nouveaux arrivants. »
Ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps et eurent beaucoup de nouveaux membres ?
Si Facebook comptabilise près de 3 milliards d’utilisateurs/trices actifs/ves dans le monde, il faut bien l’avouer, on l’utilise de moins en moins. Et s’il existe aujourd’hui plusieurs communautés locales et très pratiques dans le même style qu’Étudiants de Strasbourg (qui sont à retrouver dans notre article juste en-dessous), quid d’une probable « fin » ?
« Pour le moment on grandit encore, de moins en moins vite certes, mais il y a un roulement, certaines personnes partent quand elles terminent l’université, d’autres restent pour aider et récupérer des bons plans, pendant que d’autres arrivent », explique Julien, avec de finir : « Un jour, il y aura certainement une fin, mais on espère le plus tard possible ! »
Alors si tu es ou si tu seras bientôt étudiant(e) sur Strasbourg et ses environs, tu peux rejoindre groupe Étudiants de Strasbourg en cliquant ici. 😉
